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Vie en Libye : Le témoignage pathétique des rapatriés burkinabè

Publié le mardi 22 mars 2011 à 01h36min

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Le Burkina a procédé au rapatriement de ses citoyens vivant en Libye. Le premier lot des rapatriés est arrivé à Ouagadougou dans la nuit du 19 au 20 mars 2011 aux environs de 21 heures par vol spécial en provenance de Djerba en Tunisie. A cette occasion, nous avons recueilli les réactions de certains des 344 aventuriers que voici.

Djibril Gouba, ouvrier

Les hommes de Mouammar Kadhafi nous violentaient beaucoup. Il y avait des enfants armés de fusils et de couteaux qui nous attaquaient dans les maisons. Sur la route, les policiers ont arraché nos téléphones portables et l’argent qu’on avait. C’est grâce à l’ambassade du Burkina à Tripoli que nous avons eu la vie sauve. C’est elle qui nous a convoyés vers la Tunisie où nous avons pris le vol pour le Burkina. Je suis très content de me retrouver au pays en bonne santé.

Kiemtoré Sambo

J’ai fait 3 ans en Libye. Je faisais de petits travaux. Mais depuis que les hommes de Kadhafi ont commencé à violenter les étrangers, la misère s’est emparée de nous. Ils agressaient tout le monde. Enfants, femmes, hommes, nul n’a été épargné. J’ai même été blessé par des enfants armés de couteaux. Je rends grâce à Dieu d’avoir eu la vie sauve. Je salue aussi les efforts des autorités burkinabè, notamment les ambassadeurs du Burkina à Tripoli et à Tunis qui ont permis de nous rapatrier de la Libye jusqu’ici en passant par la Tunisie.

Alassane Déné, maçon

La vie était très dure en Libye. Les hommes de Kadhafi ont arraché tout ce qu’on avait, notamment l’argent et les téléphones portables. Ce sont les autorités du Burkina qui nous ont conduits en Tunisie où nous avons passé trois jours avant de venir au Burkina. Nous leur disons merci.

Ernest Bélem, peintre

Cela fait 3 ans que je vivais en Libye mais avec les affrontements entre les hommes de Kadhafi et les insurgés, il fallait rentrer au pays car on ne pouvait plus travailler. Le pays étant mis à feu et à sang
on ne pouvait plus vivre là-bas. Je remercie les autorités burkinabè qui ont organisé notre retour dans la paix, même si on regagne la patrie sans argent.

Noufou Zakané, ouvrier

Depuis le début des combats, il n’y avait plus de loi en Libye. Les étrangers souffraient le martyre car on les persécutait à longueur de journée. De petits enfants s’attaquaient aux gens car ils étaient tous armés de couteaux. Il y a des gens qui sont devenus fous à cause des violences qu’ils ont subies. Nous regagnons la patrie sans argent car les hommes de Kadhafi nous ont dépouillés de tout ce qu’on avait. On était obligé de nous enfermer dans les maisons à cause des gens qui semaient la terreur. En allant à l’ambassade du Burkina à Tripoli, des policiers nous ont interceptés en nous demandant de leur donner nos téléphones portables.

Salif Sanga

J’ai vécu une année en Libye précisément à Tripoli. Mais il y a trop de souffrances là-bas. Il n’y a pas de respect pour les étrangers. On ne nous considérait pas comme des être humains. Il arrivait souvent qu’on travaille tout un mois sans percevoir 5F et on n’avait aucun droit pour se plaindre. Quand les affrontements entre les hommes de Mouammar Kadhafi et les insurgés ont commencé, nous nous sommes enfermés pendant 3 semaines sans pouvoir mettre le nez dehors. Je reviens bredouille car on nous a dépouillés de tous nos biens.

Inoussa Bébané

La vie était devenue infernale en Libye. Il y avait des policiers partout qui spoliaient les gens. Ils fouillaient les gens, arrachaient leur argent et même les téléphones portables. Je dis merci aux autorités burkinabè qui nous ont rapatriés gratuitement jusqu’au Burkina.

Mamadou Sawadogo

J’ai fait 3 ans à Triploi. Je travaillais dans une société pétrolière. Mais quand les hostilités ont commencé, tous les étrangers se cherchaient parce que les hommes de Kadhafi les fouillaient en leur arrachant leur argent et leurs téléphones portables. Nous nous enfermions dans les maisons de peur de nous faire tuer. J’ai eu la chance d’échapper à la spoliation car j’avais confié mon argent à un ami qui me l’a remis après. Il y a des gens qui sont restés à Tripoli et qui ne savent pas comment faire pour regagner le pays.

Djébré Nassaloudé

J’ai passé 4 ans à Tripoli mais la vie n’est pas rose là-bas. Les hommes de Kadhafi nous agressaient dans les rues, dans les maisons et même sur la route ils nous ont dépouillés de tous nos biens. Il y a d’autres frères qui sont restés à Tripoli et qui ont des difficultés pour quitter le pays. Je remercie l’Etat burkinabè qui a pensé à nous en organisant ce rapatriement qui nous permet d’avoir la vie sauve.

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 mars 2011 à 11:59, par yaamâam En réponse à : Vie en Libye : Le témoignage pathétique des rapatriés burkinabè

    Le gouvernement a fait son devoir ; c’est ce que le peuple attend de lui en toutes circonstances et je lui adresse mes vifs remerciements.Toutefois, comme les chanceux rapatriés l’ont dit, il y a d’autres compatriotes qui sont toujours en Lybie et qui ne savent pas comment renter. L’effort du gouvernement doit se poursuivre afin qu’aucun de nos compatriote manque d’être sauvé par son pays tant qu’il y a la possibilité de le faire.

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