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<I>Droit dans les yeux</I> : Ce n’est pas normal

Publié le lundi 20 février 2006 à 07h34min

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Le 23 novembre 2005, la section d’aide de L’OPEP a donné au ministère de l’agriculture de la nourriture pour 55 millions de frs CFA. Même si cette nourriture est arrivée chez les affamés, il ne faut quand même pas une page entière (le pays 3508) pour qu’un organisme si riche montre sa solidarité.

D’autres investissements plus importants, écoles, puits, etc., ne sont pas publiés et ne doivent pas être publiés parce que ce n’est pas respectueux d’écrire : « Hé, pauvres types, vous voyez bien que je vous sauve. » Certains dons pour le bien commun peuvent bien être publiés, mais respectons en peu les pauvres.

- « Le juge d’instruction a fait un gros travail » : il s’agit de Wencislas Ilboudo à propos du dossier de Norbert Zongo. En 2005, il y a eu 16 personnes convoquées par Wencislas pour une audition, donc toutes les trois semaines une audition. Quel gros travail !

- Caisse Nationale de Sécurité Sociale : des bâtiments réfectionnés au centre ville, des bureaux en pagaille. Des personnes salariée en grand nombre, un immense terrain avec beaucoup de bâtiments dans le secteur 21 que les voisins disent en général vides ou à peu près vides, les détournements et mauvaises gestions dont on entendait parler dans les années où les résultats des sociétés d’État étaient publiés, les immobiliers de la CNSS.

Presque 25% du salaire d’un employé est versé à la CNSS durant au moins quinze ans, mais plus souvent durant trente ans, pour assurer aux travailleurs un retraite, une retraite décente. Un tiers des salaires des travailleurs, et si seule la veuve reste c’est uns sixième du salaire, et si un enfant de bas âge vit c’est mille frs par mois.

Beaucoup d’argent pour beaucoup de gens, mais peu pour le misérable retraité pour qui ses patrons ont payé durant des années et qui vit dans la misère.

- En mai 2005, j’ai fait des démarches car j’avais trouvé quatre organisations de gardiennage qui ne versaient pas leur cotisation à la caisse pour un grand nombre de leur personnel (en cas d’accident de travail : tant pis !) El Hadj Ibrahim a pris les noms des sociétés.

Dans son couloir, il y avait au moins six bureaux d’inspecteurs. Je suis retourné chez lui en septembre 2005 : les inspections étaient en route selon son responsable, mais en décembre 2005, il y avait toujours beaucoup de gardiens qui n’étaient pas inscrits à la CNSS. Qui profite de quoi ? En tout cas, pas les travailleurs.
La CNSS est pour qui ?

- Monsieur Ouattara Bamori, chef coutumier, membre du CDP et membre d’un syndicat. Un député a été envoyé pour dire qu’il ne pouvait pas être membre du CDP et en même temps membre d’un syndicat, en occurrence le syndicat national des travailleurs de l’agropastoral.

Le Haut Commissaire de Houet serait l’instigateur de l’arrestation de M. Ouattara à la gendarmerie, du 1er septembre au 3 septembre : CPD et syndicat sont donc opposés. On ne parle ni de liberté ni de droits de l’homme. Vive le CDP car il est le plus fort.

- Madame Drabo Béatrice est membre du Conseil Économique et Social : c’est elle qui est la plus connue pour la fraude scandaleuse au BEPC 2004 à Ouaga. Elle est fondatrice de l’établissement St-Laurent, directrice de l’établissement St-Joseph et présidente du jury au BEPC, elle a été condamnée le 11 novembre 2004 pour cette fraude à 10 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.

Voilà la valeur du Conseil Economique et Social avec de tels personages ; est ce normal ?

- Le Juge Alimata Oui qui a sauvé en premier instance le 2 juillet 2004 madame Drabo de la prison ferme par une peine avec sursis. Même le gouvernement était outré par ce jugement et a fait appel.

Mais Madame Oui, malgré ce jugement tordu et peu équitable , a été décorée le 11/12/2004. Qui a des bras longs et ces bras vont jusqu’à qui ?

- La corruption dans les concours de la fonction publique continue.
Depuis 2002, au moins 26 personnes ont pris la place d’un élève pour faire un bon concours. Des personnes qui n’ont pas passé le concours personnellement ont aujourd’hui des places de cadres. Tant pis pour ceux qui sont honnêtes ou pour ceux qui sont pauvres. Un remplaçant coûte plus de 500 000 frs.

Comment construire le progrès et le développement au Burkina avec de tels pratiques.
Aidons notre pays : consommons et utilisons les produits burkinabé.

Bonne nouvelle : A Bobo, deux réseaux de faussaires (ceux qui remplacent les personnes pour faire des concours à leur place) ont été arrêtés. Pourquoi cela se passe-t-il dans les concours de la fonction publique et pas dans le privé ?

F Balemans
BP 332
Koudougou

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Vos commentaires

  • Le 20 février 2006 à 20:36, par rodriguez En réponse à : > <I>Droit dans les yeux</I> : Ce n’est pas normal

    Et voilà encore notre père Balemans élévant la voix pour dénoncer pèle-mèle les tares de la société burkinabe. Ce sont ces injustices, ces impunités, ces corruptions et aussi ces laisser-aller qui font perdurer la pauvrété ; la misère. Si le Burkina est vraiment un Etat démocratique, alors ses autorités actuelles devraient avoir l’obligation d’agir dans le respect strict des institutions démocratiques. car la démocratie, ce n’est pas seulement le mot... rodriguez

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