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Gestions des ressources naturelles : Pérenniser les acquis du projet NEGOS-GRN

Publié le jeudi 8 novembre 2012 à 23h56min

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Gestions des ressources naturelles : Pérenniser les acquis du projet NEGOS-GRN

Après quatre années de mise en œuvre, le projet NEGOS-GRN prend fin en décembre 2012. La conférence finale s’est tenue du 05 au 07 novembre 2012 à Ouagadougou. Elle a réuni, pendant 72 heures, plus de 80 participants venus du Sénégal, du Mali, de la France et du Burkina autour du thème : « gérer les ressources naturelles en renforçant l’action publique ». Présidant la cérémonie officielle de clôture des travaux, le ministre délégué chargé des collectivités territoriales du Burkina, Toussaint Abel Coulibaly a assuré les différents acteurs que les recommandations adressées aux décideurs, politiques et professionnels agricoles feront l’objet d’une attention particulière.

Après trois jours d’échanges et de réflexion, les participants ont passé en revue les différents chantiers du projet NEGOS-GRN, à moins de deux mois de son terme. Ce sont notamment la régulation de l’accès à la gestion des ressources naturelles, l’utilité des conventions ou chartes locales, le rôle des collectivités locales, les conditions d’effectivité des politiques foncières et de gestion des ressources naturelles. « Négocier des processus de GRN (ndlr :Gestion des ressources natures) au sein d’un cadre législatif légal et institutionnel est une façon à la fois de répondre aux attentes des citoyens d’un territoire ; de réguler la compétence entre acteurs dans une logique inclusive en les accompagnant à définir un futur souhaitable pour le territoire à travers une opérationnalisation des plans élaborés de manière négociée ; de réduire l’incertitude en stabilisant les règles en renforçant les capacités des institutions consacrées à cet effet », reconnait le ministre délégué chargé des collectivités territoriales, Toussaint Abel Coulibaly.

Ainsi, tous ces efforts de régulation de la GRN doivent contribuer à légitimer et renforcer l’action de l’Etat au service des citoyens.
L’ensemble des participants ont reconnu la pertinence du choix de travail entre trois pays (Mali, Sénégal et Burkina) dans lesquels les politiques GRN et foncières, tout en ayant une similitude, comporte des spécificités socio-historiques différentes.

La rencontre de Ouagadougou a débouché sur des recommandations afin de pérenniser les acquis de ces quatre années. Il est ainsi recommandé aux opérateurs de « se positionner comme facilitateurs de compromis, entre les acteurs (groupes et autorités locales, élus, services techniques) aux différentes échelles et avec allers retours ». Aux chercheurs, il est recommandé de « contribuer à la réflexion critique, la prise de distance sur les interventions par le suivi de processus sur la durée ». Et aux décideurs de « renforcer et accélérer le processus de transfert en matière de gestion des ressources naturelles ; travailler à l’effectivité des politiques et des lois ; créer les conditions d’implication des différents acteurs (administrations, élus, société civile locale) dans la négociation et le suivi de la mise en œuvre des règles ». Le ministre Toussaint Abel Coulibaly a assuré les différents acteurs de l’intérêt qui sera accordé aux recommandations relevant des compétences de son ministère.

Certes, le projet s’achève dans moins de deux mois, mais les acquis doivent être pérennisés. De ce fait, chaque partie devra jouer sa partition afin que cette stratégie de négociation des ressources naturelles survive au projet, car elle a montré son efficacité dans les zones expérimentales. Ainsi, les acteurs de la mise en œuvre de NEGOS-GRN doivent assurer la finalisation et la diffusion du guide méthodologique ; la diffusion des notes de politiques ; et poursuivre la mise en débat des GAM (Groupe d’apprentissage mutuel) par pays.
Les partenaires, quant à eux doivent veiller à la poursuite du « dialogue politique en fonction des opportunités » ; ainsi que la poursuite de « l’intégration des démarches de NEGOS dans les stratégies opérationnelles ».

Le projet NEGOS a montré la pertinence d’une approche de la gestion négociée prenant en compte la complexité du réel. Il a également confirmé tout l’intérêt d’associer chercheurs et opérateurs autour de processus de changement dans la durée. Il serait donc de bon ton que les différents acteurs de la gestion des ressources naturelles s’approprient cette approche afin que la population, dans son immense majorité, puisse en profiter.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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