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Vision Express sur… : L’utilité ancestrale de la terre

Publié le mercredi 28 novembre 2012 à 01h30min

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« La terre ne ment pas », disait Tertius Zongo, ex-Premier ministre du Burkina Faso. Si nous partons du contexte dans lequel cette déclaration a été faite, nous retenons qu’il s’agissait là du profit qu’on peut tirer de la terre en y réalisant une production agricole. La terre, faut-il le rappeler, est d’une utilité ancestrale incontournable. Dans une page de cette rubrique, nous écrivions que la terre est au début et à la fin de notre existence sociale. Quelle que soit la puissance d’un être humain, il ne peut rien faire sans la compagnie de la terre. Autrement dit, tout se passe sur la terre et non dans l’espace vide. Cette réalité indéniable de la terre est une culture qui a beaucoup servi à nos grands parents, sinon qu’elle continue de l’être jusqu’à nos jours.

Il suffit d’y croire, d’avoir foi en cette culture. La foi en une chose à notre avis est la force de croyance qu’on a vis-à-vis de la chose. Et qu’au finish, cette force permet d’atteindre un but, un objectif ou une ambition nourrie. C’est ainsi que, pour un vol, un meurtre, ou tout autre acte clandestinement commis, nos grands-parents invoquaient cette force terrestre pour faire la lumière. Dans certaines localités, c’est l’eau qui servait à faire l’invocation. D’autres sociétés par exemple implorent les dieux de la terre par une poule, une noix de cola ou même par un simple appel aux mânes des ancêtres. Et le résultat escompté est immédiatement atteint.

Si les mêmes pratiques ne donnent plus les mêmes résultats de nos jours, cela s’explique par des raisons diverses. La cause première et indéniable de cette inefficacité est le manque de foi vis-à-vis de notre culture. Les interdits et autres totems familiaux sont bafoués. Les sages qui croient à notre culture et qui peuvent guider les pas de la jeunesse, sont des moins que rien pour les jeunes. Ils sont dépassés pour d’autres. La situation qui ne fait que se dégrader davantage, a instauré une sorte de méfiance entre les sages et la jeune génération.

Des faits qui pouvaient trouver leur solution à portée de main, sont des casse-têtes pour les jeunes d’aujourd’hui. L’homme, voire le garçon n’est plus une référence face à la gent féminine. Aussi, face à un danger, tout le monde (femme comme homme) est logé au même enseigne. Alors que, dans nos communautés dites traditionnelles, le garçon, quel que soit son âge était une référence pour la femme. Car il était toujours héréditaire d’une force qui lui servait d’arme face à un danger.

A l’instar de la vertu coutumière de la terre qui disparaît au fil des ans, le garçon en Afrique se distingue de moins en moins de la jeune fille en matière de mythe africain. Pour la prochaine vision, nous parlerons de la disparition de la mythologie africaine à cause de la méfiance des gardiens de nos us et coutumes vis-à-vis des jeunes.

Souro DAO/ daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso

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