LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Cinquantenaire de l’indépendance du Mali : Blaise Compaoré en-tête-à-tête avec la communauté burkinabè

Publié le vendredi 24 septembre 2010 à 03h49min

PARTAGER :                          

En fin de séjour à Bamako, à l’occasion de la célébration du cinquantenaire de ce pays frère et ami, le président du Faso, Blaise Compaoré a rencontré les ressortissants burkinabè. C’était le mercredi 22 septembre 2010, dans la salle de conférences de l’ambassade du Burkina au Mali.

Accompagné de son épouse, Chantal Compaoré, des ministres de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, Alain B. Yoda des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Blaise Compaoré a été accueilli à la représentation diplomatique du Burkina dans une ambiance de fête.

C’est dans une salle de conférences bondée de monde que le président du Faso s’est entretenu, durant près d’une heure, avec la communauté des Burkinabè résidants au Mali. Sous un tonnerre d’applaudissements, l’ambassadeur du Burkina au Mali, Mohamed Sané Topan a salué la présence du chef de l’Etat en disant : « C’est également notre cinquantenaire parce que le président du Faso est ici avec nous ».

Sané Topan qui a loué les efforts consentis par Blaise Compaoré pour que les fils du pays des hommes intègres puissent disposer d’un « édifice superbe ». « Nous sommes vraiment fiers et c’est l’occasion de le dire, d’avoir la maison du Burkina Faso, et ce n’est pas n’importe quelle maison », s’est réjoui le chef de la mission diplomatique qui s’est fait le plaisir d’introduire le porte-parole de la colonie burkinabè au pays du grand Djoliba.

C’est donc au nom de tous, jeunes, vieux, femmes, travailleurs et étudiants, que Blaise Kaboré, président de l’amicale des travailleurs burkinabè au Mali, a adressé la reconnaissance de l’assistance au président du Faso et à sa délégation, saluant l’effort fourni par leur hôte pour permettre cet échange, en dépit et son calendrier très chargé. Au-delà de ce fait, le porte-voix des burkinabè du Mali a énuméré des motifs de satisfactions qui, pour lui, marquent une implication des fils du Burkina à l’étranger dans la gestion de leur patrie.

Il s’agit, a-t-il indiqué, de « la décision prise pour que les burkinabè de l’extérieur puissent accomplir leur devoir civique, notamment participer au vote". « Nous comprenons les contraintes liées à son application et gardons l’espoir que cela se concrétisera pour les futures échéances électorales », a ajouté Blaise Kaboré qui a également salué les opportunités à eux offertes, de bénéficier des politiques de logements sociaux, dans les mêmes conditions que les burkinabè résident au pays.

Non sans mentionner l’implication des burkinabè de l’étranger dans les préparatifs de la célébration du cinquantenaire, le 11 décembre prochain à Bobo- Dioulasso, les distinctions honorifiques qui viennent chaque fois reconnaître leur participation à la construction de la patrie. Le président de l’Amicale des travailleurs burkinabè au Mali a salué les efforts multipliés par le président Blaise Compaoré pour la résolution des conflits et la sauvegarde de la paix au Burkina Faso et dans la sous-région.

Il a conclu son intervention en formulant des doléances relatives au « renforcement des capacités opérationnelles de la représentation diplomatique, avec l’ouverture d’un consulat général ; le renforcement de la libre circulation des personnes et des bien à travers la mise en place d’un poste frontalier unique entre le Mali et le Burkina Faso ».

« On est appelé à marcher ensemble, à cheminer ensemble »

Sur un ton des plus détendus, Blaise Compaoré s’est adressé à ses compatriotes, axant son intervention sur l’excellence des relations entre le Burkina Faso et le mali, le devoir de représentation pour tout Burkinabè résidant dans ce pays, les attentes de la patrie vis-à-vis de ses fils de l’extérieur, les orientations socio-économiques au plan national, les réformes politiques envisagées pour les mois à venir au Burkina et les dispositions en vue d’une meilleure prise en compte de la diaspora burkinabè. « Nous sommes là, a introduit Blaise Compaoré, pour saluer les maliens, fêter avec eux. Nous sommes là aussi parce que l’indépendance du Mali, c’est aussi notre indépendance. Nous sommes venus pour accompagner le Mali dans la fête, en raison du fait que, lorsqu’on est libre, on a des opportunités pour amplifier nos initiatives, nos actions pour bâtir la nation. Et nous sommes là aussi pour féliciter les maliens pour ce qui a été fait ».

Evoquant la célébration des cinquante années de souveraineté du Mali, le président du Faso, a lié l’événement à l’excellence des rapports partagés entre ce pays voisin, frère, ami du Burkina Faso, estimant que l’on ne saurait parler de ces années passées dans la paix, sans se projeter dans l’avenir. Pour le chef de l’Etat burkinabè, il y a les efforts à faire de part et d’autre pour consolider ces rapports.

« Nous devons, comme durant les décennies passées, continuer à vivre ensemble pour l’avenir. Nous avons 1300 km de frontière avec, pour une grande partie, des zones fortement peuplées de part et d’autre.

Il est certain que sur le plan humain, géographique, nous avons les peuples les plus imbriqués », a développé Blaise Compaoré, quelque peu taquin. « Ici même, il y en a qui ont la double nationalité burkinabè et malienne. Comme ma voisine », a-t-il plaisanté en désignant son épouse à ses côtés, suscitant l’hilarité dans la salle. « On est appelé à marcher ensemble, à cheminer ensemble », a-t-il insisté, non sans reconnaître qu’il y a des difficultés, des épreuves.

En termes de difficultés, le président du Faso a évoqué, sans les nommer, les démarches d’intermédiation menées par le Burkina de concert avec d’autres acteurs dans les différents points chauds disséminés à travers l’Afrique et la sous-région ouest-africaine.

« Vous avez vu, a-t-il mentionné, nous sommes ces derniers temps en train de travailler pour la stabilité de notre région. Ce n’est pas facile mais il est certain qu’en organisant une alliance de nos efforts, de nos énergies, nous allons pouvoir surmonter ces difficultés, dominer ces phénomènes ». A l’endroit de ses compatriotes, le président du Faso a tenu un discours empreint de la satisfaction que commande l’attachement qu’ils ont gardé vis-à-vis de leur patrie.

Vous êtes des ambassadeurs

« Nous sommes heureux de vous rencontrer, leur a-t-il dit, mais surtout fiers de voir que, loin du Burkina, jusque dans le Mali profond, des hommes et des femmes continuent d’être attachés à leur patrie, le Burkina Faso ». Le président s’est surtout félicité de l’opportunité qu’a le Burkina de pouvoir disposer de ressources humaines et d’expertises qui concourent à son développement.

C’est en ce sens qu’il a exhorté ses auditeurs à demeurer dans l’axe du développement des structures associatives, de cohésion socio-économiques mises en place. « Les espaces de cohésion que vous avez pu créer (pour les étudiants, les travailleurs, pour les différentes catégories) apportent toujours un plus et il faut maintenir cela », a dit le premier des Burkinabè. Blaise Compaoré a invité les uns et les autres à user de l’instance diplomatique qui se tient à leur disposition.

Elle sera appelée à se renforcer, a promis le président, parce que dit-il, « lorsqu’on évalue l’importance de la communauté que nous avons ici, on se rend compte de la dimension importante de nos relations avec le Mali, et il faut savoir entretenir cela ».

Il a alors insisté sur le rôle de la diaspora dans l’édification du Burkina qui, a-t-il rappelé, est riche de ses hommes. « Nous avons toujours souligné, lorsque nous rencontrons nos compatriotes à l’étranger, que les nations se construisent non seulement à partir des hommes et des femmes qui résident sur le territoire, mais aussi avec les apports toujours substantiels des nationaux qui vivent à l’extérieur ». Abordant le devoir de représentation du pays à l’étranger, le président du Faso a incité son assistance à toujours prendre en compte le fait que tous agissent pour une communauté unifiée : le Mali et le Burkina, qui forment un espace unifié.

Quand il y a des problèmes alimentaires, a-t-il fait observer, vous voyez le ballet de camions chargés de vivres qui traversent le Burkina vers le Mali ou inversement. « Le travail que vous faites ici fait avancer le Mali, mais fait avancer le Burkina aussi. Sans oublier que des pays comme le Burkina ont besoin d’expertise, de savoirs, d’expériences. A l’extérieur, vous êtes dans des métiers divers, dans des activités diverses et c’est sûr que chacun apprend quelque chose qui peut servir plus tard le Burkina Faso.

Il est important que nous puissions vous dire que votre présence ici, pour nous, n’est nullement une perte pour le Burkina. Bien au contraire c’est un apport que nous attendons pour l’édification de notre nation. Vous êtes avant tout l’image du Burkina, nos ambassadeurs ici. A travers vous, le malien de Kayes, de Ségou ou d’une autre localité du Mali voit la représentation du Burkina. Si vous êtes dynamiques, travailleurs, dégourdis, sérieux, il dira ; "c’est vraiment le pays des hommes intègres". Les politiques de développement et les réformes politiques

Afin de donner un aperçu des politiques et programmes gouvernementaux, le président du Faso a fait un bref survol des actions menées en matière de gouvernance, d’éducation, de santé, etc. « Nous essayons d’investir depuis des années, pour que l’homme burkinabè soit un Homme nouveau, un homme qui a d’abord la santé, qui acquiert un savoir, des connaissances utiles pour lui et pour toute la communauté », a-t-il expliqué, évoquant les efforts déployés dans le logement, l’alimentation, l’agriculture, (notamment en termes de produits vivriers, de production cotonnière), la citoyenneté, la démocratisation à travers entre autres, l’effort de la décentralisation, pour « organiser durablement la croissance économique et le développement ».

S’agissant des réformes politiques à venir, Blaise Compaoré a simplement indiqué, « Vous entendrez parler des réformes à venir à savoir la mise en place d’une nouvelle chambre, d’un sénat qui va renforcer la capacité des représentants du peuple à gérer les projets de lois du gouvernement ».

Dans le contenu de ces réformes, a-t-il promis, une part sera évidemment faite aux ressortissants du Burkina à l’étranger, afin de leur permettre de mieux contribuer, à travers des organes législatifs, à donner davantage de qualité aux décisions prises pour la construction du pays. Avant de clore son propos, le premier diplomate du Burkina a réitéré ses encouragements à ses compatriotes du Mali, les invitant à proposer leurs réflexions sur tout ce qui se fait au plan national, tout comme sur les questions relatives à leur intégration dans les pays d’accueil, de sorte à permettre des prises de décisions susceptibles de rejoindre les attentes exprimées.

On retiendra du discours de Blaise Compaoré une promesse, du moins un souhait formulé à l’endroit de ses compatriotes : une visite pour l’année prochaine. « Nous espérons, a-t-il déclaré, faire une visite ici en 2011 qui va nous permettre, à nouveau, de prendre contact avec vous, mais aussi nous déplacer à l’intérieur du Mali pour parler aussi à ces braves compatriotes qui vivent parfois depuis des décennies ici et qui ont apporté leur contribution au développement du Mali et qui ont toujours eu un regard très attentif et très affectionné pour les compatriotes qui sont dans les villages et dans les provinces.

Nous vous demandons de garder courage car nous aurons de meilleures structurations avec la diaspora, avec les burkinabè de l’étranger. Nous serons plus à l’écoute, mieux à l’écoute. Nous avons besoin d’élargir nos concertations, nos réflexions avec la diaspora. Nous avons beaucoup d’expertise, de nombreuses potentialités à l’extérieur et ce sera une erreur de ne pas s’en servir ».

Le président du Faso, Blaise Compaoré, avant de quitter l’ambassade pour l’aéroport de Bamako, a prêté l’oreille aux interventions de quelques uns de ses interlocuteurs. Pour l’essentiel on en retient des doléances formulées dans le sens de la mise en place d’un centre d’accueil pour les jeunes burkinabè et les étudiants, la mise à disposition d’un local pour les structures associatives présentes à travers le territoire malien.

L’existence d’une association, dénommée « La Panafricaine pour Blaise Compaoré » a été portée à la connaissance du Président du Faso par son promoteur malien « L’association est née en 2008. Vous êtes le seul chef d’Etat africain dans la sous-région à être effectivement impliqué dans les questions de médiation et de recherche de paix. Je me suis dis, il faut qu’on fasse quelque chose pour reconnaître l’immense travail qu’abat son Excellence le président du Burkina Faso », a expliqué M. Guindo selon qui, l’association compte cinq nationalités. Ses membres, présents à l’accueil du chef de l’Etat à l’aéroport, ont tenu à venir le féliciter, a-t-il indiqué.

Hortense ZIDA

Envoyée spéciale à Bamako

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique