Le Festival des cinémas européens à Bobo-Dioulasso a été rehaussé cette année par la présence des ambassadeurs et chefs de délégation de l’Union européenne présents au Burkina Faso. Dans la cité de Sya, le programme des ambassadeurs a été sans répit. La délégation a été conduite par M. Han Maurits Schaapveld des Pays-Bas assurant la présidence locale de l’UE, étant donné que le Luxembourg n’est pas représenté au Burkina.

Elle a effectué le lendemain une visite de courtoisie au gouverneur de région et au maire de Bobo-Dioulasso. Les ambassadeurs ont pu ainsi échanger avec les premiers acteurs de la décentralisation (gouverneur, hauts-commissaire, maires et préfet de Bobo) et procéder à la visite du Centre Muraz et de la gare ferroviaire de Bobo-Dioulasso. Parlant de la rencontre sur la décentralisation, le chef de la délégation a confié que l’Union européenne accorde un "intérêt spécial" à ce processus.

Il était donc nécessaire pour eux de s’imprégner de sa mise en œuvre à l’échelon régional, provincial et bientôt, départemental avant de dégager une vision claire de l’accompagnement des partenaires financiers et techniques. Toutefois, l’ambassadeur a reconnu que "c’est un processus long et complexe qui a encore du chemin".

Le processus de décentralisation lancé au Burkina Faso depuis 1995 se construit lentement et inexorablement. La volonté politique de faire de chaque région un pouls de développement existe. L’effort de décentralisation mis en œuvre se poursuit nonobstant quelques difficultés de délégation effective de pouvoir d’autonomie. A la fin des échanges avec les premiers acteurs de la décentralisation, les ambassadeurs ont qualifié l’expérience de"très utile".

Le vendredi dans la matinée, l’usine d’égrenage de la SOFITEX au secteur 18 a reçu la délégation des ambassadeurs. Le directeur général de la SOFITEX et l’équipe technique de l’unité ont présenté avec force détails, le processus de traitement du coton graine. Le laboratoire de certification de la semence, l’usine d’égrenage et la salle de classement ont été les sites visités. "Nous sommes venus découvrir les conditions de travail, les produits de la SOFITEX et les difficultés d’égrenage du coton graine", a confié l’ambassadeur Schaapveld. L’Union européenne et le Burkina Faso partagent une vision commune de la lutte pour la valorisation du coton africain.

A ce niveau, l’UE a déjà donné un signal fort en mettant un terme à la subvention du coton dans les pays de son ressort. Elle défend aussi aux côtés du Mali, du Tchad et du Bénin dans le cadre de l’OMC, l’abolition des subventions entretenues jusque-là, par des pays. Le directeur général de la SOFITEX, Célestin Tiendrébéogo et son staff se sont dit honorés par cette visite surtout que les ambassadeurs ont laissé entendre à la fin de la visite qu’ils étaient chacun dans leurs capacités et compétences, aussi ambassadeurs du coton africain.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya