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Sanctions contre les partis politiques non à jour : Une œuvre de salubrité publique

Publié le mardi 20 décembre 2011 à 00h15min

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Comme des champignons après la pluie, les partis politiques pullulent au Burkina Faso depuis le retour à une vie constitutionnelle normale en 1991. Pour un oui ou un non, c’est le schisme et voilà une nouvelle formation politique ; se créant donc par scissiparité, ou sur commande, ces chapelles politiques sont en train de nous envahir.

Au point qu’à ce jour, nul ne peut dire le nombre exact de formations politiques au Faso, puisque le ministère de tutelle lui-même parle de « plus de 160 partis ». C’est dire que ça peut être 170, 180 voire 200 partis politiques pour une population estimée à 16 millions d’habitants.

Si cela peut être considéré comme signe de la vitalité de notre démocratie, il n’en demeure pas moins qu’elle affaiblit aussi cette même démocratie avec des partis fantoches, des partis satellites sans consistance et manipulés au gré des intérêts des grandes formations.

Dans la galaxie politique, combien sont-elles les formations créées juste pour soutenir le parti au pouvoir ? Une multitude. Une aberration suscitée et entretenue depuis des années par le pouvoir qui est en fait le plus en mesure de maintenir sous perfusion des partis-leurre qui biaisent tout temps le débat puisque se réclamant de l’opposition alors que dans les faits, ils sont quotidiennement à la soupe de la majorité présidentielle.

Ce foisonnement des partis, dénoncé depuis belle lurette par la presse et les observateurs de la scène politique a été toléré jusque-là. Sans doute que cette situation servait des intérêts inavoués. Aux dernières législatives on nous a brandi le fait qu’une cinquantaine de députés étaient issus de l’opposition. Mais en fait, à part la dizaine d’élus du groupe parlementaire Justice et Démocratie, tous les autres votent et soutiennent yeux fermés le CDP (Congrès pour la démocratie et la justice).

Mais en annonçant des sanctions contre les formations qui ne seraient pas à jour vis-à-vis de la loi, est-ce que le pouvoir veut à présent jeter aux gémonies ces partis qui l’ont toujours soutenu et sur lesquels il s’est appuyé pour maintenir l’opposition dans la zizanie et l’atonie. Rien n’est moins sûr.
La décision d’assainir le fichier des partis politiques est salutaire. Reste à espérer que les autorités appliquent effectivement les sanctions qui s’imposent contre les fautifs car entre les déclarations et l’effectivité, on est encore loin de la coupe aux lèvres. Notre souhait est que cette œuvre de salubrité publique se fasse dans la transparence, l’équité et le strict respect de la loi.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 20 décembre 2011 à 01:24 En réponse à : Sanctions contre les partis politiques non à jour : Une œuvre de salubrité publique

    CDP c’est plutôt Congrès pour la Démocratie et la Justice

  • Le 20 décembre 2011 à 03:31 En réponse à : Sanctions contre les partis politiques non à jour : Une œuvre de salubrité publique

    C’est ça j’aime pas chez nos journalistes.Mais de quelle loi vous nous parlez ?C’était mieux de nous livrer le contenu de cette loi pour voir ses contraintes à imposer aux partis politiques
    Faites preuve d’un peu de bon sens quand vous rédigez vos articles pcq là,vos lecteurs restent dans le flou

  • Le 20 décembre 2011 à 10:27, par Yéti En réponse à : Sanctions contre les partis politiques non à jour : Une œuvre de salubrité publique

    il y a trop de partis mais pas beaucoup d’idées politiques. il ne peut pas en être autrement. il faut limiter la création des parties pour obliger les gens à s’aligner pour avoir de vrais courants politiques.
    Mais l’absence de courant relève même du parti au pouvoir qui aujourd’hui ne peut pas dire clairement s’il relève du libéralisme ou du socialisme.
    Et que dire de la proposition des candidatures indépendantes qui permettront à des personnages sans orientation politique (quoique ça n’existe pas) d’être élus et de représenter des gens sur qui ils ont juste une certaine influence mais pas d’orientation à leur donner. S’ils avaient cette orientation, cette option de gouvernance, ils le proposeraient dans un cadre organisé qu’est le parti politique. l’acceptation des candidatures indépendantes conduirait à l’anarchie à l’AN. Plus de groupe parlementaire.

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