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Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

Publié le jeudi 29 juillet 2010 à 01h22min

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Nous avons rencontré Passeba Ouédraogo au gré de nos pérégrinations japonaises, à Akihabara, le quartier de l’électronique de Tokyo. Cuisinier de son état, âgé de 37 ans, il est originaire de Kinkirgo vers Korsimoro dans le Sanmatenga et vit depuis une quinzaine d’années au "Pays du Soleil-Levant". Petite causerie entre parents.

Depuis quand êtes-vous au Japon ?

• Ça fait maintenant quinze ans que je suis ici.

Qu’est-ce qui vous a emmené si loin du Faso ?

• J’ai en fait suivi mon tonton, Raymond Edouard Ouédraogo (actuel gouverneur du Centre-Sud Ndlr) d’abord à Pékin où il a été nommé ambassadeur au début des années 90. Après la rupture des relations diplomatiques entre le Burkina et la Chine, on est tous rentrés au pays et quelques mois après il a été nommé à Tokyo. Il m’a donc ramené dans ses bagages. Quand, après une dizaine d’années, il a été rappelé, moi je suis resté avec sa bénédiction. On se débrouille comme on peut.

Vous avez de la famille ici ?

• Non, j’ai une femme et un enfant qui sont à Ouaga, précisément à Tampouy dans la cité d’Alizèt Gando.

Vous faites au moins l’effort de rentrer de temps à autre ?

• Oui, tous les ans. Ça coûte cher mais c’est le prix à payer pour voir ma famille et rester en contact avec le pays. Ne dit-on pas qu’on ne doit jamais tourner le dos à la terre qui vous a vu naître ?

Mais qu’est-ce que vous faites ici exactement ?

• J’étais employé de la représentation diplomatique du Burkina jusqu’au départ de tonton. Depuis, je suis cuisinier chez l’ambassadeur de Mauritanie.

Comment avez-vous atterri chez le Mauritanien ?

• Simple concours de circonstance. Je connaissais des gens là-bas. Et comme après le départ de tonton il n’y avait plus grand-chose à faire, j’y ai été introduit et c’est comme ça que c’est parti depuis 2002.

Vous avez appris la cuisine ici ou ailleurs ?

• Disons que j’ai appris sur le tas au Burkina avec une tantie qui m’a mis le pied à l’étrier quand j’étais tout petit. C’est ainsi que j’ai commencé, et c’est devenu mon métier.

Vous vous y connaissez en cuisine mauritanienne ?

• Oui, je m’en sors. Ce sont des choses qui s’apprennent et si on aime ce qu’on fait, on peut progresser rapidement. Il m’arrive aussi de proposer à l’ambassadeur des plats du Faso comme le tô (sauce gombo frais ou boulvanka) et il apprécie.

Vous trouver facilement ces condiments ici ?

• Oui, sans difficulté. On en trouve ici, de la farine de chez nous aussi, sauf que les prix ne sont pas toujours abordables.

Il est vrai qu’ici la vie est trop chère

• Je ne vous le fais pas dire. C’est vrai que ce n’est pas toujours facile mais il faut savoir s’adapter tant qu’on est là. On dit souvent qu’il n’y a pas de contrée idéale, il faut seulement savoir comment vivre là où on est.

L’ancien ambassadeur de Mauritanie est rentré et votre nouveau patron doit arriver bientôt. Vous ne craignez pas que les choses ne soient plus comme avant ?

• Je n’ai pas de raisons particulières de le penser et je prie Dieu pour qu’il n’y ait pas de problème car à vrai dire, ils m’ont adopté et me considèrent comme l’un des leurs ; je ne saurai comment les remercier.

Y a-t-il beaucoup de Burkinabè au Japon ?

• Personnel de l’ambassade non-compris, nous sommes une vingtaine, organisés dans une association qui se réunit régulièrement pour fraterniser tous les trois mois et présidée par Rasmané Sawadogo. Il y a une bonne quinzaine de nos compatriotes qui ont épousé des Japonaises, la plupart du temps des volontaires de la JICA (Japon international coopération Agency) rencontrées pendant leur séjour burkinabè. Beaucoup sont à l’intérieur du pays et entre nous les relations sont vraiment bonnes.

Avez-vous régulièrement des nouvelles du pays ?

• Parfaitement. Par le truchement notamment de Savane FM, de Pulsar ou de la Radio nationale que nous écoutons sur internet.

Depuis quinze ans que vous êtes là, vous devez maintenant parler japonais

• Comme on dit souvent, je me débrouille un peu ; je peux quand même demander de l’eau à boire si j’ai soif ou entretenir une petite conversation. Par la force des choses, je baragouine aussi un peu d’anglais. Pour dire vrai, je m’en sors même un peu mieux dans la langue de Shakespeare qu’en japonais.

Songez-vous à rentrer définitivement un jour ou êtes-vous "perdu" comme on dit chez nous ?

• Bien sûr que je songe à rentrer. Après tout, on est jamais mieux que chez soi. Ceux qui sont au pays pensent souvent que c’est mieux dehors, mais il faut toujours relativiser. Et faire attention à ne pas lâcher la proie nationale pour l’ombre étrangère. Cela dit, le retour se prépare et si, après des années et des années passées à l’extérieur, il faut revenir végéter, ce n’est pas la peine. Il faut avoir le minimum pour vivre ici, envoyer un peu à la famille restée au Faso, réaliser certains projets (construire par exemple) tout en mettant un peu de côté. C’est pas toujours facile.

Entretien réalisé à Tokyo par Ousséni Ilboudo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 29 juillet 2010 à 02:07 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

    Comment fait on pour epouser une japonaise a Ouaga et obtenir le visa d’immigration ? Il a parle des jeunes burkinabes que les japonaises epousent et rapportent au Japon, mais il n’a pas donne les details.

    • Le 31 juillet 2010 à 12:11 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

      Meilleure question : Comment doit- on etre ? On doit ne pas etre boubou comme toi. Tu es desagreable. Qui t’a dit qu’ ils ont marie ces japonaises pour des visas ? Ne simplifiez pas les choses. Moi ma femme est belge. On ne s’ est pourtant pas marie pour des visas meme si par la suite elle est burkinabe et moi belge. Ta question est une insulte pour tous les maries mixtes.

      LOP

      • Le 31 juillet 2010 à 18:27 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

        Man,

        la verite rougit les yeux mais ne les creve pas. C’est toi qui affirme que ta femme est belge et que tu ne l’as pas epouse pour a long terme profiter du passeport belge et voyager tranquillement a travers le monde sans les tracasseries de visa des autres pays.
        Moi je te dis que 99% des mariages mixtes sont contractes pour des interets non avoues. Il suffit de regarder tous ces etudiants qui vont en Europe, se marient, recuperent le passeport et divorcent immediatement. Regarde autour de toi dans ton quartier, tu verras plusieurs exemples.

        • Le 11 août 2010 à 15:26, par fred En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

          bonjour, je pense que ce le certain man relate est un gros mensonge tu sais comment on gagne un passport c´est pas du jour au lendemain,toi aussi reflechis un peut pourquoi se marier á une etrangere et avoir des enfants avec cette derniere pr exemple et vous vivez ensemble pres de 10 ans et le divorce intervient et tu crois que c´est a cause du passport je ne pense pas. qu´est-ce que ce passeport pourrait donner plus que tu as eu avec cette derniere.
          une question il n´ya pas de divorce au pays.
          un conseil` : de la maniere dont cet amour est venu c´est de cette maniére il peut etre reparti.

        • Le 22 août 2010 à 23:58 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

          Man, j’ai attendu pendant longtemps avant de reagir parce que votre remarque ne me concerne pas. Je suis toujours marie a ma belge qui m’aime toujours comme il y a 20 ans et je le lui rends bien. Si c’etait le cas, on se serait marie et divorce juste apres avoir eu le paseport belge. Tu as un probleme. A cette allure, tu n’aura meme pas une cambodgienne a marier pour les papiers.100% -99%= 1%. C’est encore beaucoup et tous les couples mixtes que ton horizon te permet de voir peuvent bien etre de ce 1%. Dans tous les cas, ou meme est ton probleme/ Il bn’ y a pas de divorce entre citoyens d’un meme pays ? C’est a cause de passeports aussi ? Reflechis pour resoudr tes problemes. Demande a Doei de t’aider mais ne pense jamais a exploiter le sentiment de femmes pour t’ en sortir. Tes intentions sont au depart tres mauvaises et Dieu ne permettra pas ca. C’est mieux pour toi.

    • Le 2 septembre 2010 à 07:17, par Kumori En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

      Salut Mr ;Detrompez vs si vs pensez epouser 1japonaise pour un passport.Ton passport d’entrée reste tel et tes visas sont renouvellés chaque année.C’est dire que si tu divorces tu rentres dans la meme année.A moins que tu ne trouve encore autre forme de statut. Merci je suis 1Burkinabè du Japon.

      • Le 4 septembre 2010 à 21:20 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

        Des gens sont meme naifs. Ils ne savent pas que meme si tu te maries a une japonaise ou a un japonais, tu ne peux jamais etre japonais. Des Koreens vivent au Japon depuis 150 and mais ils restent Korees, Ils n’ auront jamais la nationlaite japonaise. Au japon, c’est le droit du sang, pas le droit du sol. Meme si tes enfants naissent au Japon , ils restent non japonais. Kumori, corriger moi si j’ai tort.

  • Le 29 juillet 2010 à 03:01, par Un Compatriote Vivant aux USA En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

    Courage mon frere.
    Ton Tonton doit etre sans doute tres fier de toi. Tu montres par ton courage et ta perseverence qu’il n’a pas eu tort de mettre dans "sa valise".
    Tiens bon et l’avenir te donnera raison.

  • Le 29 juillet 2010 à 08:37, par un burkinabe de PA au USA En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

    salu mon frere bonne chance au moins voici une personne qui songe a rentrer definitivema

  • Le 29 juillet 2010 à 13:37, par Yakuza En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

    Slt mon frere !
    Actuellement moi meme j’ais une copine Japonaise et je pense me rendre au Japon un de ces jours ! J’aimerais bien si possible avoir des informations sur la vie sociale et professionelle, vue par un Burkinabe vivant au Japon.
    Vraiment, j’apprecie votre parcours et votre volonte car ce n’est pas facile d’etre loin de sa famille !

  • Le 31 août 2010 à 14:05, par Ludovic En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

    Arrêtez de tirer à boulets rouges sur MAN pour RIEN !!! Qui d’entre vous (mariés mixtes) n’utilise pas le passeport découlant de la bi-nationalité pour voyager peinard ? Et si ces "avantages" ne vous disent rien, pourquoi n’être pas restés vivre au FASO ? Arrêtez de nous gargariser, vous qui avez choisi de vivre BIEN si loins de nos réalités quotidiennes !! On respecte votre choix, mais ne nous prennez pas pas pour bêtes (ou des tingas) !

    • Le 1er septembre 2010 à 22:39 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

      On comprend ton probleme maintenant petit jaloux. fallait dire ca vite au lieu de parler d’ autres choses. Sache que des gens sont restes en europ, n’avaient pas les paiers, etaient dans une situation difficle mais ils n’ ont pas pris femme pour avoir des papiers. Parce qu’ ils n’ ont pas rencontre la femme de leur coeur. D’ autres aussi ont profite du mariage pour avoir les papiers mais apres ils ont divorce ou sont tres malheureux. Dans tous les pays, les gens peuvent se marier pour des raisons bien propres a eux. La, on ne juge pas. Au Burkina, il n’ y a pas des jeunes qui ne cherchent que les filles riches pour marier et profiter de leur argent ? La, tu ne dis rien parce que comme vous etes tous a Ouaga, tu ne ssens pas que ces gars vivent mieux que toi. Je sais que tu souffres parce que ton ventre n’est pas bon. Quand on se marie, c’est pour le meilleur et pour le pire. Donc, ceux qui se sont maries pour l’ amour et qui profitent du passeport pour voyager peinards ne sont pas des criminels. Toi, tu aimerais vraiment voyager Peine si tu pouvais ? Deconne pas , petit con.

    • Le 1er septembre 2010 à 22:43 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

      Ce sont des avantages reels. Pourquoi tu mets entre guillemets ? Pourquoi je vais aller m’ aligner pour 8 a l’ ambassade de france pour un visa quand je peux juste m’ y rendre comme citoyen de ce pays pour dire bonjour a mon ambassadeur ? Si j’ etais sur que tous les demandeurs sont nuls comme toi, j’allais te lancer un sourire narquois au passage. Mais je sais la plupart des burkinabe sont plus reflechis que toi. On a la bi- nationalite, on oublie pas notre vrai pays qui nous a vu naitre, on y investit et on contribue comme on peut, en tout cas mieux que si on vivait au pays. Ou est le mal ?

  • Le 8 septembre 2010 à 17:45, par Ludovic En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

    C’est assez fâcheux d’observer que certains Burkinabés, parce qu’ils vivent hors du pays, ont tendance à se croire plus intelligents que les autres...!

    • Le 11 septembre 2010 à 21:53 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

      De quoi tu parles precisement ? Ce qui est sur, sortir de ce Burkina ou le systeme est verrouille pour ceux qui ont pu etre autour du chef, ca demande de l’ intelligence. Surtout, beaucoup d’ intelligence. Ca, nous n’allons pas mentir. En tout cas, les burkinabe qui sont a l’ exteiruer, je ne sais pas exactement si c’est les plusn intelligents. Je n’ai pas mesure. Mais je suis sur qu’ ils sont plus intelligents que toi.

  • Le 11 décembre 2010 à 15:34 En réponse à : Passeba Ouédraogo, Burkinabè du Japon : "C’est pas toujours facile"

    je suis d’origine irakien né à osaka et habite à tokyo, je parle japonais comme premiere langue et j’ai étudier a luniversité en france , mes parents ont immigré au japon à cause de la guerre irak-iran
    je vais repondre a vos petits question, la nationalité japonaise est donné meme au gens qui ne sont pas japonais
    par exemple les coreens vivant au japon depuis si longtemps n’ont pas la nationalité car ils ne veulent pas car lorsque que tu obtien la nationalité japonaise t’es obligé de renoncer a ta nationalité d’origine, les coreen sont des resident permanent et veule rester coreen et non japonais c pk il renonce a la nationalité japonaise
    si tu épouse une japonaise ou une personne de nationalité japonaise tu recois un visa conjoint apres lacte de mariage et apres 3 ans de mariage et 1 an de resident au japon tu recois la nationalité japonaise ms tu dois renoncé a la nationalité d’origine ou tu garde ta nationalité d’origine ms t’as un visa permanent donc pas de droit de vote, pour la nationalité pas obligé de parler japonais ou etudier la constitution japonaise comme certains pays , etats unis

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