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Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

Publié le vendredi 12 août 2011 à 03h01min

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Fonctionnaire du Ministère burkinabè des Affaires étrangères et de la coopération générale, Daouda Bitié fait un stage en langue et culture à Taïwan. Nous l’avons rencontré au cours de notre séjour à Taïpei, la capitale taïwanaise, du 25 juillet au 5 août 2011, dans le cadre du Camp découverte des jeunes francophones. Il évoque, entre autres, dans cet entretien, les difficultés que rencontrent les étudiants burkinabè en Taïwan ainsi que leur quotidien.

Fasozine.com : A combien de personnes estime-t-on la communauté burkinabè à Taïwan ?

Daouda Bitié : Les Burkinabè vivant à Taïwan sont estimés à 72. En 2010, on dénombrait 70 étudiants et deux familles, hormis les diplomates accrédités qui représentent le Burkina Faso ici. Mais tout le monde y compris, ils sont moins de la centaine.

Quel est le quotidien d’un Burkinabè à Taïwan ?

Le quotidien d’un Burkinabè est essentiellement fait d’études pour les étudiants. Pour des stagiaires, comme nous autres, il s’agit des études et de notre stage. En plus de cela, nous nous frottons à la population afin de mieux connaitre la culture d’ici. Car Taïwan a beaucoup de choses sur son développement à enseigner aux autres pays. Nous avons besoin de nous frotter à eux afin de savoir comment ils en sont arrivés là et quels enseignements en tirer pour booster le développement du Burkina Faso.

Comment sont organisés les Burkinabè de Taïwan ?

Il y a l’Association des étudiants et stagiaires burkinabè à Taïwan qui regroupe la plupart des ressortissants burkinabè. Nous nous réunissons régulièrement et menons également des activités sous l’égide de l’ambassade qui tente de créer les conditions d’une famille. Car à 17 000 km de chez soi, ce n’est pas facile de vivre sans un appui, quel qu’il soit. Avec l’aide de l’ambassade, les ressortissants burkinabè organisent des activités culturelles afin de revivre les souvenirs du pays.

Peut-on dire que la cohabitation entre Burkinabè et Taïwanais est parfaite ?

Il n’y a pas de soucis pour l’instant. Nous ne sommes pas nombreux et c’est donc plus facile à gérer. Avec la population taïwanaise, tout se passe bien. Ici (NDLR, à Taïwan), le Burkinabè est perçu comme travailleur et discipliné. A l’école, ils sont les meilleurs et dans la vie courante, ils ont un comportement exemplaire. Le peu de Taïwanais qui connaissent le Burkina parlent toujours du Pays des Hommes intègres en bien.

Existe-t-il souvent des cas de racisme ?

Il y a effectivement quelques cas isolés de racisme à regretter. Mais cela s’explique par le fait que le peuple taïwanais est resté renfermé sur lui-même tout au long de son histoire. Mais ces dernières années, les autorités tentent d’ouvrir le pays à l’extérieur. Avec cette politique, certains Taïwanais voient pour la première fois des hommes de couleur. Si bien que dans le bus, on peut entendre quelqu’un s’exclamer « qu’on est si noir ». D’autres même ont peur de s’approcher du noir qui est comme un être nouveau pour eux. C’est cet esprit qui fait que les noirs ont l’impression d’être marginalisés.

Les Burkinabè sont-ils confrontés à d’autres difficultés à Taïwan ?

Les difficultés des premiers jours de notre arrivée ici ont été d’ordre alimentaire. Il existe une grande différence entre les repas d’ici et ceux du Burkina Faso. C’est pourquoi les étudiants burkinabè sont surpris, à leur arrivée, par les repas qui leur sont servis au restaurant. D’autres viennent aussi avec des préjugés sur ce que les Taïwanais consomment. Mais avec le temps tout rentre dans l’ordre. De même, le Taïwanais n’est pas ouvert sur le monde en termes de langue. L’anglais n’étant pas très courant ici, le mieux est de parler le mandarin ou la langue locale, le taïwanais. Tout cela contribue à instaurer une barrière linguistique.

Un mot à l’endroit des compatriotes qui sont au Burkina…

Le Burkina Faso a traversé ces derniers mois une crise sans précédent. Nous souhaitons que les esprits se calment et qu’ensemble nous puissions tous bâtir le pays.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 12 août 2011 à 10:08, par l’africain En réponse à : Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

    ...ils (le burkinabè) sont les meilleurs, ils sont travailleurs...des phrases qu’on nous repète à longueur de journée. et pourtant on ne voit aucun burkinabè leader sur le plan international en droit, en medecine, en ééconomie, ...comme les autres senegalais, maliens, béninois,...pourquoi ? un peu d’humilité !

    • Le 12 août 2011 à 19:53 En réponse à : Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

      Qu’ on ne voie pas des burkinabe leaders dans le monde ne veut pas dire qu’ ils ne sont pas brillants. Ce sont 2 questions bien differentes. On est bon mais quand on sort de l’ universite, on ne te place que si tu es l’ oncle ou le cousin de l’ autre. Donc tu vas vivre inconnu dans ton quartier non loti ou loti ou il faut utiliser une pirogue quand il pleut. Tu finis par manquer de confiance en tloi meme et tes promotionnaires qui ne voyaient meme pas ta poussiere en france ou en allemagne, quand tu les vois dans 10 ans, tu as envie meme de te cacher. C’est l’ esprit burkinabe qui fait qu’ on ne ne nous voit pas. Demandez comment Diabre a fait pour d’ abord aller a Harvard et ensuite integrer le PNUD. Vous pensez qu’ il a ete place par le gouvernment dans une politique de placement des cadres ? Aujourd’ hui qui conteste a Diabre son excellence ? Pourtant, il y a des dizaines de Diabre inconnus et meconnus a l’ ex FASEG. Ils sont trop fiers d’ avoir des consultations locales pour boire leur biere.

      LOP

  • Le 12 août 2011 à 14:55, par Firmin En réponse à : Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

    Oui ! C’est vrai. Ils sont les meilleurs. toutefois, le défi à relever est de songer à mettre en oeuvre des politiques de valorisations de l’excellence burkinabè ! c’est cela aussi aimer son pays.

  • Le 12 août 2011 à 15:05 En réponse à : Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

    Salut TTB !

    • Le 17 août 2011 à 18:28, par rico faso En réponse à : Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

      salut je sais que le burkinabè est bon voire meilleure. cependant comme le ministre ablassé ouedraogo le disait avec les trois MMM, il ne faut pas s’étonner que les sénégalais ou autres maliens soient plus vus à travers le monde dans les organismes internationaux et autres multinationales.
      l administration est trop trop trop politisée. et cé pa bon

  • Le 22 août 2011 à 14:24, par Mr TO KOBEHIN- HONORE En réponse à : Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

    bonjour

    je demande l’ADRESSE DE BITIE

  • Le 30 septembre 2011 à 16:22, par Le Futur PF En réponse à : Daouda Bitié : « Moins de cent Burkinabè vivent à Taïwan »

    Je crois que beaucoup parmi les "grands" de ce pays sont très individualistes et à la limite méchants ! Imaginez qu’il y ait des prof d’université de Ouagadougou qui osent garder des bourses d’études pour leurs progénitures pendant qu’il y a des étudiants assez brillants qui devraient en bénéficier ! C’est le même cas avec des ministres qui ont ainsi bloqué beaucoup de carrières de travailleurs et intelligents burkinabè. C’est cette mentalité de méchanceté qu’il faut combattre dans ce pays ! Beaucoup de politiciens, parce que des étudiants brillants n’étaient pas de leur bord politique, ont sacrifié de nombreuses bourses à des soi-disant "enfants de bosses" ! Ce sont ces mêmes enfants qui foutent la merde dans les pays occidentaux !
    De plus, beaucoup de ceux qui ont, par mérite, pu avoir des bourses extérieurs qui y sont allés étudier n’ont jamais pu trouver des postes (même ces postes) ici au Faso pour travailler au développement de notre pays, et d’autres qui auraient pu, par une simple signature, accéder à des postes internationaux, n’ont jamais été appuyés par ces politiciens au pouvoir pour intégrer ces organismes internationaux ! DITES-MOI, AVEC UNE TELLE MENTALITÉ, COMMENT VOULEZ-VOUS QUE CE PAYS SE DÉVELOPPENT ? QU’ON METTE LES HOMMES QU’IL FAUT A LA PLACE QU’IL FAUT ET NOUS ALLONS ENFIN DÉCOLLER !!!!!

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