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Emissions d’expression directe : Le CSC va-t-il retirer l’antenne ?

Publié le vendredi 24 septembre 2010 à 03h49min

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“Ça va, ça ne vas pas”, “Ce n’est pas sérieux” et “sondage démocratique”. Ces émissions de radio, souvenez-vous, ont été suspendues en mars 1997 par le Conseil supérieur de la communication (CSC) suite à des écarts de langage qui constituent des violations à la loi. Aujourd’hui encore, il existe des espaces similaires d’expression des opinions sur les médias audiovisuels. Pour mieux les encadrer, le CSC a initié un panel sur le sujet le 22 septembre 2010 dans la salle de conférences des Archives nationales.

Comment éviter les dérapages lors des émissions radiophoniques ou télévisuelles diffusées en direct ? C’est à cette problématique que le Conseil supérieur de la communication (CSC) a voulu trouver une réponse en organisant un panel sur le thème “Quelle déontologie et quelle éthique pour une contribution des émissions d’expression directe à l’ancrage de la démocratie et à la consolidation de la cohésion sociale”.

Pour introduire les échanges, la présidente du CSC, Béatrice Damiba, a indiqué que de nombreuses dérives sont constatées lors des appels des auditeurs dont certains constituent de graves atteintes aux droits, à l’honneur, à la dignité d’autrui ainsi qu’à l’ordre public. Le CSC a d’ailleurs édicté à cet effet une décision datant du 24 juin 2003 portant réglementation des émissions d’expression directe.

Mais, a déploré celle qu’on appelle affectueusement “Tantie Béa”, sept ans après la mise en œuvre de ladite décision, le CSC constate que ces émissions font toujours l’objet de plaintes de personnes aussi bien physiques que morales. Que faire ? L’ouverture d’échanges s’avère nécessaire, d’où ce panel coanimé par le Dr Seydou Dramé, le conseiller Joseph Kahoun et le Pr Luc Ibriga. Les trois communicateurs ont disserté respectivement sur la liberté d’information, les émissions interactives, et le débat démocratique.

De ces communications, on retiendra que ces dérives verbales sont liées à plusieurs facteurs notamment le niveau de formation des animateurs qui ne maîtrisent pas souvent les sujets débattus, les moyens techniques ne permettant pas de prévenir les excès et le manque de conscience citoyenne des auditeurs et liées aussi au fait que les Burkinabè, longtemps gérés par des régimes qui n’admettent pas la liberté de parole, ne sont pas coutumiers des débats libres et démocratiques.

D’où la nécessité d’ouvrir davantage des espaces de liberté mais aussi de promouvoir, entre autres, la citoyenneté active et consciente et rendre la presse plus professionnelle et plus respectueuse de l’éthique. A défaut, les dérapages vont continuer et le CSC va sans doute retirer l’antenne

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 24 septembre 2010 à 19:56, par Malick En réponse à : Emissions d’expression directe : Le CSC va-t-il retirer l’antenne ?

    C’est sans doute légitime pour le CSC de prendre les devants pour éviter tout dérapage qui du reste, n’arrange personne.
    Mais il ne faudrait en aucun cas que cette volonté de bonne gestion se mue en censure.

    Comme pour l’exercice de toute liberté, celle d’expression s’apprend aussi. Et il suffira à votre tantiue Béa de se faire repasser les enregistrements des émissions de années 1997. Elle se rendra compte que less auditeurs des radios ne sont pas forcément des irresponsables.

    Quant au manque de formation des animateurs, il y a une part de vérité sur ce point. Mais soyons positif, pour nous dire que l’homme est perfectible, et qu’il faut l’accompagner sur ce chemin. Ce ne sont pas les sessions baclée de 2 opu 3 jours de formation que l’on a coutume de voir qui feront de ces personnes des incollables.

    De concert avec les associations de radio diffuseurs, le CSC pourrait organisé des visites au profit des journalistes et responsables des programmes de radios locales, afin qu’ils voient comment ça se passe ailleurs.

    Ecoutez "Appel sur l’actualité" sur RFI ou mieux, "Have your say" de BBC ; la parole y plus libre, les animateurs sont moins censeur que les notres, et porutant, nul ne crie au dérapage.

    Ne coupons pas la parole au Burkinabè car ces émissions sont de véritables école de la démocratie pour beaucoup de nos compatriotes.

  • Le 24 septembre 2010 à 20:10, par Malick En réponse à : Emissions d’expression directe : Le CSC va-t-il retirer l’antenne ?

    C’est sans doute légitime pour le CSC de prendre les devants pour éviter tout dérapage qui du reste, n’arrange personne.
    Mais il ne faudrait en aucun cas que cette volonté de bonne gestion se mue en censure.

    Comme pour l’exercice de toute liberté, celle d’expression s’apprend aussi. Et il suffira à votre tantiue Béa de se faire repasser les enregistrements des émissions de années 1997. Elle se rendra compte que less auditeurs des radios ne sont pas forcément des irresponsables.

    Quant au manque de formation des animateurs, il y a une part de vérité sur ce point. Mais soyons positifs, pour nous dire que l’homme est perfectible, et qu’il faut l’accompagner sur ce chemin. Ce ne sont pas les sessions baclée de 2 opu 3 jours de formation que l’on a coutume de voir qui feront de ces personnes des incollables.

    De concert avec les associations de radio diffuseurs, le CSC pourrait organisé des visites au profit des journalistes et responsables des programmes de radios locales, afin qu’ils voient comment ça se passe ailleurs.

    Ecoutez "Appel sur l’actualité" sur RFI ou mieux, "Have your say" de BBC ; la parole y est plus libre, les animateurs sont moins censeur que les notres, et pourtant, nul ne crie au dérapage.

    Ne coupons pas la parole au Burkinabè car ces émissions sont de véritables école de la démocratie pour beaucoup de nos compatriotes.

  • Le 25 septembre 2010 à 02:06 En réponse à : Emissions d’expression directe : Le CSC va-t-il retirer l’antenne ?

    Il faut encourager ce genre d emission mais avec des animateurs d un tres bon niveau. Il y a une emission en langue moore le dimanche et l animateur a de serieuses lacunes en culture generale. Un exemple est l obligation d utiliser le terme monsieur pour appeler les autorites. L utilisation du nom d un individu n est pas un manque de respect. De plus, on sent une obligation faite aux autorites de suivre imperativement ces emissions afin de repondre aux sollicitations des gens. Elles ont d autres chats a fouetter. Ces emissions sentent le manipulation grossiere.

  • Le 25 septembre 2010 à 14:51, par CDR En réponse à : Emissions d’expression directe : Le CSC va-t-il retirer l’antenne ?

    Et si la RTB, radio comme télé, prenait ses responsabilités en remettant ça ? La RTB étant animée par des professionnels formés à la bonne école, ils devraient pouvoir libérer la parole des auditeurs et télespectateurs dans le respect de la déontologie. Sans censure ! Le privé ne pourrait que prendre exemple.

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