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Autant le dire… : Enrôlement biométrique, y a-t-il du sérieux dans cette affaire ?

Publié le dimanche 12 août 2012 à 23h18min

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Débuté dans la province du Houet le 27 juillet 2012, l’enrôlement biométrique va se poursuivre dans la ville de Bobo-Dioulasso et dans les villages rattachés. Mais, pas dans les départements où il a pris fin le 5 août dernier. Contrairement au communiqué de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui passe actuellement en boucle dans les organes de presse (radio, télévision et presse écrite) et qui dit que l’enrôlement dans le Houet se déroulera du 27 juillet au 16 août 2012. C’est à ne rien comprendre. Renseignement pris, il parait que la CENI a demandé aux autorités administratives d’informer les populations desdites localités. Au commissariat de la CENI présente à Bobo, on explique ce fait par la simple raison qu’il ne serait pas juste d’avoir accordé dix jours à des chefs-lieux de régions et accordé 21 à des départements.

Fussent-ils partie de la province du Houet. Du coup, tous les électeurs potentiels qui n’ont pas eu cette information et qui attendaient les derniers moments pour se faire enrôler ne pourront plus le faire. Ainsi, des Burkinabé qui voudraient bien jouir de leur droit civique seront exclus de la désignation des représentants dans leurs localités. Si j’étais dans une telle situation, je n’hésiterai pas un seul instant à porter plainte contre cette institution pour m’avoir écarté du processus électoral dans mon pays. A moins que la CENI rassure qu’elle reviendra sur ses pas pour corriger cette grosse erreur dont les conséquences sur le taux d’inscription dans le Houet peuvent être significatives. Surtout quand on prend en compte la période des fortes pluies qui ont empêché certains électeurs d’aller se faire enrôler.

Un autre aspect et non des moindres qu’il convient de souligner fortement. Le manque de carburant dans des groupes électrogènes qui a occasionné trois jours d’arrêt des opérations dans certains sites. C’est à ne rien comprendre. Comment comprendre que malgré tous les moyens que le gouvernement que le gouvernement a mis en place des situations de ce genre se produisent ? On a tout simplement l’impression qu’il s’agit de sabotage de tout un processus. A moins que ce ne soit fait expressément dans ces zones pour empêcher des électeurs de se faire enrôler afin de réduire les chances de certains partis politiques.

Puis, on tombe pieds joints dans cette autre question de transport ou de déplacement des électeurs, d’un village à un autre, d’un secteur à un autre ou même d’une région à une autre. Tout porte à croire que n’importe a le droit d’aller se faire enrôler là il veut. A condition d’y retourner pour accomplir le vote le jour du scrutin. Beaucoup d’entre nous sont allés dans nos villages. Individuellement ou en groupe. Avec des moyens différents. Dans les villes comme Bobo et Ouagadougou, les gens se sont organisés pour se faire enrôler là ils veulent. Ça avait bien commencé et paf, le commissariat de la CENI trouve que cela n’est pas une bonne pratique.

Et des partis politiques lui ont emboité le pas. N’est-ce pas le médecin après la mort ? Car, ce phénomène va conduire à élire des conseillers ou des députés dans des provinces ou des communes où ils ne sont pas représentatifs. Autrement, c’est d’autres électeurs qui viendront imposer des conseillers aux vrais résidents des secteurs. Et bonjour les tensions dans les secteurs. N’était-il pas mieux de trancher cette question bien plus tôt ?

En outre, dans le Houet, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) lors d’une rencontre a accusé le représentant de la CENI qui de l’opposition d’être de connivence avec les partis de cette opposition dans l’exercice de ses fonctions. Malheureusement, en s’affichant par exemple la nuit venue avec l’un d’eux autour d’un verre, ne prête-t-il pas le flan à la suspicion ?

L’un dans l’autre, on se demande si réellement certains acteurs mettent du sérieux dans cette affaire d’enrôlement. Maitre Barthélémy Kéré et son staff doivent prendre leurs responsabilités. Pour le salut du processus démocratique et par ricochet pour la paix dans notre pays.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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