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Concurrence déloyale : "Il faut sauver nos industries"

Publié le jeudi 23 mars 2006 à 07h24min

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L’un de nos lecteurs, Boureima Ouédraogo, étudiant en année de Master en
création, reprise, management et coaching des entreprises, estime que l’Etat
gagnerait à instaurer un impôt sur certains produits importés. Objectif :
assainir le marché.

S’il y a une loi que les industriels africains doivent bien accueillir, c’est bien la
loi sénégalaise de décembre 2005 imposant des taxes aux huiles
alimentaires importées. Cette loi, pour plus d’une personne, vise à protéger
les intérêts de la SONACOS.

Pour ces dernières, cette société ne devrait plus
bénéficier d’un tel privilège, d’autant plus qu’elle est privatisée. Il ne s’agit pas
là pourtant de protéger une société privée, mais plutôt de sauver une
économie victime de "commerce inégal" du fait des grandes puissances. Le
Sénégal illustre bien le cas d’un pays souverain qui s’affirme.

Si en Europe,
en Amérique on fixe des quotas d’importation, pourquoi ne pas pouvoir faire
pareil en Afrique ? Mieux, la loi sénégalaise ne limite pas les importations,
mais impose une taxe en vue d’éviter une certaine concurrence déloyale :
c’est bien un devoir régalien.

La nécessité d’une telle loi s’impose au Burkina Faso. Sans trop savoir quels
ont été les mobiles profonds de l’adoption de la loi ci-dessus citée, nous
pensons que les autorités de notre pays doivent mener une réflexion autour
de la concurrence déloyale qui sévit sur le marché burkinabè. Nous ne
demandons pas de protéger nos industriels, mais d’assainir la concurrence.

Pour mieux cerner la chose, nous prendrons le cas des huiles. Nos huileries
semblent retrouver ces, derniers temps, un peu de survie. Les causes
plausibles sont la fermeture des huileries clandestines, les mesures prises
par le gouvernement en novembre 2005 pour freiner l’entrée des huiles
asiatiques sur le territoire national, et la hausse des cours du dollar US.

En effet, la hausse du dollar a eu pour effet la baisse de l’importation des huiles
malaisiennes. Ce qui implique qu’à tout moment cette huile peut envahir
notre marché, si ce n’est fait. Ce qui nous intéresse ici, c’est le cas de ces
huiles. Nous n’avons rien contre l’huile importée, sinon nous aurions parlé de
COSMIVOIRE.SA, Unileve.CI de la Côte d’Ivoire, Huicofa.SARL, Huicoma du
Mali, OLGA-OIL du Niger, et j’en passe.

Le problème de l’huile malaisienne
est qu’elle bénéficie de subvention. Ainsi, déversées sur le même marché
que des produits concurrents qui ne bénéficient pas des mêmes subventions,
ces huiles faussent inévitablement les règles du marché. Il se crée donc une
concurrence déloyale.
Cette réalité est valable pour bien d’autres produits, dont le sucre.

Il nous paraît opportun qu’un impôt soit prélevé sur tous les produits
bénéficiant d’une subvention quelconque qui entrent sur le marché burkinabè
 ; si toutefois des biens similaires étaient produits sur notre territoire. L’objectif
de cet impôt serait d’assainir le marché. S’il vient augmenter l’actif de l’Etat,
c’est tant mieux. En prélevant un impôt sur ces marchandises, on atténuerait
ou même supprimerait l’effet des subventions sur le marché.

Boureima OUEDRAOGO
Etudiant en année de Master en création, reprise, management et coaching
des entreprises.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2006 à 14:17, par BOLY CHEICK ISMAEL En réponse à : > Concurrence déloyale : "Il faut sauver nos industries"

    Je suis tout à fait d’accord avec le frere OUEDRAOGO sur la question d’une éventuelle imposition sur les produits qui pillules notre marché et créent cette concurence deloyale...
    Il est tant que nos autorités songent à ce principe car il y va de la survie de nos pauvres populations,qui defiants les conditions les plus extremes arrivent à prodiure et voilà que certains "GOUROUS" font venir de l’etranger des produits pour s’imposer et se faire de l’argent.
    Je pense aux braves riziculteurs du sourou...
    C’est l’heure de la mondialisation,la liberalisation mais il faut maitriser son propre marché,rendre performantes et competitves nos jeunes entreprises avant de songer en conquerir d’autres....
    Partout dans le monde,chaque pays applique cette politique de "protectionisme" et d’"autarcie economique".La Tunisie est l’un des pays Africains champion dans ce domaine.
    BOLY CHEICK ISMAEL:Etudiant en 3eme Année Informatique-Gestion.

    • Le 28 mars 2006 à 08:21, par Abdoul K En réponse à : > Concurrence déloyale : "Il faut sauver nos industries"

      C’est domage que vous , en tant qu’etudiants en annee de master, vous ayez un raisonnement plat. Ca n’a pas de sens ce que vous avancez.Nous sommes dans un pays en voie de developpement, et nous oeuvrons dans l’espoir de voir le Burkina Faso un jour prosperer. Ceci dit, etant donnee que il n’ya pas d’industries de fabrication dans le pays, il serait preferable qu l’etat revise les taxes sur les produits importes afin de satisfaire les consommateurs.On parle de pays developpe si toutefois les habitants sont satisfaits.Immaginnez que y’a des gens qui n’arrivent pas a se pricurer une bonne ration alimentaire tout simplement par manque de moyen. Comment se fait t’il que le sucre importe coute encore moins cher et plus qualitatif que celui que nous produisons ?Il faudrait donc que l’Etat favorise la polique de libre concurrence, pour satisfaire les consommateurs.Cela va amener nos industries a se perfectionner afin de pouvoir agir sur le marche. Alors mes freres,ayez un raisonement logique et intellectuel car nous comptons sur vous, les futurs cerveaux pour sortir du sous developpement.
      (Excusez moi de mon voca parce k je suis dans un pays anglophone et j’ai des difficultes pour m’exprimer facillemnt en francais)
      Si vous voyez des points sombres, demandez moi de vous traduire en anglais si vous jugez necessaire.

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