LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Autant le dire… : Malgré eux, ils quitteront la CENI

Publié le vendredi 8 juillet 2011 à 02h19min

PARTAGER :                          

L’Assemblée nationale a pris toutes ses responsabilités le 5 juillet 2011 en décidant du renouvellement avant terme des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) présidée par Moussa Michel Tapsoba. Dont le mandant devrait prendre fin en septembre prochain. Cette décision de l’Assemblée nationale a été motivée par le départ de la CENI des représentants de l’opposition. Du coup, celle-ci n’avait plus toute sa légitimité pour conduire un quelconque processus électoral. Alors que les prochaines élections couplées municipales et législatives de mai 2012 ne sont que dans quelques mois.

En prenant cette décision à laquelle toute l’opposition politique représentée à l’Assemblée nationale a adhéré, on peut dire que les députés ont contraint Moussa Michel Tapsoba à la démission. Lui qui, il y a encore quelques mois disait qu’il ne démissionnerait pas. Et préférait attendre allègrement la fin de son mandat.

En effet, Moussa Michel Tapsoba a par moment montré des signes de légèreté dans la conduite de certaines consultations électorales. On se rappelle encore comme hier que son institution a fait très peu de choses au cours de la dernière présidentielle pour convaincre les électeurs à aller s’inscrire sur les listes électorales. Mieux ou pire, c’est selon, il avait déclaré sans se sourciller que même avec seulement 10 inscrits sur les listes électorales, l’élection allait avoir lieu. On se rappelle également des irrégularités énormes qui sont apparues sur ces listes et la cacophonie sur les pièces de votation qui ont animé l’avant et l’après-élection. Apparemment, Moussa n’en était pas frustré. Tout au contraire il ne se reprochait rien, convaincu qu’il a bien fait son travail.

En décidant donc de renouveler le mandat des commissaires de la Ceni avant son terme, le gouvernement, la majorité et l’opposition s’accordent à dire qu’il faut désormais organiser autrement les élections. Le signal est suffisamment fort pour dire qu’à la Ceni, comme partout ailleurs, plus rien ne devrait être comme avant. C’est dire que de part et d’autre on attend beaucoup de la nouvelle Ceni et des hommes et femmes qui y seront appelés.

En effet, une élection, quelle qu’elle soit, si elle est mal menée, peut conduire à toutes sortes de dérapages. C’est pourquoi il faut travailler à assainir et à crédibiliser les organes qui sont chargés de leur conduite. Et cela passe nécessairement par la qualité, la compétence et la probité des hommes et femmes qui les animent.

Aussi, le choix des membres de la prochaine Ceni doit être fait dans les conditions responsables en respect avec les lois et règlements en la matière. Que ce soit l’opposition, la majorité ou encore la société civile, chacune doit envoyer à la Ceni des hommes et des femmes qui ont des capacités morales et intellectuelles nécessaires pour conduire des élections. Cela devrait être le premier critère. Car, comme dans bien d’autres commissions, on a l’impression que les mandants qu’on y envoie n’ont pour première préoccupation ce qu’ils vont y gagner en terme monétaire. Et ce n’est pas faux de le penser ou même d’y croire.

Cependant, on ose croire que ce n’est pas cela qui a justifié le refus du président Moussa et de ses camarades de quitter leurs postes avant terme. Dans tous les cas, les prochains mandataires à la Ceni sont prévenus qu’à n’importe quel moment, on peut mettre fin à leur mandat s’ils ne jouent pas bien leur rôle qu’on attend d’eux. Ils doivent également savoir que c’est un challenge ou même un défi qui leur est lancé pour conduire les élections à venir. Ils ne devront donc pas faillir. Cela est d’autant plus vrai que la première épreuve est une élection couplée : municipales et législatives. Les premières du genre au Burkina.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique