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Fermeture du groupe Savane Médias par les impôts : Les Organisations Professionnelles des Medias pour des mesures alternatives en matière de recouvrement fiscal

Publié le vendredi 26 avril 2024 à 10h00min

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Fermeture du groupe Savane Médias par les impôts : Les Organisations Professionnelles des Medias pour des mesures alternatives en matière de recouvrement fiscal

Les locaux du groupe Savane médias ont été mis sous scellés le mercredi 24 avril 2024 pour impayés d’impôts. Une situation regrettable, selon l’organisation professionnelle des médias (OPM), qui reste convaincue que la fermeture du média n’est certainement pas la solution la mieux indiquée pour un recouvrement fiscal.

L’OPM invite les autorités à "être sensibles aux conditions d’existence et d’exercice des médias", rendues difficiles par la crise économique actuelle. Surtout que "la situation économique difficile que les médias vivent est en partie imputable à l’Etat qui ne cesse de s’attaquer à la liberté de la presse, branche d’activité des médias.

Aucun média ne peut être viable dans un contexte où les espaces de liberté se rétrécissent dangereusement. L’Etat et ses services des impôts devraient en prendre conscience et se pencher sur la situation économique des médias plutôt que de continuer à les oppresser au moyen de manœuvres politiques et économiques injustifiées", peut-on lire dans le communiqué.

L’OPM plaide donc pour des mesures alternatives en matière de recouvrement fiscal.

Lefaso.net

COMMUNIQUE DE PRESSE DES OPM SUR LA FERMETURE DU GROUPE SAVANE MÉDIAS

Les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont appris avec stupéfaction la fermeture des locaux du groupe Savane médias pour impayés d’impôts le mercredi 24 avril 2024. « Nos locaux sont actuellement inaccessibles », selon un communiqué de la Direction de Savane médias.

Hier c’était le bimensuel L’Evénement, aujourd’hui c’est Savane médias, demain à qui le tour ? Nous ne cesserons de le dire, dans ce contexte économique en crise et particulièrement difficile pour le secteur des médias en crise, les autorités se doivent d’être sensibles aux conditions d’existence et d’exercice des médias. Sans encourager les médias dans le cumul des dettes fiscales, nous sommes convaincus que la mise sous scellés d’un média, en plus d’être une atteinte grave à la liberté de la presse, est loin de constituer une solution pour le recouvrement fiscal.

La situation économique difficile que les médias vivent est en partie imputable à l’Etat qui ne cesse de s’attaquer à la liberté de la presse, branche d’activité des médias. Aucun média ne peut être viable dans un contexte où les espaces de liberté se rétrécissent dangereusement. L’Etat et ses services des impôts devraient en prendre conscience et se pencher sur la situation économique des médias plutôt que de continuer à les oppresser au moyen de manœuvres politiques et économiques injustifiées. Pendant ce temps, l’Etat (l’administration publique et l’Exécutif) lui-même doit aux médias à travers de nombreuses factures impayées dont certaines sont en souffrance dans les institutions et départements ministériels depuis plusieurs années.

Nous réaffirmons que la fermeture d’un média, et ce quelles que soient les circonstances, constitue une atteinte au droit du public à l’information. Sur le plan purement social, ce sont des emplois qui sont en danger avec le risque de créer de nouveaux chômeurs. C’est le lieu pour nous, Organisation professionnelles des médias signataires du présent communiqué de :

* regretter cette fermeture du groupe Savane médias au moment même où les dirigeants du groupe et les autorités de recouvrement étaient sur le point de trouver un accord ;

* plaider pour des mesures alternatives en matière de recouvrement fiscal ;

* condamner les pressions politiques exercées sur les médias et leurs personnels ;

* dénoncer les attaques des soutiens du pouvoir contre les médias et les journalistes ;

* appeler l’Etat à diligenter une suite aux appels, maintes fois renouvelés, des médias pour un statut particulier de l’entreprise de presse ;

* inviter les responsables des médias à rester à l’écoute de tout mot d’ordre que commanderait l’évolution de la situation en vue de dénoncer l’acharnement contre les médias ;

* encourager la solidarité et l’unité au sein des médias afin de défendre leurs droits dans cette période critique.

Fait à Ouagadougou le 25 avril 2024

Ont signé :

Le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ)

L’Association des journalistes du Burkina (AJB)

La Société des éditeurs de la presse privée (SEP)

Le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC)

Reporter du Faso

L’Association des professionnelles africaines de la communication (APAC)

L’Union burkinabè des éditeurs privés de services de télévision (UBESTV)

L’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA)

L’Association des éditeurs des journaux et publications en langues nationales (AEJPLN)

L’Association des éditeurs et professionnels des médias en ligne (AEPML).

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