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CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

Publié le lundi 30 avril 2012 à 00h39min

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Au cours du sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abidjan, jeudi 26 avril 2012, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne, a présenté un rapport sur sa médiation. Le document se félicite des résultats encourageants ayant permis le retour à la légalité constitutionnelle et s’alarme de la situation humanitaire au Nord. Avec la formation d’un gouvernement de transition, le médiateur compte entreprendre immédiatement des pourparlers avec les mouvements rebelles au Nord du Mali.

L’un des temps forts du sommet de la CEDEAO a été la présentation du rapport du médiateur dans la crise malienne. Le document parvenu à la presse indique que Blaise Compaoré a obtenu des résultats encourageants pour le retour à la légalité constitutionnelle. En effet, sous son impulsion, un accord-cadre a été signé avec la junte. Ce qui a permis la levée des sanctions économiques, financières et diplomatiques sur le Mali. De plus, il y a eu la démission du président Amadou Toumani Touré (ATT) et l’investiture, le 12 avril de Dioncounda Traoré, comme président par intérim.

La nomination de l’astrophysicien, Cheick Modibo Diarra comme Premier ministre, chargé de conduire la transition et la formation de son gouvernement, le mardi 25 avril dernier, constituent des avancées notables, souligne le texte. Selon l’accord-cadre, le Premier ministre dispose des pleins pouvoirs pour gérer la crise au Nord et organiser de nouvelles élections.

Les mesures d’accompagnement préconisées sont relatives à la prorogation du mandat des députés, l’amnistie générale pour les membres de la junte, la création d’un comité militaire de suivi de la réforme de forces de défense et de sécurité et la mise à la disposition du pays d’un Fonds d’assistance humanitaire voté par la CEDEAO. Le rapport précise que ces résultats ont été obtenus, grâce à une série d’actions initiées par le médiateur comme la tenue d’une consultation à Ouagadougou avec la junte, le 31 mars dernier, la rencontre avec les forces vives qui a abouti à une déclaration solennelle sur le règlement de la situation au Nord du Mali et la gestion institutionnelle de la transition. « Ces résultats concrets inscrivent le Mali dans une dynamique de transition. Cependant, beaucoup reste encore à faire », a relevé le président en exercice de la CEDEAO, Alassane Dramane Ouattara.

« Des questions délicates à résoudre »

Malgré ces résultats encourageants, le médiateur estime qu’il reste encore des questions délicates à résoudre pour consolider les acquis du retour à la légalité constitutionnelle. Il s’agit essentiellement, de la présidence de la transition. A ce niveau, le rapport du médiateur préconise que « l’idéal serait que le président par intérim demeure à son poste pour la durée de la transition ». Ce point n’a pas encore été tranché, bien que le délai constitutionnel de l’intérim soit de 40 jours courant depuis la cérémonie d’investiture, le 12 avril dernier. « Les efforts du médiateur iront dans ce sens. Mais, cette option n’aura de chance d’aboutir que si elle fait l’objet d’un consensus entre les parties prenantes », insiste le document. Autre point qu’il faudra clarifier, c’est la durée de la transition. Sur cette question, la conférence des forces vives avait dégagé un consensus en demandant que cette transition soit fixée en tenant compte du temps nécessaire à la restauration de l’intégrité territoriale du Mali, ainsi que les résultats de l’évaluation technique du processus électoral comme le recensement de la population, l’établissement d’un fichier électoral fiable. Il y a enfin, la place de la junte militaire dans le processus de la transition. Les récentes arrestations de personnalités politiques ont constitué de « sérieuses entraves » à la normalisation politique, relève le rapport qui ajoute que les efforts de la médiation ont permis la libération des personnes détenues.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le président Ouattara a haussé le ton dans son discours d’ouverture du sommet : « Aucune de nos dispositions sur le Mali ne saurait être dévoyée ou travestie et l’autorité du pouvoir civil doit être renforcée et affirmée ». Le rapport du médiateur Compaoré s’inquiète enfin, de l’aggravation de la situation humanitaire dans le Nord du Mali, sous contrôle des forces rebelles et de mouvements armés comme Ansar-Dine. « L’occupation du Nord par ces groupes armés a contribué à aggraver la situation humanitaire qui prévalait déjà dans le pays, avec l’augmentation considérable du nombre de déplacés internes et des populations réfugiées dans les pays voisins (Burkina Faso, Niger, Algérie, Mauritanie) », constate le rapport. Pour y faire face, le médiateur estime que l’option d’un discours inclusif est fondamentale.

« Je compte entreprendre immédiatement, après la mise en place du gouvernement de transition, des pourparlers avec les mouvements rebelles pour obtenir des parties belligérantes, l’arrêt immédiat des hostilités, afin de permettre la restauration de l’unité et de intégrité du Mali, le retrait des rebelles des zones occupées et la gestion de la crise humanitaire », conclut le document.

Saturnin N. COULIBALY de retour d’Abidjan

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2012 à 01:43 En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    Gros appétits pour le Sahel

    Par : comaguer.over-blog.com
    Publié le : 29/04/12

    Tandis que les médias de masse nous abreuvent de détails sur l’ordre constitutionnel, l’islamisme, l’intangibilité des frontières, chaque « expert » (bien payé et pas neutre comme le démontre le documentaire sur « les nouveaux chiens de garde ») trouvant ainsi l’occasion d’étaler son savoir sur des questions qui, pour les puissants de ce monde, sont secondaires.
    L’ordre constitutionnel n’est respectable que tout autant qu’il n’est pas dérangé par le résultat d’un référendum comme en 2005 en France, l’islamisme est ici encouragé (guerre d’Afghanistan 1979-1989) là utilisé (Yougoslavie) ou brandi à l’occasion comme un épouvantail alors que les relations les plus étroites sont entretenues avec les pays qui le financent (Arabie Saoudite, Qatar).
    Tout ce spectacle hypocrite sert à masquer d’autres enjeux.
    La carte qui suit émane d’un club très officiel puisqu’il est une sorte de commission spécialisée de l’OCDE sur le Sahel et l’Afrique de l’Ouest. Rien de plus respectable pour les pouvoirs capitalistes en place puisque l’OCDE est l’institution qui a succédé à l’OECE chargée dès les débuts de la guerre froide de la répartition des crédits Marshall c’est-à-dire de la mise sous contrôle économique par les Etats-Unis des pays de l’Ouest européen. Depuis l’OCDE s’est installée comme bureau de recherche et de planification de l’ordre capitaliste occidental dominant.
    Qu’ait été créé au sein de l’OCDE un club Sahel et Afrique de l’Ouest suffit à démontrer que cette région du monde est considérée par le capitalisme occidental comme une de ses arrière-cours et qu’il a dans cette zone des projets et des appétits qui ne s’embarrassent pas de la souveraineté des États de la région.
    Que dit cette carte ?
    1 - D’abord sur la population
    Que les Touaregs sont majoritaires dans la zone Nord du Mali, ce qui est une évidence démographique de longue date et cette partie du territoire malien actuel est appelée Azawad, terme revendiqué par le MNLA. Qu’ils ne sont pas majoritaires au Sud de la boucle du Niger. Là aussi simple rappel des faits. Mais surtout elle montre que la zone à dominante touarègue dépasse très largement le Mali, qu’elle s’étend jusqu’en Libye et qu’elle est donc déstabilisée par la disparition du régime libyen.
    2 - Ensuite sur les ressources convoitées :
    Le niveau actuel des cours de l’or et les inquiétudes des possédants sur la stabilité des monnaies des pays capitalistes riches ont déchaîné une ruée mondiale vers le métal jaune. L’accès à de nouvelles sources de pétrole et de gaz est une préoccupante stratégique des États-Unis comme de l’Union européenne et Iles veulent mettre la main sur les nouveaux gisements avant l’Inde et la Chine. L’Afrique de l’Ouest est donc de ce point de vue le terrain de chasse prioritaire.
    3 - Dernière indication de portée politique et stratégique considérable
    « Le gaz du bassin de Taoudéni pourrait être exporté via l’Algérie ». Là s’exprime la crainte que l’Algérie et sa société pétrolière nationale la Sonatrach qui a déjà commencé à prendre part aux côtés des sociétés occidentales (Total et Eni en particulier) aux recherches prometteuses en Mauritanie et au Mali devienne le maître du jeu.
    Pour l’empêcher rien de tel qu’un bon gros désordre « islamique » pour mettre le pouvoir algérien, le seul qui conserve encore un peu d’indépendance du Caire à Rabat, sur la défensive.
    Mais une autre histoire est possible qui n’est évidemment pas celle que veulent écrire les puissances membres de l’OCDE : que sous la houlette de l’Algérie, qui aujourd’hui a seule les capacités militaires et techniques pour le faire, les pays de la région se mettent d’accord pour exploiter ensemble ces nouvelles ressources pétrolières, les utilisent pour leur propre développement et exportent le reste par un port à construire sur l’Atlantique en Mauritanie ou au Sénégal. Un vrai projet Sud-Sud qui constituerait une véritable décolonisation du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.
    Source : Afrique-Asie

  • Le 30 avril 2012 à 03:41, par TOTO En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    mon président vous avez trop fait pour les autres,occupez-vous de nous(les Burkinabè)un peu.il y a trop de problème au Faso.la famine et les problèmes de développement.
    mon président je vous informe qu’il n y a plus de route pour aller à TOUGAN.AIDEZ LES SAMO car ça va pas.

  • Le 30 avril 2012 à 07:00, par Oumou Dilli En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    Qui dînne avec le diable doit se munir d’une longue cuillère !

  • Le 30 avril 2012 à 09:08 En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    cette affaire malienne ressemble à un bal de faux culs

  • Le 30 avril 2012 à 09:44 En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    La cdeao a fait les choses a l’envers et a revers.Aulieu d’envoyer les garcons s’occuper des rebelles au nord on les envoie s’occuper des belles au sud. Un vrai machin.

  • Le 30 avril 2012 à 10:15, par soribo En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    je pense que c’est la mediation de trop pour le président du faso car cette fois-ci on voit que ado veut lui rendre la tâche très dure. on voit que depuis le début de cette crise, blaise et ado ne "semble" pas parler le même langage. et je pense que c’est le début d’un "clash" entre eux pour une question de leadership. wait and see !

  • Le 30 avril 2012 à 10:39 En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    Les hommes de cour sont ainsi faits ; ils ont leur entrée chez le Roi.

  • Le 30 avril 2012 à 14:05 En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    Les hommes de cour sont ainsi faits ; ils ont leurs entrées chez le Roi.

  • Le 30 avril 2012 à 14:56, par PAIX ! En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    « Je compte entreprendre immédiatement, après la mise en place du gouvernement de transition, des pourparlers avec les mouvements rebelles pour obtenir des parties belligérantes, l’arrêt immédiat des hostilités, afin de permettre la restauration de l’unité et de intégrité du Mali, le retrait des rebelles des zones occupées et la gestion de la crise humanitaire », conclut le document.
    "le retrait des rebelles des zones occupées",mais pour aller où ? pacifiez et stabilisez le sud Mali et organisez le nord pour un développement rapide et conséquent afin qu’il se mette à son développement durable. Rien de plus terrible pour la paix que l’oisiveté. Il faut occuper les hommes, et les occuper bien !. Le retour à l’unité se fera avec le temps, il se fera forcement car le nord du pays et le sud ont besoin les uns des autres plus que de tout autre ailleurs. Les choses ont été faites ainsi avec la Côte d’Ivoire, riche de cette expérience, la question du Mali est presque résolue. Quant à la crise humanitaire, elle concerne aussi bien le sud que le nord Mali.
    La question serait : "Faut-il mettre le nord sous mandat international, (un ONU-SS Sahélo-sahara), CEDEAO),pour une gestion rapide de la crise humanitaire (qui, au reste n’est pas qu’alimentaire, c’est aussi le retour rapide des déplacés chez eux), l’aide internationale, c’est beaucoup d’argent au nom des déplacés, puisse-t-elle servir, tant qu’à faire, au développement durable de leurs régions. Qu’il plaise aux rebelles et aux autorités du sud Mali également de faciliter le retour immédiat des réfugiés,l’amorce du développement de la région, dans l’intérêt de tous. Que s’arrête ce trafic, humiliant, d’enlèvement d’hommes dans cette région. Qu’il plaise aux Etats limitrophes du Mali d’encourager et d’accélérer ce retour des réfugiés et que l’Opinion Internationale y veille.

  • Le 30 avril 2012 à 17:39, par le riche En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    La stabilité des régimes en Afrique nécessite des stratégies profondes. C’est pour ça que nous devons sauter le verrou à l’article 37 de notre constitution car la limitation et/ou les alternances ont montré leur limite en Afrique (Mali, Cote d’Ivoire, Niger, etc.). Nous Burkinabè sincères nous voulons Blaise à tête de ce pays même après 2015. Que Dieu le garde en vie et en forme aussi longtemps possible et qu’il ait toujours la volonté de servir ce Burkina qui nous est tous cher.

  • Le 30 avril 2012 à 18:46, par Alexio En réponse à : CRISE AU MALI : Blaise Compaoré compte entreprendre immédiatement, des pourparlers avec les rebelles

    Reapprendre l histoire du mali,vous serez etonnez de la maniere les touaregues ont ete traite pendant des siecles.Les laissez pour comptes.Cette discrimination ne pouvait continuer comme par le passe.L etat malien a failli sa mission du grand mali avec la corruption comme fer de lance dans les relations touaregues et noirs maliens.Kadhafi avait par sa generosite apaiser les ambitions en absorbant les plus separistes sous son couvert.ATT n avait pas cautioner le joueur de solo Le president francais Sarkosy,pour la chute de kadhafi.Ce peche est entrain de boomeranguer et meme affecter le deuxieme tour des elections presidentielles, concernant le financement des votes de 2007 dont il a n a benificier pour son succes ala presidence contre segolene.

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