Les mélomanes burkinabè ont pris d’assaut la Maison du peuple pour suivre la dédicace du nouvel album d’ Adèle Rouamba. Prévue pour 18 heures, c’est effectivement à 18 heures trente minutes que la cérémonie débuta.

"L’amour me fait peur" est le nom de cet album sorti en cassettes et en CD. Le public a eu droit à l’audition de quatre titres sur les huit qui composent cet opus. Des titres comme "Liguidi" chanté en duo avec David de Faso Kombat, "L’amour me fait peur", "Etre trompé" et "Nelson" une reprise d’Opportune Fortune, ont émerveillé les spectateurs d’un soir.

Avec cet album de huit titres dont deux remix, Adèle Rouamba refait surface sur la scène musicale burkinabè après trois ans de silence. Le premier album intitulé "Coup d’essai" , l’a révélée au public avec son titre phare "M’Zoua". Ce dernier, vu son succès d’antan, a fait l’objet d’un remix dans le nouvel opus.

L’artiste avec des titres accrocheurs et sentimentaux a fait danser les invités à la dédicace. La prestation scénique d’Adèle n’a laissé personne indifférent. En interprétant en play-back "tu peux toujours jalouser", les mélomanes ont découvert en elle une danseuse en herbe. Hip-hop, soukouss, mayebo, zaïco teinté de ragga sont les genres musicaux à l’honneur dans cette discographie. Une discographie qui fait déjà parler de l’artiste sur les ondes nationales.

"L’amour me fait peur" parce que...

L’album d’Adèle Rouamba a été produit entièrement sur fonds propres. Une auto- production. Après la présentation de l’opus, des questions d’éclaircissement ont été posées à Adèle. Les préoccupations du public ont tourné autour du choix des thèmes et de la vie de l’artiste. C’est ainsi qu’Adèle affirmera que le choix du thème est fonction de la vie sentimentale des hommes d’aujourd’hui : "lorsqu’on regarde l’amour entre les Hommes, on remarque que sur 100 amoureux, seulement 40 sont sincères, les 60 autres sont matérialistes". C’est pourquoi s’interroge-t-elle : "si ça continue à ce rythme, je ne sais pas ce que nos petits enfants feront".

Quant à sa vie d’artiste, Adèle dira que les titres chantés dans cet opus découlent d’actes vécus soit par elle soit par ses proches. Mère d’un garçon d’environ deux ans, Adèle chante en français et en mooré. Le Sida, l’excision, la guerre sont des fléaux auxquels elle s’attaque dans ses chansons. L’opus d’Adèle Rouamba a été arrangé et produit par les Studios Abazon. Quant au coût de production, Adèle, sans vouloir donner plus de détails, l’estime à quelques millions de FCFA. Adèle compte faire passer des messages pour apporter sa touche à l’éducation de la vie sentimentale des Burkinabè. En outre, elle envisage d’aller à la conquête du monde avec "L’amour me fait peur". Déjà, à la fin du mois de novembre, Adèle effectuera un voyage sur la France pour la promotion de l’album. Des contacts ont été pris avec Claudy Siar et Alain Mévégué de RFI à cet effet. Venue à la musique par passion et par admiration pour Aga Denise, Adèle se veut la voix des sans voix. "L’amour me fait peur" est sur le marché depuis le jeudi 21 octobre au prix de 1 500 FCFA pour la cassette audio et 5 000 FCFA pour le compact Disc (CD).

Entre rires et joie, la dédicace a pris fin avec la vente des cassettes et de CD au public composé de parents, amis et connaissances.

Daouda Emile OUEDRAOGO ouédraogodaouda emile@yahoo.fr)
Babou Nébon BAMOUNI.
Sidwaya