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Condamnation de Taylor : la CPI n’est pas l’arme fatale contre les dictateurs africains

Publié le vendredi 27 avril 2012 à 01h44min

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Ainsi donc Charles Taylor devient le premier président africain à être condamné par la Cour pénale internationale (CPI). L’ancien président libérien et chef de guerre a été reconnu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité pendant la guerre civile de la Sierra-Leone entre 1994 et 2002. Une condamnation certes historique, mais qui apparaît en réalité comme un non-événement pour ces dictateurs africains contre qui on agite trop facilement la CPI comme une épée de Damoclès.

En effet Taylor n’a point été condamné pour la façon dont il a dirigé le Libéria. C’est plutôt à cause de son implication active et meurtrière dans le conflit sierra-léonais qu’il est tombé dans les filets de la justice internationale. Ce qui rend son cas totalement différent de celui de l’Ivoirien Laurent Gbagbo qui devra comparaître en juillet prochain pour répondre des faits de violences postélectorales dans son pays. Pendant qu’il attend son procès, la polémique continue d’enfler en Côte d’Ivoire sur l’opportunité du transfert du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) à La Haye.

L’enthousiasme des premiers jours qui a suivi la « déportation » de Gbagbo a maintenant cédé la place à un doute sur la capacité de la CPI à servir d’épouvantail pour les dictateurs africains qui s’accrochent à leurs fauteuils.

Depuis que le Sénégal a réussi le pari de déboulonner le vieil Abdoulaye Wade par la voie des urnes, on peut dire que le Tribunal de la Haye n’est pas nécessairement l’arme fatale.

BARK BIIGA

Fasozine

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