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Autant le dire…  : Soumaïla ou Ibrahim pour gérer tout cela

Publié le jeudi 8 août 2013 à 22h09min

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Le Conseil constitutionnel du Mali a publié les résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle confirmant ainsi les consignes qui donnaient Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keïta, « admissibles » pour le second tour.

Les deux candidats arrivés en tête, ont juste eu deux jours (ndlr : hier jeudi jour de ramadan et aujourd’hui vendredi) pour battre campagne. Avec chacun ses ralliements, ses soutiens tant à Bamako qu’à l’extérieur. Pour le bouquet final attendu ce dimanche 11 août 2013. Comme au premier tour, malgré les imperfections constatées çà et là, on aurait voulu que les choses se passent aussi bien. Que les réfugiés qui sont dans les pays voisins (Niger, Mauritanie et Burkina Faso) puissent enfin voter le candidat de leur choix ; de même qu’à Kidal, Tombouctou et Gao, les populations puissent exprimer librement leur choix. Le Mali en a besoin, la sous-région également et même le reste de la communauté internationale. Le Nord malien ne peut servir en aucun cas de base arrière au terrorisme, à des trafiquants de drogue et à de bandits armés.

C’est pourquoi, la tâche qui attend le premier président malien post-crise ne sera pas des plus faciles. Dans un premier temps, ce président-là doit être " bien élu ". S’il est contesté, il aura naturellement beaucoup de difficultés à asseoir une véritable légitimité sur l’ensemble du territoire. Alors que telle que se présente la situation malienne, il faut nécessairement réussir à réconcilier au moins la majorité des Maliens si on veut faire face aux nombreux défis et attentes des Maliens dans leur ensemble. C’est pourquoi, les instances chargées d’organiser et de réussir la présidentielle doivent redoubler d’efforts et surtout de vigilance pour éviter d’entacher de quelque manière que ce soit le scrutin. Surtout que déjà, et ce dès le premier tour, les deux candidats se sont plaints de fraudes avérées ou non, mais également de mauvaise organisation des opérations de vote dans certaines circonscriptions.

Alors, un président " mal-élu " aura d’énormes difficultés à faire revenir définitivement la paix au Mali. Car à l’étape actuelle, c’est la première préoccupation qui conditionne toutes les autres. En effet, sans paix, il n’y a pas de développement. Cependant, l’instauration d’une paix durable au Mali passe inéluctablement par un dialogue inclusif, franc et direct. Autrement dit, toutes les questions ayant concouru à la crise de mars 2011 devront être remises sur la table et discutées entre Maliens du Nord, du Sud, du Centre, de l’Est et de l’Ouest. Relève de ces questions, l’inégale répartition des richesses du pays entre le Nord et le Sud dont se plaignent les ressortissants du Nord, qui fait que dans cette partie du pays, on se sent délaissé par le Sud. Il y a également cette autre question de l’accès des cadres aux hautes fonctions dans l’administration.

Auparavant, le nouveau président issu des urnes doit travailler à faire en sorte que tous les Maliens qui ont fui la guerre et qui se trouvent aujourd’hui réfugiés dans certains pays regagnent la patrie. Mais cela ne suffit pas puisqu’il faut également créer les conditions pour leurs réinsertions sociale et économique.

Il reste donc cette dernière étape, somme toute difficile mais indispensable, pour voir le Mali des grands empires et dynasties retrouver la stabilité, la paix et la concorde, sources d’un développement harmonieux et durable. C’est aux Maliens de réécrire cette page d’Histoire à partir de dimanche prochain.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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