LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

ENCADREMENT DES ELEVES- MAITRES DE GOURCY : Vers une formation incomplète ?

Publié le vendredi 13 janvier 2012 à 00h58min

PARTAGER :                          

Le bureau provincial du Syndicat national des travailleurs de l’enseignement de base (SYNATEB) de la section du Zondoma exprime son inquiétude sur l’encadrement des élèves-maîtres du privé à Gourcy.

Depuis la rentrée 2011-2012, les élèves-maîtres du privé, reçus dans la Circonscription d’Education de base de Gourcy 1, dans le cadre de leur stage pratique, ont été affectés contre toute attente dans une école à 4 classes. Toute chose qui est en contradiction avec les textes en vigueur. Mais comment en est-on arrivé là ? Qui est responsable de cette situation ? Pourquoi a-t-on choisi délibérément d’hypothéquer l’avenir de ses futurs enseignants ? En rappel, c’est au cours de l’année scolaire 2010-2011 que, suite à un mouvement syndical du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) ayant consisté au boycott de l’encadrement sans prise en charge des élèves-maîtres et élèves-encadreurs, respectivement des ENEP et de l’ENS/UK, le gouvernement, tout en accédant aux principes des prises en charge, a pris l’arrêté n° 2011-005 MEBA/SG/DGEB/DDEB du 26 janvier 2011 portant création, organisation et fonctionnement des écoles d’application.

Du reste, cet arrêté définit en son article 3, les critères d’érection d’une école publique en école d’application qui sont : 1- être une école primaire publique comportant au moins six classes ; 2- être équipée en mobiliers et en matériels didactiques en quantité suffisante et de qualité ; 3- disposer d’enseignants titulaires du Certificat d’aptitude pédagogique (CAP) en nombre suffisant et ayant un sens élevé du devoir d’éducateur. En outre, l’article 4 du même arrêté précise que la liste des écoles est définie chaque année par arrêté du ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation. Pour la rentrée scolaire 2011-2012 et ce, conformément au dernier article ci-dessus cité, le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, par arrêté n° 0046/MENA/SG/DGEB du 13 septembre 2011, portant création des écoles d’application, a publié la liste des écoles érigées en écoles d’application. Et au nombre de ces écoles d’application pour le compte de la province du Zondoma, on a pu lire :

- CEB : Gourcy 1 ;
- écoles pour stagiaires du public : Gourcy A, secteur 2, secteur 5 et Guelba ;
- écoles pour stagiaires du privé : Tang-Longuin, A la lecture de ces données, c’était la stupéfaction et la surprise générale ! En effet, pour ceux qui ne le savent pas, l’école de Tang-Longuin désignée pour accueillir les stagiaires du privé ne compte que quatre classes dirigées par une institutrice principale. Nous avons alors tenté d’attirer l’attention de monsieur l’inspecteur sur ce que nous considérons comme une erreur. C’est là que M. l’inspecteur nous apprendra que cette école lui a été imposée. Par qui ? Mystère !

Là, c’était déjà l’épisode 1 du feuilleton. Alors que nous pensions que M. l’inspecteur s’affairait à résoudre le problème, il est passé à l’épisode 2, en convoquant le 28 octobre 2011 à l’inspection, une rencontre insolite entre les enseignants des écoles Tang-Longuin et Guelba (confer liste des écoles d’application). A cette rencontre, M. l’inspecteur qui venait de se rendre compte qu’il tenait entre les mains une “patate chaude”, proposa aux enseignants de la seconde école (Guelba) d’accepter les stagiaires pour environ deux mois au cours desquels les cinq de Tang-Longuin signeraient sur les états de paiement et remettraient la totalité de l’argent aux huit de Guelba pour se le partager. Malheureusement, l’inspecteur se heurta au refus catégorique des enseignants de Guelba d’entrer dans cette machination, aussi géniale puisse-t-elle paraître !

Cet état de fait va conduire M. l’inspecteur à passer rapidement à l’épisode 3 en se tournant vers une autre école, celle du secteur 3 avec sa “patate chaude”. Là, il n’a pas encore eu le temps de rencontrer le personnel de l’école mais déjà la petite entrevue qu’il a eue avec le Directeur de cette école ne laisse pas présager une issue heureuse. Qu’à cela ne tienne ! Là où cette manœuvre est très grave, c’est que l’école du secteur 3 n’est même pas, jusqu’à preuve du contraire, érigée en école d’application. Va-t-on assister à une érection locale ? Ou à un arrangement ? Peut-être bien qu’on s’achemine vers un passage en force ? A présent, il semblerait qu’on est passé à l’épisode 4 avec l’entrée en scène de M. le Directeur provincial de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation du Zondoma qui, aux dernières nouvelles, se serait déplacé himself pour informer les stagiaires qu’à la reprise, ils iront poursuivre leur stage à l’école du secteur 3.

Et là encore, il y a un couac ! Parce que non seulement les stagiaires ne semblent pas disposés à entamer ce nomadisme, mais il y a aussi que du côté du secteur 3, la “patate chaude” que partagent désormais M. l’inspecteur et M. le DPEBA ne semble pas les intéresser. Qu’en sera-t-il alors ? D’une manière générale, nonobstant les termes de l’arrêté édictant les critères d’érection en école d’application, il faut dire que, dans la CEB, aucune mesure n’a été prise pour régulariser la situation de ces écoles dites d’application. Ainsi, quand ce n’est pas le personnel qui n’a pas la qualification requise, il manque les suppléants ou encore ce sont des écoles dépourvues de tout matériel et mobilier si ce n’est insuffisant ou vétuste.

Comme on peut donc aisément le constater, si des mesures idoines ne sont pas prises, il y a de très fortes chances que ces stagiaires soient formés dans seulement quatre classes. Et à l’heure où la qualité de la formation des enseignants revient sur la table, le cas typique de Gourcy ne mérite-t-il pas une attention particulière ? Et disons-le clairement : qui a imposé l’école de Tang-Longuin avec ses 4 classes à M. l’inspecteur de Gourcy 1 ? Et même si tel avait été le cas, M. l’inspecteur connaissant bien les textes ne pouvait-il pas prendre ses responsabilités et se démarquer de ces manigances, à moins que lui-même ait un intérêt quelconque ? Autrement, faut-il croire que la CEB est en grand danger parce que le gouvernail est tenu dehors ? Et dire que même à la grande DGEB, qui a transmis la proposition de l’arrêté à Mme le ministre, on n’a pas pu déceler cette lourde complicité ou négligence, sinon à Gourcy 1, ce ne sont pas les écoles à six classes qui manquent. En attendant, ici, on continue de se poser mille et une questions : qui a créé cette situation embarrassante et désobligeante ?

A quelles fins a-t-on fait cette proposition de l’école Tang-Longuin ? A qui profite ce jeu trouble ? En somme, qui est le maître d’œuvre qui a savamment orchestré ce méli-mélo ? Les responsabilités doivent être situées et les dégâts réparés au plus vite pour sauver ce qui peut l’être encore ! Il y va de l’avenir même de l’éducation. Affaire à suivre donc !

Le bureau Provincial SYNATEB de la section du Zondoma

Le Secrétaire général Edouard Kompaoré

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?