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Campagne électorale : Le président de la CENI appelle à à placer l’intérêt de la Nation au dessus des intérêts partisans et individuels

Publié le vendredi 16 novembre 2012 à 19h55min

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Campagne électorale : Le président de la CENI appelle à à placer l’intérêt de la Nation au dessus des intérêts partisans et individuels

A la veille de la campagne qui commence officiellement ce samedi 17 novembre pour deux semaines, le président de la CENI, Me Barthelémy Kéré, invite les protagonistes à avoir comme principes le respect mutuel, la tolérance, la non violence et le vivre ensemble.

Concitoyennes, concitoyens et vous aussi ressortissants des pays amis qui avez le droit de vote dans notre pays

Conformément aux dispositions des articles 186 et 250 du Code électoral et à celles des décrets 850 et 851 du 02 novembre 2012, la campagne électorale pour l’élection des députés à l’Assemblée Nationale et celle pour l’élection des conseillers municipaux s’ouvre ce samedi 17 novembre 2012 à zéro heure et prend fin le vendredi 30 novembre 2012 à vingt quatre (24) heures. A cette occasion, je voudrais en ma qualité de Président de la Commission électorale Nationale indépendante(CENI), la structure chargée de l’organisation et de la supervision des opérations électorales, m’adresser aux acteurs du processus électoral, particulièrement aux partis et formations politiques en compétition aux élections législatives et municipales, et aux électeurs.

Chers Compatriotes

Notre pays a consenti d’énormes sacrifices pour permettre à la CENI de reconstituer le fichier électoral en utilisant une technologie de pointe afin d’en garantir la fiabilité. En effet, l’introduction de la biométrie dans le processus électoral burkinabè est une première, tout comme l’organisation d’élections législatives et municipales couplées.

A travers des concertations permanentes avec l’ensemble de la classe politique et les autres composantes de notre société, la CENI a mis en œuvre sa feuille de route qui a permis d’enrôler les Burkinabè en âge de voter qui le souhaitaient. La Commission électorale a utilisé la biométrie pour répondre à une grosse attente qui était de restaurer la confiance des acteurs dans le processus électoral avec l’établissement d’une carte d’électeur biométrique crédible l’adoption d’un fichier électoral de qualité.

A chacune de ces étapes, nous avons échangé et même impliqué autant que faire se peut les différents acteurs. Aujourd’hui, nous disposons d’un fichier électoral crédible, susceptible d’être révisé et perfectionné au fil des scrutins, sur la base duquel les partis et formations politiques pourront disputer en toute transparence les voix des électeurs.

Chers concitoyens

Nous amorçons véritablement la dernière ligne droite du processus électoral avec le démarrage de la campagne électorale. Pour en arriver là, la CENI et ses démembrements ainsi que ses partenaires ont travaillé d’arrache-pied pour mener à bien les opérations préélectorales indispensables à la tenue des scrutins. Il s’agit du recensement biométrique des électeurs, de la réception et la validation des candidatures, de la publication de la liste des électeurs et celle des candidats, de la gestion des contentieux, du positionnement des partis politiques sur le bulletin unique. La Commission électorale et ses démembrements s’attèlent en ce moment au recrutement et à la formation des membres des bureaux de vote et, bientôt ils procèderont au déploiement du matériel électoral dans 14 699 bureaux de vote. Toutes ces opérations se sont déroulées et se déroulent de manière satisfaisante.

A cette étape, les 74 partis et formations politiques en lice pour les élections législatives et les 81 partis politiques engagés dans la compétition pour les élections municipales affûtent leurs armes pour aller auprès des populations pour solliciter leurs suffrages. Ces partis et formations politiques devront rivaliser d’arguments et d’ingéniosité pour convaincre les 4 363 817 électeurs régulièrement inscrits et répartis dans les 14 699 bureaux de vote implantés sur toute l’étendue du territoire national.

Mesdames et messieurs les candidats

Du 17 au 30 novembre 2012, vous aurez donc à sillonner les quatre coins du Burkina Faso, à la conquête des voix des électeurs. C’est un moment délicat et très sensible. Les enjeux sont particulièrement énormes puisqu’il s’agit de convaincre les électeurs de voter deux fois le même jour, pour choisir leurs députés et leurs conseillers municipaux.

Ces enjeux ne doivent cependant pas occulter les valeurs traditionnelles qui font la fierté et la particularité de notre peuple. Il s’agit entre autres, du respect mutuel, de la tolérance, de la non violence et du vivre ensemble.

Nous devons les conjuguer aux autres valeurs démocratiques chèrement acquises pendant les deux décennies d’expérience électorale. Nous devons travailler et veiller à ce que les élections ne soient jamais dans notre pays source de fracture sociale ou de remise en cause de la paix sociale.

C’est pourquoi, je vous invite, candidates et candidats, à placer l’intérêt de la Nation au dessus des intérêts partisans et individuels, à faire preuve de respect mutuel dans votre discours et à vous abstenir de tout comportement de nature à mettre en péril l’unité nationale. Je vous exhorte à toujours avoir à l’esprit que vous êtes toutes et tous des filles et des fils de ce pays qui souhaitent le diriger vers des lendemains meilleurs pour les populations des villes et des campagnes.

M’adressant à présent à vous électeurs, je voudrais vous exhorter à vous abstenir des actes discourtois et d’intolérance envers tous ceux qui viendront vers vous. La démocratie nous apprend à vivre ensemble avec nos divergences. Elle nous invite à nous enrichir mutuellement de nos différences d’idées. La campagne électorale qui s’ouvre ce 17 novembre 2012 vous offre l’occasion d’apprécier et de choisir les hommes et les femmes capables de répondre à vos aspirations et de travailler véritablement à vos côtés pour la promotion du développement.

Je vous invite donc à avoir un comportement citoyen afin de pouvoir au moment opportun faire un choix responsable et consciencieux, un choix pour votre meilleur devenir et pour celui du Burkina Faso.

Quant à vous, hommes et femmes des médias qui accompagnez la CENI depuis le début du processus et qui aurez la lourde mission de couvrir les différentes activités des partis en compétition, je vous prodigue tous mes encouragements.

Vous qui formez l’opinion publique, vous devez considérer comme votre plus grave devoir, celui d’inculquer à tous les esprits, de nouveaux sentiments en faveur de la paix.

Les valeurs de liberté, de justice et de démocratie sont indispensables à l’épanouissement des populations et au développement socio- économique de notre pays.

Votre rôle dans une société en voie de démocratisation et votre responsabilité dans la consolidation des acquis démocratiques exigent de vous, en cette période de campagne électorale, de la rigueur dans le travail, de la mesure dans les analyses et commentaires, en somme du professionnalisme dans le traitement et la diffusion de l’information. Votre contribution au bon déroulement de la campagne électorale va conforter le processus électoral, contribuer à l’enracinement de la démocratie et augurer de l’issue apaisée des élections de décembre prochain.

Je vous exhorte à accompagner le processus électoral dans sa phase la plus délicate, comme vous avez toujours su le faire jusqu’à présent, à la satisfaction de tous.

Chers concitoyens

Notre pays regorge d’hommes et de femmes capables, dans l’union et la solidarité, de faire face aux défis contemporains. En cela, je partage l’assertion de Victor Hugo selon laquelle, « la grande chose de la démocratie, c’est la solidarité ». Je fais mienne également la conviction de Romain Gary lorsqu’il affirme : « je suis un de ces démocrates qui croient que le but de la démocratie est de faire accéder chaque homme à la noblesse ».

Je suis donc convaincu qu’en dépit des divergences politiques, vous, acteurs saurez résister aux démons de la division, dans le souci de la préservation de la paix sociale et des valeurs qui ont toujours caractérisé notre pays.

Bonne et fructueuse campagne électorale à toutes et à tous !

Que Dieu bénisse cette campagne et bénisse le Burkina Faso !

Je vous remercie !

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2012 à 18:22, par Ban ki- Moon En réponse à : Campagne électorale : Le président de la CENI

    c’est bien ! cela signifie que le président de la CENI mesure la lourdeur de la tâche à lui confier. Le Burkina Faso, s’il réussit cette échéance va faire un grand pas en avant en matière de démocratie. C’est ça aussi il ne faut pas passer son temps à critiquer mais il faut reconnaitre les acquis et mieux proposer quelque chose de nouveau. C’est en cela que notre cher pays va progresser. le président de la CENI se bat bien quand même .C’est vrai il y a toujours des imperfections mais c’est humain.

  • Le 17 novembre 2012 à 09:08, par sidbala En réponse à : Campagne électorale : Le président de la CENI appelle à à placer l’intérêt de la Nation au dessus des intérêts partisans et individuels

    Je pense à mon humble avis que le président de la CENI a résumé les acquis les défis et les espoirs qui incarnent ces élections.
    "La démocratie nous permet de vivre ensemble avec nos divergences" très bien mais cela impose a nos gouvernants une obligation de respect de nos textes fondamentaux que sont la constitution les lois et autres règlements qui offrent un cadre pour arbitrer objectivement nos conflits. Forces est de constater que aujourd’hui les gouvernes ont perdu confiance a leurs dirigeants élu et surtout a notre justice. On nous demande de faire confiance à une justice qui officie de manière sélective ou au besoin bafoue ses propres règles.
    "La grande chose de la démocratie c’est la solidarité"
    Si la grande chose de la démocratie est la solidarité travaillons à ce que le maximum de personnes bénéficie de la paix sociale et de la croissance que le chef de l’état s’échine a mettre en place. Je veux dire quiconque nomme a un poste d’intérêt public ou national doit travailler a parvenir aux objectifs qui lui sont consignes quiconque failli doit être traduit en justice et que le droit et le droit seulement soit dit et applique.
    « Je suis un de ces démocrates qui croient que le but de la démocratie est de faire accéder chaque homme à la noblesse ».
    Malheureusement l’arrogance des parvenus dans notre pays avili et bafoue la dignité de nos populations et du citoyen lambda.
    Lors de son discours de la journée national du pardon le chef de l’état disait que tout burkinabé a dans l’exercice de ses fonctions a porte préjudice à un autre burkinabé et s’excusait au nom de tous a l’ensemble du peuple et de la nation burkinabé.
    Assurément les actes malsain et autre manquement, du vigile, agent de liaison ou secrétaire, au chef de service ou directeur ont créé ou engendres des drames inédit anonymes dans nos foyers nos familles ou régions.
    Faisons notre propre examen de conscience pour être en mesure de bien juger les autres au mieux de les tolérer pour réellement commencer a bâtir une nation juste démocratique et prospère ou tout Burkina va s’y retrouver et en être fier sous la direction éclairé de dirigeants que nous aurions élu et qui porte nos aspirations.
    Wole Soyinka disait ; " En Afrique nous devons réclamer le droit d’élire non propre représentant et de mettre en place un système qui nous permette de les révoquer s’ils trahissent nos aspiration légitime et concerte".
    Que le Seigneur nous donne de construire un Burkina libre et prospère et que jamais les consultations démocratiques ne soient une menace a la paix sociale.

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