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Identifiant électronique du citoyen : Réflexions pour un système intégré en Afrique de l’ouest francophone

Publié le jeudi 14 mai 2015 à 18h34min

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Identifiant électronique du citoyen : Réflexions pour  un système intégré en Afrique de l’ouest francophone

Ouagadougou abrite depuis ce mercredi 13 mai 2015 une rencontre sous régionale de trois jours sur le système intégré de gestion de l’identifiant électronique du citoyen (SIGIEC). C’est Nébila Amadou Yaro, ministre du développement de l’économie numérique et des postes, qui a présidé l’ouverture de l’atelier.

Venus d’une douzaine de pays de l’Afrique de l’Ouest, du Centre et des grands lacs, ils sont des dizaines d’acteurs à réfléchir depuis ce mercredi 13 mai 2015 au système intégré de gestion de l’identifiant électronique du citoyen (SIGIEC).
La présente initiative est parrainée par le ministre Yaro de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Denise Auguste Barry et le co- parrainée par le président de la Commission électorale Nationale Indépendante (CENI), Maître Barthélémy Kéré.

Pour le ministre Nébila Amadou Yaro, le présent atelier trouve toute sa raison, dans la mesure où il devra permettre :
- de donner une meilleure compréhension de l’identifiant unique du citoyen aux participants ;
- d’examiner les expériences d’implémentation d’une telle solution dans certains pays ;
- et d’identifier les pistes de mise en œuvre de cet identifiant.
« Le présent atelier doit réfléchir sur la mise en place d’un Système Intégré de Gestion de l’Identification Electronique du Citoyen (SIGIEC) dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest à Ouagadougou », assure pour sa part le parrain Auguste Denise Barry, représenté par Nébilma Bakouan.

La Banque Africaine de Développement qui soutient l’initiative était également représentée au plus haut niveau par son représentant résident, George Bohoussou, qui a réaffirmé toute la disponibilité de la BAD à l’accompagner. Abordant le contexte, Le ministre Nébila a laissé entendre que dans la plupart des pays africains, l’état civil ne fonctionnait pas correctement, par manque de coordination des différentes composantes et par manque de moyens, d’où un système d’information démographique peu fiable, incomplet, aboutissant à ce que l’on appelle le « scandale de l’invisibilité ».

Relever les défis du développement

Dans ces conditions, a-t-il poursuivi, il est difficile de collecter et de produire de l’information démographique fiable, or l’exploitation et l’analyse statistique des données d’état civil permettent de mieux gouverner un pays et concourent, par un phénomène de cercle vertueux, à améliorer la qualité de l’enregistrement initial.
En outre, pour relever les défis du développement, les gouvernements des pays africains ont impérativement besoin de disposer de systèmes d’information démographiques fiables. Un système d’information démographique s’alimente à partir de trois sources complémentaires : le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), les enquêtes sociodémographiques et l’état civil.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 15 mai 2015 à 01:59, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Identifiant électronique du citoyen : Réflexions pour un système intégré en Afrique de l’ouest francophone

    Le principe d’un identifiant unique est interdit dans de nombreux pays dont les plus développés. Il est aussi interdit de croiser les fichiers par exemple du permis de conduire, de la sécurité sociale et de la santé pour avoir toutes les informations sur un individu, au nom de la liberté des citoyens. Seules les menaces à la sécurité nationale et les récentes lois anti-terroristes votées après le 11 Septembre permettent de faire ce genre de choses et au cas par cas. Veiller à la non existence de fichier interdits, à leur non croisement et à l’accès des citoyens concernés à leurs fichiers est le rôle principal de la commission Internet et liberté (CIL) en France par exemple.

    Commencer dans nos pays ce genre de fichage avec un numéro unique qui permet à qui a du pouvoir de savoir tout sur vous d’un seul clic de souris est donc à ma compréhension une grave menace à la liberté individuelle et source de graves dérives autoritaires des dirigeants. Je suis étonné que de grandes institutions comme la BAD s’aventurent sur ce terrain glissant.

    C’est d’autant plus incompréhensible qu’il suffit de financer l’état civil et sa numérotation pour avoir les informations statistiques valables. Le préfet sous la colonisation était chargé d’enregistrer les arrivées, les départs, les naissances et les décès de son district et cela marchait très bien. La seule raison pour laquelle, malgré toute l’armée administrative qu’on a de nos jours cela ne marche plus, c’est que l’initiative de l’enregistrement de la naissance et de la mort ou de la domiciliation est laissée aux particuliers, y compris illettrés, et cela sans contrainte ni contrôle. Cela peut se corriger aisément.

    Il faudrait réfléchir aux aspects politiques, éthiques et moraux de cette histoire "d’identifiant unique" avant de s’intéresser à sa faisabilité technique. Big Brother n’est pas loin sinon...

  • Le 15 mai 2015 à 13:35, par FRbrs En réponse à : Identifiant électronique du citoyen : Réflexions pour un système intégré en Afrique de l’ouest francophone

    Il est vrai que l’attribution d’un identifiant UNIQUE à chaque citoyen est la solution pour les États afin de gérer efficacement les Droits de ses ressortissants. Forcément la dématérialisation à marche forcée qui est consécutive à la modernisation des Administrations conduit à cette logique de création d’identifiant unique. Cet identifiant est en fait un numéro d’index associé à l’état civil du citoyen et éventuellement à sa biométrie. Il est vrai aussi que cette exploitation aisée a pour conséquence une facilité d’accès à certains fichiers confidentiels et au croisement desdits fichiers ce qui pose problème quant au respect de la vie privée (privacy).
    Pour contourner ces problèmes inhérents à la mise en place de cet identifiant UNIQUE, il est proposé un identifiant dit "électronique". Ce n’est parce que le mot électronique est ajoutée et que le N° est caché que sécurité et confidentialité sont acquis. Ce dernier étant porté par une puce, il est confidentiel car seulement exploitable par des lecteurs, de plus cette identité numérique est sensée protéger son titulaire des risques d’usurpation. Cet identifiant électronique est difficilement accessible tant que la sécurité numérique qui le protège n’est pas violée. Or comme toute sécurité numérique, celle ci s’affaiblit dans le temps.
    Cette "identité électronique" doit donc impérativement être à la fois ISSUE et PROTÉGÉE par "un token" physique qui va garantir son inviolabilité dans le temps. Ce "token" physique est une clef unique attribuée par l’état et détenue par le citoyen et qui est 100% résistante à la contrefaçon donc qui ne pourra jamais être maîtrisée par l’homme.

  • Le 15 mai 2015 à 14:53, par mondedemain En réponse à : Identifiant électronique du citoyen : Réflexions pour un système intégré en Afrique de l’ouest francophone

    Je suis entièrement d’accord avec le 2è intervenant, il est bien possible de faire un système fiable et qui n’empiète pas la vie privée des citoyens. Cela doit se faire loin de la puce électronique. Si l’Etat a besoin des compétences de ses fils pour ce projet, je suis à disposition. J’ai déjà fait un travail similaire pour un pays asiatique.
    En tout cas bravo au ministère, on voit que le pays commence à bouger !

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