LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

Publié le mercredi 19 janvier 2011 à 00h13min

PARTAGER :                          

Jeune Afrique, dans son dernier numéro (2607-2608), a fait le classement des 50 personnalités africaines les plus influentes. Le classement a été fait par rubrique, cinq au total et dans chaque rubrique, une dizaine de personnalités classées du 1er au dixième.

Deux observations importantes se dégagent de ce top cinquante :
La première concerne la situation de notre pays. Dans la rubrique politique, Blaise Compaoré est classée 5e des personnalités politiques qui comptent pour sa notoriété, son rôle diplomatique ou sa capacité de nuisance et un peu aussi pour sa qualité de leader d’opinion. Il est le seul Burkinabè à figurer dans le classement.

Sur les quatre autres rubriques, aucun Burkinabè. Ni en business, ni dans la société civile, ni dans culture et médias. C’est une confirmation de ce que disent les partisans du président. En dehors de lui, c’est le désert. Sans lui, le chaos peut-être aussi ? On peut se réjouir qu’un des nôtres figure en bonne place dans le top cinquante des personnalités qui comptent du continent. Mais en même temps, on peut s’inquiéter d’une telle sous représentation. Que vaut un pays qui ne compte que par un seul de ses fils ?

La deuxième observation donne tout son sens à cette interrogation.
Il apparaît dans ce classement que les pays qui comptent sur le continent sont ceux-là qui disposent de ressources humaines indéniables dans les cinq rubriques du classement :

L’Afrique du Sud d’abord, outre son président, Jacob Zuma classé deuxième homme politique influent du continent, le pays est bien représenté dans les autres rubriques, dont le tout puissant patron de la première compagnie de téléphonie mobile de l’Afrique MTN, l’honorable Phuthuma Nhleko. Ensuite vient le Nigeria, Good Luck Jonathan est à la tête d’un pays qui compte 5 représentants dans le top 50, dont le prix nobel de littérature Wole Soyinka, la directrice générale adjointe de la Banque mondiale, Ngozi Okonjo-Iweala, peut-être même future directrice générale de la Banque, puisqu’elle serait actuellement bien placée pour succéder au directeur général en exercice dont le mandat, non renouvelable, arrive à terme en 2012. Deux autres Nigérians qui comptent, Arnold Ekpe, le patron de Ecobank et la première fortune de l’Afrique de l’ouest Aliko Dangote.

Le Sénégal est aussi bien représenté dans le top cinquante. Wade est un des présidents africains qui compte pour sa notoriété et il amène avec lui, Abdou Diouf, Youssou N’Dour, Akon. Le Maroc et l’Algérie sont aussi relativement bien représentés dans ce classement.
On pourra constater que les pays qui ont les meilleures ressources humaines et en nombre suffisant sont ceux là qui inspirent confiance. Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont aujourd’hui ceux qui comptent en Afrique. Le Sénégal, avec son potentiel humain, reste incontournable quelque soit celui qui préside ses destinées.

L’Algérie et le Maroc sont deux autres "puissances africaines".
Au même titre que le Burkina Faso, certains pays ne valent que par le seul dirigeant qu’ils ont. En premier lieu Kadhafi, classé 1er des hommes politiques du continent. Il est comme Blaise Compaoré le seul représentant de son pays. Comme Blaise Compaoré, ça fait longtemps qu’il est au pouvoir et n’envisage aucunement, en tout cas pas par des procédures claires et agréées, sa succession.

Ces leaders sont forts parce qu’ils ne permettent pas l’éclosion des valeurs dans leur pays. Ils ne supportent pas qu’on leur fasse de l’ombre. Si à court terme, leur pays peut bénéficier d’eux, à moyen et à long terme, ils vont détricoter tous les bénéfices qui ont été acquis de leur fait. En la matière aussi, l’avenir et l’assurance pour une nation, c’est d’avoir ses œufs dans plusieurs paniers. Un seul panier n’est jamais une bonne assurance pour un pays, pour bien garder son patrimoine et préserver ses acquis. C’est bien d’avoir Blaise Compaoré. Mais ce serait autrement plus rassurant si nous avions des "Blaise Compaoré". Il est donc temps qu’il mette effectivement en application, ses programmes de promotion des ressources humaines. Parce qu’il est trop seul pour être utile au pays de façon durable. Justement, comment ne pas se rappeler l’exhortation de nos évêques en février dernier : "une succession de paniers contenant des équipes de qualité".

L’Evénement

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2011 à 03:31, par Puk-nyni En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    Merci Mr. le journaliste !votre analyse est juste et veridique.Comparativement a certains dirigeants Africains sinon du monde qui ont eu le parcours ont laisse leur pays dans un etat de delabrement sans solution adequate.
    C’est malheureux pour que nous soyons de ces pays qui ont eu des dirigeants qui n’ont pense ou qui pensent qu’a eux et qui ont neutralise ou neutralisent tous ceux qui prennent de la notoriete.Les exemples font legion dans le domaine en Afrique.
    Aussi je ne perds pas de vu la citation qui dit que" chaque peuple merite ses dirigeants".Pour moi le peuple Burkinabe merite Blaise Compaore.D’ailleurs,n’entends-tu certains egares de la famille affirmer qu’"ils n’ont pas le petrole mais ils ont Blaise Compaore."
    Sans doute les plus lucides savent que chaque chose a une fin.Meme le souverain lui-meme sent sa fin venir.
    Impuissamment chacun assistera a sa propre fin.Ne nous jouez pas"le pitoyable",car le peuple vous recompensera de ce que vous lui aurez servi.Ne dit-on pas que"qui seme le vent recolte la tempete."
    A bon entendeur salut !

  • Le 19 janvier 2011 à 08:32, par DUFOUR En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    CET ARTICLE SOULEVE ICI UNE REALITE BIEN DOULOUREUSE A ENTENDRE. UN SEUL REPRESENTANT SUR 50 PERSONNALITES ET DANS LES 5 RUBRIQUES, CELA FAIT REFLECHIR. DONC NOS OUMAROU KANAZOE, ALIZETA GANDO, YELEEN, ET J’EN PASSE, NE PESENT QUE L’OMBRE D’UNE PLUME EN AFRIQUE ? MAIS COMMENT PEUT IL EN ETRE AUTREMENT LORSQUE LE BURKINABE EST FIER DE DIRE QU’IL EST LE 1ER ET LE SEUL DANS UN DOMAINE PRECIS AU PAYS, ET QU’IL FERA TOUT POUR ENRAYER TOUTE AUTRE TENTATIVE PAR UN AUTRE DE PARVENIR A SA DIMENSION. IL EST TEMPS DE SORTIR DE NOTRE NOMBRILISME. PITIE POUR NOUS !

  • Le 19 janvier 2011 à 08:36, par ouedraogohenriette En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    Bonne conclusion ! Il faut que des gens émergent, nous savons qu’à l’étape actuelle des choses, la stabilité du Burkina est si on peut le dire "bâtis sur sable" et tout peut chambouler d’un instant à l’autre : "les gens rongent pour l’heure leur amertume et sont prêts à exploser à tout moment", je me rappelle de la grêve de la faim en 2008 et d’un affrontement militaire-policier en fin 2006, qu’est ce qui viendra après si rien n’est fait ? ces deux évènements prouvent que nos gouvernants actuels ne maîtrisent pas les gouvernés et les forces de défense et de sécurité, exemples : Tandja et Ben Ali.
    Donc j’invite les gouvernants actuels à se reveiller et à travailler franchement, dans l’honnêteté et la sincérité, à bien servir la population burkinabè.

  • Le 19 janvier 2011 à 08:39, par Bozer En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    Trés belle analyse !

  • Le 19 janvier 2011 à 10:43 En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    Très belle analyse ! Mais que faire pour changer la donne et avoir une plus grande représentativité du Burkina ? surtout sur le plan économique ?

  • Le 19 janvier 2011 à 11:47 En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    Belle analyse

  • Le 19 janvier 2011 à 15:07, par Malick En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    J’ai un petit problème avec cet article. J’y vois un brin de cynisme, une sorte de "voilà, d’ailleurs même on ne vaut rien" !
    Je crois qu’il faut que les Burkinabè apprennent à se départir de leur goût immodéré pour l’auto flagellation. Il faut certes être lucide pour cerner nos faiblesses, voire nos tares, mais il est important que nous apprenions à faire de nos maigres progrès des sources de motivations pour bondir. Sinon, nous sommes toujours là à dire : on n’est rien. Et finalement, nous en sommes les perdants parce qu’à force de nous saper le morale, nous sommes en train de ne plus vouloir croire qu’un autre lendemain est possible.

    Je vis hors du pays et c’est avec regret que je constate que certains d’entre nous ont drainé cet esprit hors du pays. J’ai vu des Burkinabè être les fossoyeurs de leurs compatriotes (aux compétences avérées) ; là où les autres tendent la main à leurs frères (parce qu’ils sont juste venus du même pays).

    Ce classement fait par Jeune Afrique, je l’ai lu avec intérêt, en étant conscient qu’il ne reflète que la perception qu’ont ses auteurs.

  • Le 19 janvier 2011 à 21:13, par zercle En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

    Je voudrais réagir par rapport à l’écrit de Malick pour dire que je suis d’accord qu’il ne faut pas trop s’auto-flageller mais il faut aussi accepter courageusement notre situation. Il faut reconnaître que nous sommes au point de départ mais il ne faut pas s’arrêter là il faut agir pour quitter dans cette situation. Humblement nous devons le reconnaître cette analyse je la trouve juste et elle nous montre que nous avons du chemin, alors levons nous et battons nous

    • Le 19 janvier 2011 à 22:49, par tromechant En réponse à : Que vaut le Burkina dans le concert des nations africaines ?

      comme la majorité des pays francophones pas grande chose e tant qu’on ne va pas apprendre a fraude,trafiquer et meme pirater les produits occidentaux comme ces pays arabes et anglophones le fond,et bien dans 5ans on aura personne dans le top 100 croyez moi.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme