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Autant le dire : Cette jeunesse engagée et dynamique, fer de lance…

Publié le mardi 16 août 2011 à 01h47min

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Les jeunes du Burkina ont commémoré la journée internationale de la jeunesse. Ce 12 août 2011 comme tous les jeunes du monde. C’est sans doute trop de dire que les jeunes étaient à la une. On a encore entendu les mêmes rhétoriques : « jeunesse entreprenante », « jeunesse engagée », « jeunesse dynamique », « jeunesse, fer de lance », « jeunesse, avenir de demain ». Et patati et patata. On en a déjà entendus, ces qualificatifs qui, à la limite sont si flatteurs que les jeunes n’y accordent plus suffisamment de crédits.

Car en effet, l’engagement de la jeunesse n’est plus à démontrer. Tout le monde sait que lorsque les jeunes se mettent débout, tout bouge. Tout le monde sait également que les jeunes du Burkina sont bien et très entreprenants. La jeunesse du Burkina Faso sait aussi qu’elle est l’avenir parce qu’elle est le fer de lance. Mais pour être tout ce qu’on dit d’elle, il y a tout de même des préalables. Ou du moins des mesures à prendre pour que la jeunesse soit effectivement ce fer de lance, cette jeunesse engagée.

A voir de près, la population burkinabé est en majorité jeune. Mais le paradoxe est que cette « jeunesse engagée, dynamique et entreprenante » semble un peu mise de côté quand il s’agit de lui donner véritablement les moyens de son action. Ce n’est sans doute pas d’un conflit de générations qu’il s’agit. Mais plutôt d’une manière de faire en sorte que cette jeunesse soit préparée à prendre toute ses pleines responsabilités quand il lui sera donné l’occasion de le faire. Pour cela, la jeunesse a besoin de formation. Et cela commence pour une bonne éducation. Les statistiques d’admission aux examens de l’année 2011 dans la région des Hauts-Bassins montrent que c’est seulement 28 % des élèves qui ont postulé au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) qui ont été admis. Pour le baccalauréat, ils sont un peu plus de 37%.

C’est à juste titre qu’on se demande ce que vont devenir les autres élèves qui ont échoué. Pourront-ils tous reprendre les classes de 3e et de terminale ? Si oui, on imagine les embouteillages qui y aura puisque ce sont de nombreux autres élèves qui passent de la 4e à la 3e ou de la 1ère à la terminale. Si bien qu’il est difficile d’imaginer un avenir serein pour tous ces jeunes. Et pourtant, ce sont eux l’avenir de ce pays.

Le Pasteur Samuel Yaméogo a indiqué aux jeunes de l’Alliance chrétienne lors de leur congrès ici même à Bobo-Dioulasso, que pour être « le fer de lance, il faut qu’au bout de la lance, il y ait effectivement un fer, bien aiguisé. Au cas contraire, cette lance ressemblera à un bout de bois mort, juste bon pour brûler ». C’est dire aussi que, si au plus haut niveau on doit mettre tout en œuvre pour former une jeunesse « dynamique, entreprenante et engagée », pour lui permettre d’être ce fer de lance, il revient également à la jeunesse de saisir toutes les opportunités qui lui sont offertes pour mériter la confiance.

Car, il ne sert à rien de dire « c’est nous la jeunesse », « on veut monter », « on ne nous implique pas assez dans la gestion des affaires », sans prendre toutes ses responsabilités. Si l’avenir appartient à la jeunesse, cet avenir ne peut s’orienter qu’en s’appuyant sur le présent, et même sur le passé. C’est pourquoi, il semble que c’est dans une synergie d’action, à tous les niveaux que nous pourrons tous œuvrer afin que chacun joue son rôle, à la place qui est la sienne, pour construire notre avenir commun. Pour ce qui concerne la jeunesse, le ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, qui est à tout point de vue une avancée et une reconnaissance du rôle et de la place de la jeunesse dans notre pays, est le maître d’œuvre. La jeunesse attend beaucoup de leur ministère.

Qui doit pouvoir compter sur cette même jeunesse pour la mise en œuvre de sa politique. En faveur de la jeunesse.
L’essentiel est de savoir et de pouvoir parler le même langage. Les besoins sont énormes. Les compétences existent. Il suffit de savoir les utiliser là où il faut quand il faut.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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