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CMC de Lyon : Passerelle entre la formation et le monde de l’entreprise

Publié le mercredi 28 avril 2010 à 02h51min

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Lancé en avril 2009 par l’Association des Burkinabè de Lyon (ABL), la deuxième édition du Carrefour des métiers et carrières (CMC) s’est tenue le samedi le 24 avril au Centre œcuménique de Villeurbanne, près de Lyon. L’ambassadeur du Burkina en France y était représenté par Mme Awa Thiombiano, chef du service culturel, également en charge de la gestion des 300 étudiants dont environ 200 boursiers inscrits dans les universités françaises.

Plateforme de rencontre entre étudiants, chefs d’entreprise, formateurs, le CMC vise d’une part, à contribuer à la formation des carrières académiques des étudiants membres de l’ABL, à créer une banque de données sur les formations offertes dans les universités et grandes écoles, et d’autre part, à mettre à la disposition des étudiants et chefs d’entreprises des informations utiles à l’intégration professionnelle des Burkinabè de Lyon en France et au Burkina et à les sensibiliser sur la notion de création et de reprise d’entreprise (Voir vidéo).

Dès la fin de la première édition qui avait connu un succès, attirant une cinquantaine de participants, le bureau de l’ABL a entrepris une concertation auprès des étudiants afin de mieux prendre en compte leurs souhaits et préoccupations. D’où l’introduction cette année du thème « Doing business &Business development in Africa », développé par Bruno Masurel, Conseiller en développement international à la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon et Martin Yelkouni, Docteur en économie et chef d’entreprises.

Comment élaborer un business plan puis l’adapter en fonction de l’environnement entrepreneurial dans lequel on évolue ? Comment créer ou reprendre une entreprise en innovant par rapport à ce qui se fait dans le secteur d’activités ? Autant de questions auxquelles Bruno Masurel a tenté d’apporter des réponses aux futurs créateurs d’entreprises en insistant sur un point : « la création d’entreprise est une grande aventure qui comporte aussi des risques puisqu’on peut y laisser sa santé et perdre sa famille. Mais ça vaut la peine de s’y lancer ».
Alliant théorie et pratique, Martin Yelkouni a expliqué que la création d’une entreprise est certes passionnante, mais requiert de la patience et de l’abnégation.

Aussi bien en France que dans de nombreux pays d’Afrique, le créateur ou repreneur d’entreprise doit savoir surmonter les obstacles qui, sans cessent, se dressent sur son chemin et qui menacent de faire capoter son rêve : les banques qui vous font de belles promesses et qui se rétractent au moment de signer le chèque, les démarches administratives désespérément longues, les difficultés pour se faire payer après exécution de marchés etc. Conseils pratiques du Docteur Yelkouni, également patron de Vox Nova, une entreprise en conseils, marketing et stratégie basée à Bamako, et de Thera Voyages, domiciliée à Bordeaux et qui se propose de faciliter « les démarches pour ceux qui souhaitent venir se soigner en France à leurs frais, mais qui ne savent pas comment s’y prendre pour avoir des rendez-vous avec les médecins » : ne jamais débuter ses activités en misant sur des marchés publics, sauf avec les organismes travaillant pour l’Etat mais qui disposent de leurs propres budgets.

Autres précautions à prendre soulignées par Maitre Zakeye Zerbo, avocat à Lyon, spécialiste de droit commercial : savoir choisir la forme juridique qui convient à son entreprise, s’informer sur le droit travail dans le pays d’implantation, tenir compte du risque environnement, établir une relation de confiance avec les fournisseurs et être attentif au contenu de la location bail, en veillant à ce que soit précisé qui, du locataire ou du propriétaire, doit payer les impôts fonciers.

Autours d’ateliers, les étudiants ont pu échanger directement avec les professionnels présents évoluant dans des secteurs aussi variés que l’expertise comptable, les métiers de l’audiovisuel ou la logistique.
La région Rhône-Alpes entretient depuis plusieurs années des relations de coopération avec Ouagadougou. Selon le Consul honoraire du Burkina à Lyon, Jean-Paul Grollemund, expert comptable et commissaire aux comptes de profession, environ 400 Burkinabè vivent à Lyon, près de 3000 visas sont délivrés par an à des touristes de la région souhaitant se rendre au Burkina ; par an, les échanges entre la région et le Burkina atteignent 1,5 millions d’euros, et près de 400 000 euros rien qu’avec la ville de Lyon.

De nombreuses associations humanitaires interviennent aussi au Burkina. Créée en novembre 2009, l’association En’fantastiques du Burkina apporte un soutien à cinq élèves d’un collège de Bobo-Dioulasso en payant les frais de leur scolarité de la sixième jusqu’en troisième. « En raison de 18 euros/mois, nous contribuons à payer les fournitures scolaires et les frais de santé de ces élèves, en espérant que nous auront d’autres volontaires prêts à parrainer d’autres enfants », explique Anaïs Romanet, présidente de l’association.

Se réjouissant de la qualité des échanges, le président de l’ABL Thierry Simporé et le chargé des Affaires sociales, Amidou Ouédraogo ne manquent cependant pas de s’interroger sur le peu d’enthousiasme des étudiants burkinabè pour l’édition 2010 du Carrefour des métiers et carrières. « On ne comprend pas pourquoi ils ne sont pas venus nombreux comme l’année dernière. Le CMC est pourtant fait pour eux. Ce qui est incompréhensible surtout, c’est que même ceux qui sollicitent notre soutien pour obtenir des stages ne sont pas là », s’agace Thierry Simporé.

Joachim Vokouma

Lefaso.net


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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2010 à 15:01, par mackiavel En réponse à : CMC de Lyon : Passerelle entre la formation et le monde de l’entreprise

    On veut la liste des 200 étudiant boursier et les cycles où ils sont inscrits. Un texte dit bien que nous n’envoyons les étudiants en 3è cycle pour les formations qui n’existent pas au pays.

  • Le 29 avril 2010 à 01:12 En réponse à : Hypocrisie francophone

    Depuis l an passe et avec le developpement des discussions autour de l identite nationale francaise, les etudiants burkinabes ont surement compris que la France venait de prendre un virage a droite incompatible avec l acces a l emploi ou stages aux etudiants etrangers. Je parie que la moitie de ceux qui y etaient en 2009 et qui n y ont pas participe cette annee ont immigre au Canada ou aux USA, s ils ne sont tout simplement pas repartis au BF. C est cela la principale cause de desaffection de votre evenement. Les etrangers ont tout compris de l hypocrisie francaise.

    • Le 1er juin 2010 à 23:15 En réponse à : Hypocrisie francophone

      La France est n pays en voie de sous- developpement. N’allez pas etudier la- bas. Venez ici au Canada. Moi -meme je vous loge deux mois gratos.

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