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Autant le dire… : On dit quoi, les pétards étaient bien là !!!

Publié le vendredi 6 janvier 2012 à 01h01min

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Les pétards ont bien pété à l’avènement du nouvel an 2012. Et pourtant, on nous a fait croire qu’il n’en serait rien. Puisque des mesures semblaient avoir été prises pour interdire l’entrée de ces pétards sur le territoire national, donc leur utilisation. Qui donc a bien autorisé ou laissé rentrer ces pétards sur le territoire national ? Question à ceux qui ont décrété la fatwa contre ces « machins » qui nous ont rappelé comme si c’était hier les sorties des militaires dans nos villes l’année dernière.

Malheureusement, à ce que nous sachons, personne n’a été inquiétée parce qu’il a fait « péter » un pétard. Pourrait-on donc croire que progressivement, les pétards vont revenir et il n’y aura rien ? On peut bien le penser. Comme c’est le cas de bien d’autres phénomènes contre lesquels on a mobilisé beaucoup de moyens pour rien.

En effet, tout porte à croire qu’au Faso on ne va jamais au bout des combats. On débute un combat bien noble, on prend des mesures, tout le monde s’associe et progressivement on revient à la case de départ.
On a encore à l’esprit la levée de boucliers contre l’organisation des fêtes de la bière. Car cette fête était l’occasion pour des jeunes de se givrer sérieusement avec toutes les conséquences que cela comportait pour eux d’abord, ensuite pour les autres usagers de la route. Mais aujourd’hui, cette fête de la bière s’organise sous une autre forme.

A quoi cela répond quand un brasseur annonce à coups de publicité l’avènement d’une boisson alcoolisée à 10 % ? Il en est de même lorsque qu’on fait la publicité de boissons alcoolisées à forte dose (Pastis, Epéron, etc ) dans des journaux ou à travers des prospectus. Et puis, on ne dit rien. Est-ce donc bien normal de faire de la propagande sur un produit qui est nocif ? Si ces gens ont assez de moyens pour vanter les mérites (?) de boissons alcoolisées, alors qu’on les oblige à équiper les services des sapeurs pompiers. Qui sont chargés de venir au secours des victimes qu’ils occasionnent. Qu’on les oblige également à équiper les services d’urgence dans nos hôpitaux et autres centres de santé qui reçoivent et apportent les premiers soins aux victimes qu’ils occasionnent.

Autant on a interdit la publicité des cigarettes parce qu’elles sont nocives pour la santé, autant on doit pouvoir le faire pour les bières et autres boissons frelatées à forte dose d’alcool.
On aurait préféré qu’on autorise la publicité sur les médicaments. Puisqu’au moins avec eux on se soigne. De même, je préfère qu’un pharmacien fasse la pub de son officine dans des colonnes d’un journal ou sur les ondes d’une télévision ou d’une radio, qu’un débiteur de boissons vente les mérites de son maquis où d’une soirée où des brochettes succulentes vous attendent, avec de belles demoiselles.
En prenant seulement ces deux cas parmi tant d’autres, il nous semble que si nous voulons réellement avancer vers un Burkina émergent, il faut nécessairement pouvoir préserver nos acquis.

L’année 2011 par exemple a inéluctablement été une année majeure dans le sens où elle a permis de réécrire certaines pages de notre histoire et de poser les bases d’un changement qualitatif de notre société. Tous ces acquis en tout cas, ils y ressemblent ne doivent pas être dilapidés parce que nous n’aurions pas eu de suite dans leur application. Le changement doit être progressif en même temps qu’il corrige les vieilles habitudes dont tout le monde sait là où elles nous ont conduits.

Mais ce cap ne peut être maintenu par les seules autorités, le gouvernement ou encore le président du Faso. C’est un travail quotidien qui concerne tous les Burkinabè, des villes comme des campagnes, fonctionnaires comme travailleurs du privé, commerçants comme producteurs, etc.

2012 démarre donc sous de meilleurs auspices. Puisqu’il y a une base. Mais à condition de savoir les préserver et les renforcer.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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