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Politique nationale :"L’après-13 novembre est douloureux"

Publié le mercredi 1er février 2006 à 08h17min

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A travers cet écrit, Christian Koné stigmatise les agissements
des acteurs politiques burkinabè, qu’ils soient de l’opposition ou
du pouvoir. Pour lui, la victoire de Blaise Compaoré et du CDP le
13 novembre 2005 n’est qu’une revanche sur le processus
démocratique en cours depuis le 2 juin 1991.

L’élection présidentielle du 13 novembre sera inscrite dans les
annales de notre histoire comme un désastre politique dont les
conséquences pour le pays ne se révéleront que bien plus tard.
Pour la classe politique, et particulièrement les partis politiques
de l’opposition, ce scrutin aura été tout simplement un acte de
démission collective.

La démocratie a ses exigences qui demandent « une majorité
qui gouverne et une opposition qui s’oppose ». L’opposition
véritable doit marquer à la culotte le pouvoir afin de le
contraindre à la bonne gouvernance, chose qui fait tant défaut
chez nous. L’opposition doit exercer une critique objective et
soutenue qui peut la conduire à l’alternance véritable.

A l’époque de la Haute Volta, la classe politique s’est montrée à
la hauteur, pugnace et profondément rompue aux pratiques
démocratiques, ce qui a fait de notre pays une démocratie bien
vivante et ce, malgré la pauvreté du pays, alors que partout
ailleurs en Afrique, c’était le printemps des partis uniques, des
despotes, des timoniers et autres pères de la nation. Oui, ces
hommes politiques de la Haute Volta ont su rester dignes,
honnêtes envers leurs concitoyens et leur patrie.

Le Burkina Faso, issu de la Révolution du 4 août 1983, a sécrété
une race d’hommes politiques dont la probité, l’intégrité ne sont
pas les principales qualités. Ceux qui sont toujours aux affaires
et qui se font passer pour des nationalistes et d’authentiques
révolutionnaires, se sont révélés être de dangereux
manipulateurs, des êtres cupides, et de véritables prédateurs
pour notre pays et pour notre démocratie.

En quelques années, ils ont tué dans la conscience populaire
tout esprit civique et patriotique, élevé le vol, le mensonge, le
clanisme, le régionalisme et l’ethnicisme en méthode de
gouvernement. Partout où ces pratiques ont été traduites dans
les moeurs politiques, les pays ont connu ou connaissent les
affres de la violence politique, voire de la guerre civile.

1. ENJEUX ET CONSEQUENCES DE LA VICTOIRE DE BLAISE

La victoire de Blaise Compaoré et de son parti, le CDP, n’est
qu’une revanche sur le processus démocratique en cours
depuis le 2 juin 1991. Pour le chef de l’Etat, il s’agissait de laver
la cinglante gifle assénée à lui dans sa ballade en solitaire lors
de l’élection présidentielle de 1991, où il avait été désavoué par
le peuple avec un suffrage exprimé d’environ 18%. Lors de
l’élection présidentielle de 1998, Blaise Compaoré n’a pas eu
davantage de légitimité.

C’est pourquoi en son temps, nous avions dit et écrit que : « 
l’enjeu principal du scrutin présidentiel sera le score que va
réaliser le président Blaise Compaoré, car sa victoire ne fait pas
de doute : seule l’ampleur de celle-ci le préoccupe. Blaise
Compaoré est à la recherche d’une légitimité électorale
populaire depuis l’avènement de la démocratie en 1991.
L’appareil du C. D. P travaille et ne travaillera qu’à cela.

Alors,
tous les moyens seront bons pour lui donner ce qu’il a toujours
cherché en vain. Que tous les démocrates, les patriotes
conscients et conséquents se liguent pour l’empêcher de faire
un score fleuve, sinon le pays court assurément au désastre ».

Sous le fallacieux prétexte selon lequel il n’y aurait que Blaise
Compaoré seul qui soit capable de gouverner le Burkina Faso,
des choses anachroniques se sont produites, et qui sont
contraires à toute logique en politique. C’est ainsi que l’on a vu
des partis politiques qui se sont créés avec pour unique
programme le soutien au candidat président ; quant au fond leur
objectif était de gagner de l’argent. Le fait le plus insolite aura
été aussi le ralliement spectaculaire de l’ADF/RDA à la
mouvance présidentielle.

Ce parti est passé du statut de chef de
file de l’opposition à celui de partenaire privilégié du
président-candidat. En fin de compte, ce parti n’a été
récompensé que par un poste de ministre et de ministre
délégué. Visiblement, le grand manitou de l’ADF/RDA n’a pas
tiré leçon des avatars du président de l’UNDD, qui en son
temps, avait suivi les conseils de son papa pour se fourvoyer
complètement.

Quant aux partis de l’Alliance pour la Mouvance présidentielle
(AMP), le réveil a dû être bien douloureux, tant la désillusion a
été grande ; sur 28 esprits malins, un seul a eu droit à quelques
égards en ayant été gratifié d’un demi (1/2) ministère ; pour les
autres, rendez-vous est pris pour après les élections législatives
de 2007, si et seulement s’ils gagnent quelque chose ; ce qui est
fort improbable. En effet, en révisant le Code électoral en mai
2004, le CDP a verrouillé le système afin de s’assurer toujours
une majorité absolue. Dès lors, on peut dire que ceux qui
croyaient profiter de Blaise Compaoré ont été parfaitement
roulés dans la farine à leurs seuls dépens.
Que dire de l’opposition, immature, irresponsable, prétentieuse,
aveuglée par son excès de suffisance, celle-là même qui a
détruit par sa seule participation à une élection tout son crédit.

A
présent cette dite opposition peut-elle rebondir ? Il faut en douter
car elle est sortie de ce match complètement knock out (KO) et
c’est peut-être mieux ainsi : sans doute, cette débâcle va
permettre la recomposition de l’opposition parce qu’en réalité
nous n’avions pas de véritable opposition.
En son temps, tous nos avertissements n’ont pas été pris au
sérieux par l’opposition. Nous disons qu’il y a en assez des
intrigues des faux opposants qui, au fond ne veulent ni la
démocratie ni l’alternance.

Des boycotts successifs et injustifiés
en 1991 et 1998 aux candidatures pléthoriques d’aujourd’hui sur
fond de manoeuvres politiciennes, ces dits opposants ne nous
jouent que de la pure comédie. La politique au Burkina Faso
n’est qu’une vaste supercherie, un marché de dupes (...).
La classe politique burkinabè sait-elle tirer les enseignements
de notre histoire politique ?

Nous en doutons, eu égard aux
errements desdits hommes politiques et de notre intelligentsia,
mus tous autant qu’ils sont, par l’appât du gain facile pour les
uns et la recherche de postes pour les autres.
Par ses nombreux atermoiements et sa duplicité, cette fameuse
opposition, en participant à l’élection présidentielle du 13
novembre 2005, a légitimé l’élection illégale et
anticonstitutionnelle de Blaise Compaoré. Dès lors cette
opposition n’a plus le droit de contester la politique du pouvoir
actuel. En somme, l’opposition actuelle s’est auto disqualifiée.

Jugez-en plutôt : le score réalisé par le candidat arrivé 2e à
l’éIection présidentielle est de 4% soit 108 000 voix, c’est-à-dire
un nombre de voix inférieur au nombre de bulletins nuls qui est
d’environ 200 000.

Cela signifie que même si l’on attribuait tous
les bulletins nuls au score de l’opposition, toutes tendances
confondues, l’on n’atteindrait même pas les 20% des suffrages
exprimés en sa faveur. Incontestablement, il s’agit là d’un
cinglant désaveu.
Soyons clairs et soyons réalistes : en politique, on ne discute
pas avec des gens qui, pris individuellement, pèsent moins de
5% de l’électorat. Et c’est bien cette logique qui va guider Blaise
Compaoré et son CDP.

Après les présidentielles, comment se présente aujourd’hui le
paysage politique dans l’attente des élections municipales du
12 mars 2006 ? Les tumultes qui secouent actuellement ici et là
le CDP, ne doivent pas faire croire à la prochaine déconfiture de
ce parti aux élections municipales. Le système électoral mis en
place par le CDP, avec la complicité des partis de la mouvance
présidentielle siégeant à l’Assemblée nationale, lui garantit une
victoire certaine à cause du mode de calcul : la proportionnelle
au plus fort reste.

Telles que les choses se sont passées avant les élections
présidentielles du 13 novembre 2005 et se présentent à ce jour,
on peut affirmer que le quinquennat de Blaise Compaoré, placé
soi-disant sous le signe de « l’espérance pour un progrès
continu », sera en vérité un cauchemar soutenu pour le peuple
et de gros tourments pour ses nombreux partisans.

En effet, d’ores et déjà on assiste à des manoeuvres
politiciennes menées par des hommes de l’ombre et visant à
affaiblir le CDP, à des regroupements hétéroclites
(mouvements, partis et associations) autour du chef de l’Etat.
D’autre part, les critiques qui fusent de partout contre le CDP
augurent d’une crise politique majeure qui va encore secouer ce
parti. La transhumance d’hommes politiques d’une certaine
stature ainsi que le retournement à 360° de l’ADF/RDA
participent de cette stratégie. (... )

2. A PROPOS DE LA CRISE POLITIQUE DANS LE CDP HOUET

Quelle lecture faut-il faire de la crise de Bobo Dioulasso, en
rapport avec la situation politique nationale ? Dans un écrit paru
quelques jours avant la Journée nationale de Réconciliation,
nous dénoncions les manoeuvres politiciennes qui ont
concouru à évincer le maire d’alors en la personne d’Alfred
Sanou ; en son temps déjà, nous avions prédit que la crise
actuelle surviendrait inévitablement.

Cette crise est le fruit des manoeuvres machiavéliques et
déstabilisatrices de certains caciques du CDP. La logique de
ces messieurs est fondée sur l’ethnicisme : elle consiste à
diviser d’abord et marginaliser ensuite les autochtones au profit
des allogènes. C’est à ce jeu que s’est prêté l’actuel maire
sortant, Célestin Koussoubé, pour servir leurs desseins
funestes.

Celui-ci a été utilisé comme cheval de Troie pour
semer la discorde au sein des communautés de la région et
faciliter à terme la réalisation de leur objectif stratégique ;
l’homme n’était destiné qu’à assurer une période de transition
au terme de laquelle on porterait à la tête de la mairie de Bobo
Dioulasso un homme politique de l’ethnie majoritaire. Osons
dire ce qui est.

A présent que le stratagème a été découvert, la solution ne
consistait pas à évincer de manière brutale le maire sortant de
la liste des candidats conseillers, au risque de créer des
frustrations inutiles au sein des communautés samos. Certes,
la machine des comploteurs s’est grippée mais elle n’est pas
arrêtée pour autant : les conséquences sont et seront
désastreuses pour toute la région ouest ; la fragile harmonie
entre les peuples de cette zone vient d’être mise à rude épreuve
et risque fort de voler en éclats si l’on y prend pas garde. (...)

Dans cette affaire aux nombreux dessous inavoués, les fils de la
région ont enfin compris mais bien tard qu’ils étaient
instrumentalisés et qu’en vérité ils ne représentaient rien dans
le jeu politique national. C’est pourquoi ils ont réagi en tentant
de reprendre les choses en mains pour gérer eux-mêmes leur
région. Nous disons que c’est un bon début, mais il leur faudra
aller plus loin. Ils doivent tenir bon et rejeter toutes les attitudes
compromettantes ou condescendantes, à la limite méprisantes
des stratèges de leur parti, le CDP.

Que l’on se comprenne bien ! Nous n’en voulons pas à la
personne du président Compaoré ni à sa famille, mais par
contre, nous sommes foncièrement contre sa politique en
général. (...)
Nous combattrons et nous nous opposerons à cette politique
par tous les moyens. Nous la dénoncerons partout et en tout
temps jusqu’à ce que le système s’effondre.

Jamais nous ne
serons les complices du complot contre notre unité nationale et
la désintégration annoncée du Burkina Faso. Pour cette cause,
le peuple peut compter sur notre détermination et notre volonté
de lutter pour l’unité nationale, la justice, et la refondation de la
scène politique dans notre pays.

TOT OU TARD LA VERITE S’IMPOSERA !
Bonne et Heureuse Année 2006

Ouagadougou, le 30 janvier 2006

Pour le PNR/JV

Christian T. KONE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2006 à 12:13, par barry pathé En réponse à : > Politique nationale :"L’après-13 novembre est douloureux"

    Christian Koné nous revient encore dans ses delires. C’est un vrai fou qui ne sais pas ce qu’il veut. Il voit des complots partout. C’est uin malade. Ou alors un dangereux criminel.
    Que faire pour lutter contre un tel fléau qui met à mal l’unité natioonale par ses sorties dugnes de mafisto ? Certains de mes amis prefèrent ne pas le lire ; mais moi je trouve q’il le faut pour lui donner la replique qui sied.
    Ce monsieur n’a jamais écrit sans parler de regionalisme, dautochtones et d’allogènes. Dites moi qui est plus regionaliste que celui qui revendique de tels propos ?
    Monsieur si vous n’avez reins à dire taisez vous ! Si vos élucubrations avaient un sens, elles auraient reçu un écho favorable depuis tout ce temps.
    Dire qu’il ya un complot pour prendre la mairire de bob pour l’éthnie majoritaire est une stupidité digne de votre bas niveau intellectuel, culturel, historique et j’en passe.
    Je peux même dire que vous devez être pris pour un fou. C’est quoi cette histoire d’ouest dont vous nous rabattez les oreilles depuis si longtemps. Et l’Est qu’en faites vous ? et le Nord dont je suis ressortissant qu’en dites vous ? Si vous êtes un nez percé par la haine d’une éthnie quelconque, alors allez vous faire soigner ou alors passez la frontière pour rejoindre Gbagbo et ses acolytes.

    • Le 31 août 2006 à 22:14, par tiena En réponse à : > Politique nationale :"L’après-13 novembre est douloureux"

      Très cher monsieur Barri vous qui semblez bien connaitre l homme et la situation de bobo est ce que vous pourrez nous edifier sur les vraies raisons de lethargie economique que bobo et toute la region ouest vit et concommittement des regions comme ouahigouya yako ouaga sont en pleine croissance economique..pour ce qui est de vos origines de dori ça vous regarde.. ;peut etre que vous utiliser un helico pour arriver a dori par ces temps de pluies dans la mesure ou cette partie du pays est plus delaissée que bobo

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