LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Suspension des émissions interactives : Les organisations professionnelles des médias, indignées, exigent la levée sans délai

Publié le mardi 12 mai 2015 à 18h56min

PARTAGER :                          

Les membres des organisations professionnelles des médias ont été surpris et indignés par la mesure prise par le Conseil supérieur de la communication en vue d’une suspension pour une période de trois mois des émissions d’expression directe produites par les stations de radiodiffusion sonore et visuelle sur toute l’étendue du territoire du Burkina Faso.

Ils condamnent fermement ladite mesure pour les raisons suivantes :

- Elle est liberticide. Elle contredit la Constitution du 11 juin 1991 en son article 8 qui stipule que « les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garanties ;

- Elle symbolise un recul démocratique par la restriction de la participation de la population à la gestion des affaires publiques ;

- Elle est injuste. La mesure frappe indistinctement les médias respectueux des règles des émissions interactives (il y en a) et ceux qui ne les respectent pas du tout ;

- Elle encourage d’autres modes d’expression tels que les tracts, la violence physique, l’incivisme… susceptibles de troubler l’ordre public ;

- Elle révèle les difficultés du CSC à réguler le paysage médiatique du Burkina.

A ces moments névralgiques de l’histoire de notre peuple, nous ne devons pas avoir la mémoire courte ; nous devons plutôt nous rappeler que ces émissions d’expression directe ont contribué à fertiliser la lutte de notre peuple ayant abouti à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Elles ont continué à jouer leur rôle de veille dès les premières heures de la Transition.

Elles ont pu ainsi attirer l’attention sur des insuffisances ou erreurs qui ont été corrigées. Par conséquent, elles constituent des sources majeures d’information relatives aux attentes et préoccupations de la population sur des questions d’intérêt national.

En raison de tout ce qui précède, nous exigeons la levée sans délai de la mesure de suspension, à défaut, nous nous réservons le droit de mener toute action en vue de faire lever la suspension.

En tout état de cause, nous exprimons notre disponibilité à accompagner le CSC en vue d’un meilleur encadrement des émissions d’expression directe

Déclaration faite à Ouagadougou, le 11 mai 2015.

Ont signé :
• Pour le Comité de pilotage du Centre National de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), le président Justin COULIBALY ;
• Pour L’Observatoire burkinabé des médias, (OBM), le président Jean-Baptiste ILBOUDO ;
• Pour l’Union nationale de l’audiovisuel libre du Faso (UNALFA), le président Charlemagne ABISSY ;
• Pour l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) Guézouma SANOGO ;
• Pour le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), Siriki DRAME ;
• Pour la Société des Editeurs de Presse privée (SEP), Lookman SAWADOGO ;
• Pour l’Association des Télévisions Privées du Burkina (ATPB), Rémis DANDJINOU ;
• Pour Reporter du Faso, Abdoulaye TAO ;
• Pour l’Association des Professionnelles Africaines de la Communication (APAC), Bénédicte SAWADOGO ;
• Pour l’Association des Médias Communautaires (AMC), André Eugène ILBOUDO ;
• Pour l’Association des Editeurs de Journaux et de Presse en Langue Nationale (AEJPLN), Evariste ZONGO ;
• Pour l’Association des Retraités de la Communication et de l’Information (ARCI), Paul Ismaël OUEDRAOGO ;
• Pour l’Union Catholique Africaine de la Presse (UCAP-Burkina), Alexandre Le Grand ROUAMBA

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 12 mai 2015 à 19:19, par wuroyiretian En réponse à : Suspension des émissions interactives : Les organisations professionnelles des médias, indignées, exigent la levée sans délai

    A vos marques ! Tout est monté pour détourner l’attention de l’opinion et justifier la prolongation de la transition. Déjà des partis naissent et soutiennent cette option des autorité de la transition qui ne veulent plus partir.
    En fait, il n’y aurait plus finalement d’élections cette année mais plutôt un référendum ! La Transition continue !
    Elle prépare et conditionne les esprits à la prolongation. Et tout est mis à contribution pour...
    Eh oui chers burkinabè !

  • Le 12 mai 2015 à 21:27, par Delwendé En réponse à : Suspension des émissions interactives : Les organisations professionnelles des médias, indignées, exigent la levée sans délai

    Je ne savais pas que les journalistes en savaient de la violence physique, de l’incivisme, etc. selon vos propres termes "Elle encourage d’autres modes d’expression tels que les tracts, la violence physique, l’incivisme… susceptibles de troubler l’ordre public". Nous on ne pensait pas violence, mais vous nous donnez des idées.
    Bref, il faut quand même de l’ordre et de l’autorité dans ce pays. On ne peut pas permettre à chacun de se lever un matin n’importe comment, créer son émission n’importe comment et se mettre à parler n’importe comment (là où excellent nos journalistes burkinabé), avec son audience de n’importe qui. Vous ferez mieux de vous retrouver dans un cabaret avec votre audience pour parler comme vous voulez. Vous ne dérangez personne (peut-être la dolotière, mais elle est habituée à toute sorte de personne et toute sorte de causerie, dc pas de souci) et personne ne vous dérange. Là au moins, il y aura une véritable LIBERTE de PRESSE. Sinon dans une république normale, vous ne pouvez pas avoir ce que vous appelez liberté.
    Cordialement.

  • Le 13 mai 2015 à 06:22 En réponse à : Suspension des émissions interactives : Les organisations professionnelles des médias, indignées, exigent la levée sans délai

    Pauvre Burkina, dès que chacun se trouve du coté du pouvoir, tous ceux qui critiquent, qui s’expriment autour sont des aigris , des derangeurs du calme. On commence à comprendre pourquoi de telles mesures : Laisser ZIDA fait tranquillement mes nominations comme il l’entend (le président du CES par exemple), promouvoir des structures qui vont réclamer la prolongation de la transition. Le cas de Laurent Gbagbo devait quand même donné leçon, durant 10 ans.

  • Le 13 mai 2015 à 06:29, par sciatique En réponse à : Suspension des émissions interactives : Les organisations professionnelles des médias, indignées, exigent la levée sans délai

    Il y’avait quand même une pagaille. Il faut être professionnel. L’état n’a plus d’autorité. Arrêtons de condamner et causons.

  • Le 13 mai 2015 à 10:58, par Edmond En réponse à : Suspension des émissions interactives : Les organisations professionnelles des médias, indignées, exigent la levée sans délai

    C’est du corporatisme en tant que professionnels de l’information voulez vous encourager la médiocrité depuis que cette mauvaise pratique existe avec les germes de division de haine et de conflits qu’avez vous fait vous vous êtes tous tu aujourd’hui avec une mesure préventive et salutaire chacun monte sur ses grands chevaux pour "défendre la liberté " du n’importe quoi nous voulons des structures visionnaires qui, anticipent, qui préviennent.Ce qui m’étonne c’est que qu’on tend un projet de déclaration chacun signe les yeux fermés soit par suivisme soit par peur d’être taxé de quoi que ce soit avez vous demandé l’avis de vos membres je ne pense pas alors prochainement sur un sujet d’importance ne faites pas dans la précipitation analyser et apporter quelque chose de constructif

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Massaka SAS se lance à la conquête du monde
Burkina/médias : BBC et VOA suspendus pour deux semaines