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TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

Publié le mercredi 28 juillet 2010 à 00h36min

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Entre les chauffeurs routiers maliens, nigériens, burkinabè et les autorités chargées du transport en Côte d’Ivoire, rien ne va plus. Les premiers se disent à bout de souffle devant la persistance des perceptions illégales sur les routes ivoiriennes, alors que ce pays a signé les accords de libre circulation de l’UEMOA et de la CEDEAO. Selon le secrétaire général de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina, Jacques Ilboudo, depuis 2003, c’est l’Office ivoirien des chargeurs (OIC) qui organisait les escortes groupées sur le corridor ivoirien. Les chauffeurs avaient l’obligation de payer 120 mille F CFA par camion chargé pour être escorté d’Abidjan à la frontière du Burkina et du Mali. Pour les camions vides, il fallait débourser 80 mille F CFA de Ouangolo à Abidjan.

Malgré tout, les chauffeurs étaient rackettés sur les routes par les forces de l’ordre, tant dans les zones loyalistes que dans celles contrôlées par la rébellion. Pire, l’OIC attendait d’avoir 50 à 100 camions avant de démarrer, conséquence : ceux-ci pouvaient rester garés pendant 10 jours avant d’être escortés, nous a confié jacques Ilboudo. En 2010, une société privée, l’Union Gacci-SOCOCIB (UGS) a eu l’autorisation pour faire les mêmes escortes. Et cette concurrence arrangeait les routiers. En effet, l’UGS pratiquait des prix plus compétitifs, à savoir que pour escorter un camion chargé de la Côte d’Ivoire au Burkina, elle réclamait 80 mille FCFA (pour le camion vide, il fallait débourser 35 mille FCFA). Conséquence, l’UGS escortait près de 700 camions par semaine contre 200 pour l’OIC. A entendre Jacques Ilboudo, les chauffeurs routiers n’avaient pas manqué en son temps de marquer leur satisfaction parce qu’ils n’attendent plus longtemps et les perceptions illégales avaient presque disparu.

"Les rackets sont revenus en force"

Hélas, suite à la crise du contentieux électoral qui a emporté la CEI et le gouvernement, un nouveau ministre des transports a été nommé. Ce dernier, après sa prise de fonction, a déclassé l’UGS de l’escorte des camions en Côte d’Ivoire, selon Jacques Ilboudo. L’OIC étant resté seul maître à bord, les rackets sont revenus en force. Un chauffeur de Bobo Dioulasso a par exemple révélé que les faux frais versés à la police, à la gendarmerie et aux militaires s’élevaient actuellement à 150 mille FCFA au moins entre la frontière et la capitale, Abidjan. C’est pour dénoncer l’escorte groupée et faire des propositions, qu’une délégation des chauffeurs routiers du Niger, du Mali et du Burkina a effectué une mission en Eburnie pour rencontrer les autorités ivoiriennes.

Au port d’Abidjan, Jacques Ilboudo et ses camarades disent avoir trouvé plus de 50 chauffeurs qui refusaient de se faire escorter par l’OIC mais la douane avait bloqué leurs documents. Aux autorités chargées du transport et de la sécurité, les syndicats ont demandé le retour de l’UGS pour permettre aux chauffeurs de choisir la structure qu’ils veulent. Mais, visiblement, ils ne vont pas rester les bras croisés. Les chauffeurs routiers du Burkina, du Niger, du Mali et de la Côte d’Ivoire envisagent de manifester leur mécontentement dans les semaines à venir. Ils choisiront pour ce faire, les postes frontaliers de la Côte d’Ivoire en espérant que leurs doléances seront examinées.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 juillet 2010 à 09:23 En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    Je ne comprends pas les africains. S’il y a trop de traccasseries sur ce couloir, transférer le TRANSIT là ou il y a le moins de raquètes merde. Au lieu de pourrir la vie des gens. C’est simple

  • Le 28 juillet 2010 à 09:53 En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    Merci de soulever cette question importante. Même pas besoin d’être chauffeur routier. Quand on voyage dans la sous-région, on se demande souvent à quoi sert la CEDEAO. Faites l’expérience ! Frontière Mali-Burkina, les douaniers maliens font payer 1000 F CFA le passage aux non-maliens. Alors que côté Burkina, c’est gratuit, parce que nos autorités respectent l’accord de libre circulation. On en ressort avec la désagréable impression de s’être fait racketter par les douaniers maliens.

  • Le 28 juillet 2010 à 09:59, par Alexio En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    Mon dieu !Lafrique 2010.Comment des gendarmes,des militaires entreprennent ce devoir lllegal qui ne resort leur professions ?La corruption le traffic dinfluence c"est la merde pour une nation qui se veut emergente wet demokratique.Au moment ou la plupart des pays africains s preparent pour feter la ciquantieme(50)de son independance nous voila encore sur la place ou le koloniasateur nous a laisser.

  • Le 28 juillet 2010 à 10:49, par Koubi En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    Le probleme des tracasseries en cote d’ivoire est devenu tres serieux. Quand je lis cet article ca me rebele davantage. Tenez, j’etais obligé d’aller à Abidjan pendant le mois de mars dernier. De yamousssoukro a Abidjan, il n’etait pas bon d’etre burkinabè. A chaque barrage, parce que tu es burkinabè, il faut payer 2 000FCFA. A l’interieur du pays, c’est encore grave. On dit que la carte de sejour a été suprimée. Mais , ils ont institué la carte de residence. Juste un changement de denomination. L’uemoa fait les grands discours et les grands fora et feind d’ignorer ce qui ce passe à l’interieur de ce pays. Vraiment malheureux

  • Le 28 juillet 2010 à 12:23, par zakis En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    RIEN D’ETONNANT CAR LE GNOUGA (CHAT) RESTE TOUJOURS GNOUGA.

  • Le 28 juillet 2010 à 13:48 En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    Que fait l’UEMOA qui prone la libre circulation des biens et des personnes ?

  • Le 28 juillet 2010 à 15:45, par Sebgo En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    Il faut tout simplement isoler le pays, transferer le port au Ghana et Togo, comme ca ils veront que la libre sirculation ne profite pas qu’aux burkinabe, malien et nigeriens, mais elle contribue egalement a sauver la Cote d’Ivoire et a lui donner un semblant de stabilite nationale et regionale.
    La Cote d’Ivoire a toujours eu cette attitude de voyou depuis le temps du feu Houphouet Boigny, et la situation ne s’est jamais amelioree que au temps de feu Sankara (la Revolution), et ce par crainte de represailles.
    l’UEMOA et la CEDEAO doivent etre saisis.
    je suis indigne.

  • Le 30 juillet 2010 à 11:02, par papus En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    suis ecoeuré.la seule facon de faire comprendre à ces tarés de forces de desorde ivoiriens que c’est dans l’interet de tous quand on vien à abidjan, c’est de se converger tous vers les ports du Ghana,Bénin et Togo. on cesse de les faires croire qu’ilS sont la locomotive de la sous région, MERDE ALORS....

  • Le 31 juillet 2010 à 12:39, par F.B. En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    C’est en effet toute l’Afrique de l’Ouest qui est concernée par ce fléau : entre les capitales du Mali et du Sénégal, il a été dénombré pas moins de 60 points de vol...euh, de controle !!!!!!!! Et si les ’Mossi’ font les frais de la rapine policière en CI, ailleurs ce seront telle autre "ethnie", tel autre "étranger" ! Fait insolite : dans certains pays, comme le Cameroun ou le Sénégal, pays officiellement ’pas en crise’, les corps-à-billets se font une spécialité d’arrêter "le Blanc" en inventant les plus hilarantes effractions ! Il y a longtemps qu’il n’y a plus d’Etat au sud du Sahara...

  • Le 31 juillet 2010 à 12:46 En réponse à : TRACASSERIES ROUTIERES EN COTE D’IVOIRE : Les chauffeurs ouest- africains en colère

    Voilà au moins vingt ans que que ça dure, cette affaire scandaleuse, partout dans la sous-région ! Mais j’adore le terme ’tracaseries routières’, c’est fou comme on sait ne pas nommer les choses, sous nos cieux : tous ces fonctionnaires, même mal payés par leur pays, sont des bandits, des délinquants... mais assermentés. Qui se servent sur plus pauvres et plus faibles qu’eux ! A vomir.

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