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Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

Publié le lundi 21 mars 2011 à 01h06min

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Pendant que la Coalition internationale sous la houlette de la France opérait ses premières frappes aériennes en Libye contre le “Guide” le samedi 19 mars 2010, 344 Burkinabè dans ce pays en crise ont été rapatriés dans la nuit de samedi à dimanche. Le premier vol en provenance de Tunisie a atterri à l’aéroport de Ouagadougou à 22 heures et le second à 0 heure 40 mn avec chacun 177 passagers.

Ils ont été logés dans des abris de fortune sur le site de l’INJEPS, côté ouest du stade du 4-Août. Avant d’être convoyés dans leur région d’origine, ils ont reçu la visite des autorités notamment la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale.

La perte des bagages a cristallisé la colère de bon nombre d’entre eux qui néanmoins tenaient à rendre grâce à Dieu d’être toujours en vie.

Dans un entretien accordé à l’Observateur paalga et paru dans notre livraison du 13 mars, le Secrétaire permanent du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE), Ousman Nacamba, affirmait que l’Etat et ses partenaires s’activaient à rapatrier 2 000 de nos compatriotes en Libye. Plus les jours passaient, plus l’angoisse était grandissante avec la crise qui ne cesse de s’aggraver.

C’est ce qui a sans doute poussé la Coalition internationale sous la houlette de Paris à entrer en action le samedi 19 mars à la faveur de la résolution 1973 de l’ONU. C’est le même jour qu’on nous a annoncé l’arrivée de deux vols en provenance de Tunisie respectivement à 22 heures et à 0 heure 40 mn.

Pour l’événement, nous voici à l’aéroport international de Ouagadougou à 20h30 ; A 21h55, un appareil labellisé “Nouvelair” fend l’air pour atterrir. Un quart d’heure plus tard, les premiers passagers commencent à sortir pour être accueillis, entre autres, par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Alain Francis Gustave Ilboudo, et le Secrétaire permanent du CSBE.

Après les formalités d’usage, chacun se retrouve devant le tapis roulant pour prendre ses bagages dont certains se résument au kit de couverture donné par l’organisation internationale pour la migration (OIM). Même pour ceux qui ont travaillé plusieurs années au pays du Guide, le constat est le même.

“J’ai fait trois ans à Tripoli et je touchais à tout, mais avec la crise, nous étions pourchassés comme des chiens enragés par des enfants armés de couteaux sous l’œil approbateur des parents. Voici mes doigts (NDLR : il nous les montre).

C’est en voulant esquiver un poignard que j’ai été blessé. De Tripoli en Tunisie, c’était un chemin de croix, nous avons été dépouillés de tout ce que nous avions ; pour ne pas mourir de faim et de soif, il fallait compter sur les organisations humanitaires qui, malheureusement, avaient fort à faire.

En Tunisie, on a été bien accueilli et nos ambassades à Tripoli et en Tunisie travaillent jour et nuit pour nos compatriotes. Je n’ai plus rien mais Dieu merci, j’ai la vie, c’est ça l’essentiel”, nous relate Saabo Tiemtoré, âgé de 44 ans.

Le peintre Adama Souléné dit être entré au pays du Guide par le désert du Sahara : “Nous avons bravé la mort dans le désert, les points d’entrée sont multiples, à partir du Niger, il y en a qui se retrouvent au Tchad où les Burkinabè sont traités avec bienveillance, je tiens à le souligner, il est rare qu’un Burkinabè soit maltraité dans ce pays.

Je me suis retrouvé avec une dizaine de frères à Tripoli mais nous sommes tous rentrés avant d’atteindre la Tunisie, les hommes de Kadhafi nous ont tous pris”. Le garagiste Boukary Bara regrette la confiscation de son compresseur et de sa caisse à outil et conclut avec philosophie : “Je suis parti les mains vides et je suis revenu les mains vides, c’est la vie”.

“Pas bouger sans bagages”

De l’aéroport, les protégés de l’OIM ont été amenés à l’Institut national de la jeunesse de l’éducation physique et des sports (INJEPS) où les abris de fortune sous forme de tentes les attendaient. Après une première nuit, ils ont été pris dans la matinée dominicale en charge par une équipe médicale dirigée par le Directeur régional de la santé du Centre, le Dr Amédé Prospère Guiguimdé.

A l’en croire, ils ont été tous vaccinés contre la méningite et ont été déparasités. Une quarantaine de personnes souffrant de douleurs diverses ont reçu, dit-il, des soins appropriés.

Autour de 9 heures, la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pascaline Tamini, accompagnée de son Secrétaire général, M. Raphaël Zongnaba, du Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Alain Francis Gustave Ilboudo, et du Secrétaire permanent du CONASUR, Aboubacar Diané, et du SP/CSBE est venue leur souhaiter la bienvenue au nom du gouvernement : “Au nom du président du Faso, du Premier ministre et du peuple burkinabè, je vous souhaite la bienvenue.

Nous regrettons ce qui vous est arrivé dans ce pays frère, vous êtes des bras valides, nous allons tous travailler pour créer un cadre de vie agréable”. S’attendant à plus, les murmures fusent de partout pour réclamer, qui plus d’égard, qui les bagages non retrouvés.

Leur porte-parole, Idrissa Zalla, est amer : “l’Etat a tout fait pour que de Tripoli nous regagnions la Tunisie pour être rapatriés, les ambassades ont bien joué leur rôle, mais l’accueil n’a pas été bien chez nous au Burkina ; il y a des gens à l’aéroport qui ont eu des propos malveillants à notre égard, nous ne sommes pas des idiots, sinon on ne braverait pas les dunes pour nous et nos familles restées au pays.

Beaucoup d’entre nous ont enregistré leurs bagages en Tunisie et à Ouagadougou, ils n’ont rien vu, respectez-nous car on a fait la fierté du Burkina partout où nous avons été, nous ne voulons pas être déçus de vous”, a-t-il martelé ; et un autre de crier : “A France 24, on a vu comment les autres pays ont traité leurs ressortissants”.

Réponse de la ministre : “Le gouvernement a tout fait pour votre sécurité, vous avez été accueillis, logés et nourris et des cars sont à votre disposition pour que chacun retrouve sa région d’origine, toutes les autorités régionales et locales sont à votre disposition pour que chacun retrouve sa localité.

S’il y a des gens qui ont eu des écarts de langage à votre égard, ça n’engage pas le gouvernement. Comme les bagages ont été enregistrés, nous travaillerons à ce qu’ils soient retrouvés”. Après concertation, les rapatriés proposent que ceux dont les bagages sont attendus restent sur le site.

Pascaline Tamini précise que le gouvernement ne peut pas prendre cette responsabilité à partir du moment où il s’est engagé à amener chacun chez lui surtout que le site attend d’autres rapatriés. Pendant que certains faisaient de la résistance, d’autres s’engouffraient dans les cars et d’autres encore préféraient rentrer individuellement. Dur, dur de rentrer les mains vides au bercail. Vivement que la solidarité agissante redonne de l’espoir à ces traumatisés du colonel Kadhadi.

Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 mars 2011 à 02:05, par moi mm. En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    bienvenu o pays. n ecouter pas les gens. ils peuvent dire ce k ils veulent. vous etes en vie c est l essentielle et tant kil ya la sante ya espoir.

  • Le 21 mars 2011 à 04:02, par Le Saint En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    Cela est vraiment un acte PATRIOTIQUE qui prouve que nous sommes dans le pays des hommes integres.
    Merci au premier responsable du Pays SE Blaise COMPAORE,mais restons toujours vigilants sur la gestion interne pour eviter des derapages. Que Dieu Beniss notre cher Faso par ces temps qui court.

  • Le 21 mars 2011 à 07:43 En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    Celui ki a vu a france 24 comment les otre pays ont acceuilli leur rappatrier. Cest mieu kil rejoindre ce pays ou les gens ont ete bien accueilli. Rends grace a Dieu parc k tu es tjrs en vie. Le reste cest Dieu ki va sen charger. Kan o comportema des gens d laeroport, ne prenez pas ca en compte cher rapatrier car s’il ya tjrs des bonnes personnes, il y va d soit kil ait oci d movaise personnes. Nous compatissons tous a votre douleurs et rendons graces a Dieu pr ceux ki st en route.

    • Le 21 mars 2011 à 20:50, par nasser En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

      rendre grace à dieu n’empèche pas l’homme d’assumer sa responsabilité si il y a quelque chose qui est mal fait il faut le dire point à la ligne.et dire qu’il faut rejoindre ces pays sur france 24 ne pas loin des propos tenus à l’aéroport.

  • Le 21 mars 2011 à 07:51, par integres En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    Notre pays se construit, il se construit sans nous. Le Burkina Faso a besoin de vous, de nous, investissons les connaissances que nous avions eu en aventure, pour construire notre cher Faso. On peut s’en sortir au pays.

    Ahya-Fadal les camarades...

  • Le 21 mars 2011 à 07:53 En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    il faudrait aussi que nos compatriotes qui sont en danger en côte d’ivoire pensent à rentrer avant qu’il ne soit trop tard ...

  • Le 21 mars 2011 à 11:11, par abasko En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    j’ai honte de l’Afrique ; au nom de quelle protection des civils que Sarkozy détruit l’a Libye : y a pas de civil en cote d’ivoire ou bien la bas ce sont des animaux ; Sarkozy arrête de te foutre des africains sinon tu seras indésirable en Afrique. la Libye n’est pas corse !

    • Le 21 mars 2011 à 19:39 En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

      N’importe quoi

    • Le 21 mars 2011 à 21:06, par nasser En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

      mon frère tu as raison mais quant dieu nous a donné le cervelet c’est pour réfléchir et si on refuse de le faire d’autre peuvent nous attaqué à tout moment et quand ils veulent et la preuve que les gens n’aime pas la réflection il faut juste regarder en bas les commentaire c’est comme un de nos ministre dans les année 80 qui disait que celui qui refuse de réfléchir écoute RFI et African°1 pour se faire une opinion. sinon je croie que des civiles ne sont en dansé à chirte mais plutôt à Bengagie. mais que signifie les 200 micile thomahok sur chirte ?

    • Le 21 mars 2011 à 21:09, par nasser En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

      mon frère tu as raison mais quant dieu nous a donné le cervelet c’est pour réfléchir et si on refuse de le faire d’autre peuvent nous attaqué à tout moment et quand ils veulent et la preuve que les gens n’aime pas la réflection il faut juste regarder en bas les commentaire c’est comme un de nos ministre dans les année 80 qui disait que celui qui refuse de réfléchir écoute RFI et African°1 pour se faire une opinion. sinon je croie que des civiles ne sont en dansé à chirte mais plutôt à Bengagie. mais que signifie les 200 micile thomahok sur chirte ?

  • Le 21 mars 2011 à 15:07 En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    Abasco tu devrais mourrir de honte. Laisse Sarkhozy tranquille ; ce sont les dictateurs africains qui massacrent leur population et c’est L’Union Africaine qui toujours cherche à proteger ces dictateurs sanguinaires. Heureusement qu’il ya une communauté internationale. envoyer des avions de guerre sur sa propre population, il faut etre un dictateur africain pour le faire. Pour le cas de la Cote d’Ivoire, les francais ne veulent pas se salir la main : c’est un petit pays, seul GbaGbo et ses "partiotes" croient que c’est un grand pays. vous avez vu comment la Licorne avec seulement 900 hommes ont tenu en respect les FDS lors du retour de Alassane d’Addis Abeba ?

  • Le 21 mars 2011 à 15:44 En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    Ce dictateur doit dégager comme d’autres sur le continent.
    Les burkinabè comme les noirs en général sont mal traités par la Lybie qui prône soit- disant le panafricanisme. Un vautour à dégager ! Qu’on le dégage en vitesse, bravo sarko !
    Aidons nos frères rapatriés ! Ils ont déjà bavé comme ça !

  • Le 21 mars 2011 à 16:27 En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    Bienvenue chez vous au Bukina Faso

  • Le 21 mars 2011 à 16:50, par abasko En réponse à : Burkinabè rapatrié de Libye : “Dieu merci, nous sommes en vie !”

    j’ai honte de l’Afrique ; au nom de quelle protection des civils que Sarkozy détruit l’a Libye : y a pas de civil en cote d’ivoire ou bien la bas ce sont des animaux ; Sarkozy arrête de te foutre des africains sinon tu seras indésirable en Afrique. la Libye n’est pas corse !

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