LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

Publié le jeudi 24 novembre 2011 à 01h09min

PARTAGER :                          

Les rencontres gouvernements syndicats reprendront d’ici le début de la semaine prochaine. Ce dialogue, devenu une tradition depuis des années, avait été suspendu le 15 novembre dernier à la demande du gouvernement afin de lui permettre de prendre en compte certaines préoccupations des syndicats afin de proposer des débuts de solutionnement.

D’emblée, il faut saluer et encourager ce dialogue social bien citoyen institué entre les deux partenaires et qui permet chaque année d’apaiser les tensions. Par l’anticipation. Puisqu’en réalité, autant le gouvernement que les syndicats n’ont aucun intérêt à ce que ce ne soit pas comme cela. C’est pourquoi, il faut également souhaiter que les revendications des uns s’inscrivent dans cette dynamique qui veut qu’un syndicat lutte véritablement pour les intérêts moraux et matériels de ses membres mais également que cette lutte soit non seulement légale et légitime, et qu’elle prenne en compte les réalités du terrain sur lequel elle se mène. Dans cette même logique, il faut également que les réponses des autres soient de nature à rassurer car, le syndicat et le gouvernement, tout comme l’employé et l’employeur sont des partenaires qui sont obligés, qu’ils le veuillent ou non, de travailler, de collaborer et de dialoguer sur les questions qui touchent à la bonne marche de l’entreprise.

Ce sont donc des partenaires et non des antagonistes. Car de ces rencontres, personne ne sort en réalité plus grandi que l’autre. Il n’y a que des avantages ou des échecs partagés pour tous. Aussi, nul ne doit en réalité se satisfaire outre mesure ou se sentir frustré après une rencontre gouvernement/syndicats. Parce que, il est évident que le gouvernement ne peut pas tout donner. Si bien que les syndicats ne peuvent pas non plus tout avoir en une seule fois.

C’est pourquoi, il me semble que l’augmentation systématique des salaires que réclament certains travailleurs, ici et maintenant ne soit pas la seule et véritable solution aux difficultés que nous vivons. Quand bien même elle (cette augmentation) permettra un tant soit peu de répondre à quelques préoccupations de courte durée.
L’expérience a montré que lorsque les salaires augmentent de 10%, les prix des produits augmentent du double, voire du triple. Finalement, à l’analyse on comprend que l’augmentation des salaires contribue à l’augmentation des prix des produits sur le marché. Créant ainsi l’inflation dont les victimes ne sont pas les seuls fonctionnaires. Encore moins les travailleurs salariés. Mais l’ensemble des Burkinabé dont les paysans de Ouéléni et les éleveurs de Djibo.

Par conséquent et compte tenu des taux d’augmentation des salaires qui sont très souvent très dérisoires, il pourrait sembler plus important de mettre l’accent sur la maitrise des prix des produits. Surtout de grande consommation. Ce qui profiterait beaucoup plus à l’ensemble des Burkinabé qu’à seulement une frange de la population. C’est le cas par exemple des prix des hydrocarbures qui sont restés inchangés depuis maintenant plus d’une année. Alors que les prix sur le marché mondial flambent. C’est également les cas des prix de certains produits de grande consommation ; Malheureusement, le contrôle qui devrait permettre de les maintenir n’a pas suivi. Heureusement que les responsables syndicaux l’ont compris et l’inscrivent en bonne place dans leurs plateformes revendicatives.

Il reste maintenant aux organisations syndicales de former suffisamment leurs membres. Car, quand on considère les réactions de certains membres et les conditions dans lesquelles certains mouvements de revendication sont conduits, on a de la peine à croire que c’est réellement pour les intérêts des travailleurs qu’on représente.
De l’autre côté, la maitrise de la parole dans ce genre de discussions est si importante que lorsqu’on n’a rien à dire, il est souvent préférable de se taire. Aussi, le gouvernement à travers ses membres doit savoir s’adresser à ses partenaires. Ne dit-on pas souvent qu’une bonne parole suffit à calmer des tensions ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2011 à 06:30 En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    je suis d’avis avec vous que la maitrise des prix est nécessaire mais je voudrais vous notifier que l’augmentation de salaire n’a rien a voir avec les prix sur le marché ! Les fonctionnaires representent moins de 5% de la population et augmenter leur salaire n’a aucun impact sur les marchés !
    L’augmentation des prix des produits est un phénomène mondial, en témoigne les différentes manifestations contre la vie chère partout ailleur dans les monde ! On parle d’indignés au USA !
    Donc je pense que le gouvernement gagnerait à augmenter les salaires et durcir le ton sur les questions de rendement, de corruption et de respect de la déontologie du métier !
    Si non je pense que c’est utopique de demander à quelqu’un qui a un salaire de 60 000f cfa de refuser la corruption dans ce Burkina actuel !!!!!
    Cordialement !

  • Le 24 novembre 2011 à 09:00 En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    "Quand le salaire augmente de 10% les prix peuvent augmenter du triple" est un constat et vous ergotez autours de ça, mais quelle conséquence se produit quand le salaire n’augmente pas et les prix augmentent tous les jours ? avec ou sans augmentation de salaire les flambent, autant augmenter le salaire alors.

  • Le 24 novembre 2011 à 09:48, par autre-façon-de-voir En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    Personnellement, je ne crois pas que l’augmentation des salaires soit la solution dans nos conditions actuelles. car pour que cette augmentation soit significative, il faut qu’elle soit d’au moins de 50%, ce qui serait difficile d’avoir. en plus, seule une frange minime en profiterait car le taux de salarié dans la population est très faible. je penche effectivement pour la mise en place d’un système de contrôle des prix, avec comme membres, l’État, les syndicats et les commerçants. pour tous les produits de grandes consommation, fixer des prix plafonds (sur la base des différents frais liés au produit) à ne jamais dépasser. lors du contrôle, tout contrevenant verra son magasin fermé et une forte amende à régler. au bout d’un mois, je parie que tous seront réglo. il s’agit pour l’essentiel des produits de consommation (céréales, sucre, huile, savon), les hydrocarbures, les matériaux de construction. Arthur Kafando, je m’excuse mais ton premier essai de contrôle des prix a été un échec, alors ressaisi toi, sinon on va te débarquer.

  • Le 24 novembre 2011 à 10:36, par un jeune Burkinabé En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    Merci pour cette analyse de situation. Je voudrais m’adresser particulièrement aux valeureux syndicats. Qu’ils jouent pleinement leur rôle de défenseur pour le monde des travailleurs. Je lance un cris de cœur au gouvernement pour qu’à l’issue des négociations, on puisse voir se réaliser la suppression de la taxe sur les prêts bancaires sous toutes ses formes.

  • Le 24 novembre 2011 à 10:50, par toumtoumda En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    N’importe quoi, encore du papier gâté !
    Vous rendrez un grand service à la nation en cessant purement et simplement de paraître. Car ce article est tout sauf une analyse.

  • Le 24 novembre 2011 à 11:27, par BANGRE En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    MON CHER AMI JE RESPECTE VOTRE ANALYSE MAIS QUAND ON EST MISÉRABLE JE DOUTE FORT QUE DE SIMPLES PAROLES PUISSENT CALMER NOTRE FAIM, SURTOUT QUAND ON A DÉJÀ ENTENDU TOUTES LES VERSIONS DE LEURS DISCOURS.

    EN 2010, LA FONCTION PUBLIQUE BURKINABE COMPTAIT 49 778 FONCTIONNAIRES 47 476 CONTRACTUELS, SOIT UN EFFECTIF CUMULE DE 97 254 AGENTS. ET JE VOUS FAIS L’ÉCONOMIE DU SALAIRE MOYEN DE LA FONCTION PUBLIQUE.

    DITES MOI MONSIEUR LE JOURNALISTE, MÊME SI VOUS N’ÊTES PAS UN ÉCONOMISTE CROYEZ VOUS SINCÈREMENT QUE POUR UNE POPULATION DE PRES DE 15 MILLIONS D’HABITANTS AVEC UN TAUX DE CHÔMAGE DE 3% (SOURCE INSD),UNE AUGMENTATION DES SALAIRES DE 97 254 AGENTS PEUT ENTRAINER UNE INFLATION.

    POUR UNE ANALYSE POUSSÉE VOUS AURIEZ DU LAISSER L’ÉTERNEL PRÉTEXTE DE NOS AUTORITÉS CAR IL EST ERRONÉ.

    LE DIALOGUE SOCIAL EST INDISPENSABLE POUR LE DÉVELOPPEMENT DU BURKINA FASO ET JE VOUS LE CONCÈDE MAIS LE DROIT D4AVOIR UN SALAIRE DÉCENT NE DOIT PAS ÊTRE OCCULTÉS. LE DIALOGUE NE DOIT PAS SE TRANSFORMATION EN UNE OCCASION POUR LE GOUVERNEMENT DE TOUJOURS RELÉGUER AU SECOND PLAN LES PRÉOCCUPATIONS DES FONCTIONNAIRES.

    IL FAUT CRÉER UN CLIMAT DE JUSTICE SOCIALE AU BURKINA FASO CAR COMMENT POUVEZ IMAGINEZ QUI A LE MÊME CURSUS QUE TOUS LES CADRES DE LA FONCTION SE RETROUVE AVEC PRATIQUEMENT TROIS à QUATRE FOIS LEUR SALAIRE. LA SEULE INDEMNITÉS DE JUDICATURE (150 000 FCFA) DÉPASSE LE SALAIRE NET DE LA PLUPART DES CADRES DE LA FONCTION PUBLIQUE ET MÊME LES MÉDECINS.

    JE M’ARRÊTE LA CAR LA LISTE DES INCOHÉRENCES ET DES INJUSTICES EST LONGUE MAIS JE VOUDRAIS SIMPLEMENT DIRE QUE SI L’ON NE PREND GARDE ON SE RETROUVERA AVEC UNE FONCTION PUBLIQUE DÉPOURVUE DE SES MEILLEURS CADRES.

    POUR RÉPONDRE A LA QUESTION LE SALAIRE SEUL NE SUFFIT PAS MAIS CA SERA DÉJÀ UN GRAND PAS§

  • Le 24 novembre 2011 à 11:50, par BEN En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    non le salaire a lui seul ne suffira jamais....... allez y voler c,est votre 2e metier a ce que je sache

  • Le 24 novembre 2011 à 12:14 En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    Personne ne pense que la hausse de salaire suffit à elle seule et arrêtons cette réthorique qui dit que toute augmentation de salaire entraine une inflation ; si cela est, c’est du à un déficit de communication ou une malveillance quelque part ; aussi les autorités devraient-ils méner des actions de sens.

  • Le 24 novembre 2011 à 13:26, par y en a marre En réponse à : Autant le dire… : Le salaire à lui seul suffira-t-il ?

    Le salaire seul ne peut souffrir à soulager le fonctionnaire burkinabé,mais force est de reconnaître qu’il est dérisoire !Outre une augmentation de salaire d’au moins 50% sur les 3 prochaines années,il faudrait une stagnation et une maitrise des prix des denrées, des hydrocarbures ! Je suis effectivement outré lorsque des magistrats se retrouvent avec des salaires hors normes,qu’ils aient un traitement particulier alors qu’a sa sortie, un médécin cpar exemple omptabilise plus d’années d’études que le magistrat et effectue un travail plus noble pourtant côté salaire,ya pas match ! La lutte contre la corruption et l’injustice passent aussi par une équité dans les salaires et que l’Etat comprenne que tant qu’il y aura une disparité dans les salaires au sein même de la fonction publique et entre le privé et le public, les performances resteront piètres ! Autant se l’avouer,nous travaillons peut être par conviction, par ideal ou par vocation, mais beaucoup plus pour pouvoir nous en sortir et nous assurer un avenir plus radieux !Honte à celui qui ne fait pas mieux que son père dit l’adage,donc honte au fonctionnaire burkinabé car ses chances de faire mieux que ses devanciers relève du miracle

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique