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Autant le dire… : Sept arrondissements pour résoudre nos problèmes ?

Publié le lundi 23 janvier 2012 à 23h33min

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C’est désormais clair dans les esprits. La commune de Bobo-Dioulasso sera composée de sept arrondissements, donc sept maires d’arrondissements (et un maire de la commune) à l’issue des prochaines élections communales. C’est la décision gouvernementale qui s’est traduite ce samedi par une cérémonie officielle au secteur 24 de Bobo.

Le choix de ce secteur, comme cela pouvait être le secteur, Belle-Ville ou encore 23 (Kiri), n’est pas un fait du hasard. En effet, en décidant de diviser la ville en 7 arrondissements, l’objectif premier est de rapprocher l’administration de l’administré. Autrement dit, c’est le prolongement de la politique de décentralisation qui veut regrouper les populations en des ensembles suffisamment compacts pour faciliter leur gestion et leur permettre de prendre leur développement en main.

Dans le cas de Bobo, il faut convenir avec le gouvernement que cette subdivision en valait la peine. Tout simplement parce que la ville s’est tellement étendue que les trois maires d’arrondissements ne disposaient plus d’assez de ressources (financières surtout) pour faire face aux préoccupations des populations. Qui sont devenues au cours de ces dix dernières années considérables. Si bien que certains secteurs, nouvellement lotis, donnaient l’impression d’être abandonnés. Ces besoins se résument essentiellement en infrastructures d’éducation primaire, d’enseignement secondaire général et de formation technique ; il y a aussi l’accès aux services sociaux de base que sont l’eau, l’électricité, la santé (à travers des Centres de santé et de promotion sociale, des Centres médicaux avec antenne chirurgicale, etc) ; de voirie que sont les routes et l’assainissement, etc. Ainsi, c’est bien cette préoccupation qui doit guider les prochains conseils municipaux, qu’ils soient d’arrondissement ou de commune.

Car, de Belleville aux secteurs 24 et 25 en passant par la zone résidentielle du côté de la résidence du chef de l’Etat, du secteur 23 (Kiri) aux secteurs 17 et 18 en passant par le 14 et le 15, ou même Yéguéré, les populations demandent des routes pour accéder à leurs habitations. Elles demandent également de l’eau et de l’électricité pour vivre plus en sécurité chez eux. Les populations de ces zones veulent des écoles pour scolariser leurs enfants. Malheureusement, c’est ce qui leur manque le plus.

C’est pourquoi, loin d’être une mesure politicienne comme certains voudraient bien le faire croire, la subdivision de Bobo en 7 arrondissements nous interpelle à penser véritablement le développement de la cité. Aussi, que tous ceux qui estiment que l’heure est arrivée pour eux de devenir un maire d’arrondissement alors que véritablement, ils n’en ont pas les capacités, qu’ils veuillent bien s’abstenir. En clair, plus rien ne devrait être comme avant. Nos communes, nos arrondissements à travers les besoins des populations, ont besoin de personnes qui peuvent « booster » le développement ; de compétences qui ne vont pas se contenter d’exister juste pour jouir de leurs prérogatives et lutter contre leur propre pauvreté. On ne devient pas maire d’arrondissement parce qu’on le veut, mais parce qu’on le peut.

On ne devient pas maire d’arrondissement parce qu’on a les moyens de le devenir, mais parce qu’on a les moyens intellectuels, physiques et moraux pour défendre les intérêts de ses concitoyens et leur apporter le bien-être. L’heure du copinage, de la camaraderie semble avoir tourné elle-même sa page. L’homme qu’il faut à la place qu’il faut. C’est tout simplement ce que les Burkinabè veulent. Et les Bobolais plus que toutes autres personnes.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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