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Vu et Entendu au Palais de Banfora : Il se retrouve devant la barre après une gifle

Publié le mardi 13 avril 2010 à 02h46min

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« Je l’ai giflé une une seule fois » ; c’est ainsi que le sieur Maïga Tahirou a voulu se défendre devant la barre. En effet, le prévenu était poursuivi pour coups et blessures volontaires sur madame Dabiré. Selon les faits, tout serait parti d’une petite altercation entre des bambins dans une cour abritant plusieurs ménages.

Le sieur Maïga qui était venu rendre visite à son grand frère aurait pris parti en voulant défendre son neveu. Aux dires de la partie civile, cela ne fut pas le goût de madame Dabiré qui ne voulait pas se laisser faire ; et des échanges de propos injurieux s’engagèrent entre les deux. Exacerbé par les propos de la dame qui touchaient la dignité de ses parents selon le prévenu ; il décida de lui administrer une correction. C’est ainsi qu’il rejoignait madame Dabiré pendant qu’elle faisait le ménage et lui servit une gifle accompagnée d’un coup de pied au flanc ; a ajouté la victime.

Le sieur Maïga soutien que c’est le fait de tenir des propos injurieux à l’adresse de ses parents qui l’a conduit à gifler la dame. « Pourquoi n’es-tu pas sorti de la cour, lorsque tu as su que la tension commençait à monter » a demandé le Président du tribunal. Le sieur Maïga a été condamné à 15.000 francs d’amende assortie de sursis et au paiement de 12.300 FCFA au titre des dommages et intérêts. Sachez que 12.300 FCFA représentent les frais d’ordonnance et de soins.


60 mois ferme pour le cerveau du groupe

Récidiviste ; le sieur Diakité et son compère Sondé ont comparu à la barre, pour soustraction frauduleuse de 35 bœufs. Le sieur le Diakité était également poursuivi pour détention illégale de pistolet de fabrication locale et de munitions.

Pour le premier chef de prévention, les sieurs Diakité et Sondé reconnaissent les faits, mais soutiennent qu’il s’agit de 25 bœufs au lieu de 35. Devant la barre, bien habillée en gentleman avec un gros collier au cou, Diakité est stoïque et il explique les faits sans le moindre gène. Quant à Sondé qui prétendait être en fin de contrat chez son patron où il était bouvier durant 7 mois, il est resté timide et a confirmé les déclarations de son compère.

A les écouter, les 2 compères auraient volé les 25 bœufs en divagation à la frontière à Ouangolo (République de Côte d’Ivoire) et les convoyer à pieds jusqu’à Niangoloko pour les vendre. Deux bœufs auraient été vendus à 75 000 FCFA au sieur Tamboura, boucher à Niangoloko et les 23 autres auraient été vendus à un commerçant de Sya avec la complicité du sieur Dermé chauffeur de profession et d’une seconde personne du nom de Daouda qui aurait pris la clé des champs.

Devant la barre, le sieur Tamboura réfute catégoriquement les faits de recèles. « Dès qu’ils m’ont proposé les bœufs à 80.000 FCFA par l’intermédiaire de Daouda, j’ai aussitôt pris peur et j’ai refusé de les acheter ». Il va rester sur cette déclaration jusqu’à la fin du procès ; sans cependant convaincre le tribunal de son innocence. Il estime que les sieurs Diakité et Sondé ont pour intention de le charger du fait qu’il a refusé leur proposition. Toujours a-t-il poursuivi, ces derniers estiment qu’il a été à l’origine de leurs arrestations.

Il faut signaler qu’à l’issue des dernières transactions de la vente qui se seraient déroulées à l’ancien poste de police de Sya, le sieur Dermé aurait reçu 680 000 FCFA comme fruit de la vente des 23 bœufs avec un reste à payer de 120 000 FCFA. Dans ce deal, Dermé aurait reçu 50.000 FCFA. Le président du Tribunal de s’exclamer ; « Cinquante mille francs c’est un salaire ; tu ne pouvais pas ignorer que ces animaux étaient volés ; qu’as-tu fais pour avoir du coup ces 50 000 FCFA ».

Penses-tu vraiment que les 23 bœufs avaient une valeur de 800 000 FCFA ? lui lança le Président du tribunal. Pour le second fait reproché au sieur Diakité, il a déclaré avoir volé l’arme chez un propriétaire de bœufs. Il dit avoir profité d’une petite absence de ce dernier en soustrayant l’arme et les munitions emballées dans une chaussette le tout dans un petit sac. Au Verdict, Diakité écope 60 mois d’emprisonnement ferme, son associé prend 24 mois ferme et les deux autres purgeront 6 mois ferme.


12 mois avec sursis pour une vingtaine de volaille

Il y a la galère au village. Deux compères Yacouba et Ibrahim tous deux habitants de Kolokolo dans le département de Moussodougou décident de mettre fin à leur galère en allant voler. En effet, ils décident d’opérer nuitamment, et ils se retrouvent avec une trentaine de pintades et de poulets après avoir cambriolé trois poulaillers. Devant le tribunal, ils ont reconnu les faits. Ils ont été condamnés chacun à 12 mois de prison avec sursis.


Il s’est évanoui à la barre

A l’absence du gardien titulaire, le sieur Kinda est sollicité pour assurer 48 heures de gardiennage dans un restaurant de la place moyennant un salaire. La première nuit, un expatrié du nom de Patro Paul prend son dîner et oublie son petit sac contenant des billets de banque et d’autres objets. Devant le tribunal, le sieur Kinda reconnait avoir le sac et soutirer 50 euros, 105.000 FCFA et 2 téléphones portables.

Cependant le plaignant déclare avoir perdu 100 euros, 129.000 FCFA et deux téléphones portables. Après tout, on pourrait dire qu’il ya eu plus de peur que de mal ; car après tout Paul est entré en possession de ce que le sieur Kinda dit avoir soutiré. Devant la barre, le sieur Kinda a voulu se montrer imperturbable en déclarant qu’il ne s’agit pas d’un vol ; mais d’un sac et son contenu ramassé. Pire ; le prévenu a déclaré ceci devant la barre « Dieu peut passer par plusieurs moyens pour vous donnez de l’argent ».

Cette déclaration est inconcevable a estimé le Président du tribunal qui a riposté en ces termes « Je serais d’accord avec vous si vous me dites que c’est le diable qui vous a tenté ». D’ailleurs quel était donc votre rôle dans ce restaurant ; a-t-il lancé au prévenu. Pour le Procureur, des attitudes du genre sont à bannir, car c’est le crédit d’un pays qui peut aller ainsi en lambeau a-t-il dit. Heureusement a-t-il conclu ; que les autorités de ce pays ont été promptes dans leur réaction. A l’attention de toute l’assistance et du prévenu, le Président du tribunal et le Procureur se sont évertués à expliquer que de tels actes sont prévus et punis par la loi.

A l’effet, plusieurs articles du code pénal ont été lus notamment l’article 468 alinéa 2 que nous ne pouvons passer sous silence qui stipule que « Est puni d’un emprisonnement de deux mois à un an quiconque, ayant frauduleusement trouvé une chose mobilière, se l’approprie sans en avertir l’autorité locale compétente ou le propriétaire. Est puni de la même peine quiconque s’approprie frauduleusement une chose mobilière parvenue en sa possession par erreur ou par hasard ». Soudain, pris de panique ou de peur et que sais-je encore, le sieur Kinda qui s’était agrippé à la barre s’est retrouvé au sol.

Le Président du tribunal a donc suspendu l’audience. Après un bon bout de temps, Kinda revient à la barre et semble un peu comprendre la gravité de son acte. Il a déclaré qu’à l’issue des explications, son acte est devenu maintenant un vol au lieu d’un simple fait de ramasser un objet comme il l’avait pensé. Il a été condamné à 12 mois d’emprisonnement assorti de sursis.


A 18 ans, il passe 2 fois devant la barre

La première fois il évoque la faim comme motif de son chef de prévention qui portait pour soustraction frauduleuse de marmites. Et pour cette deuxième fois, il évoque l’effet de l’alcool qui la conduit à la soustraction frauduleuse de sac de voyage et de plats. En effet, le sieur Soma Ibrahim puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été pris en flagrant délit lorsqu’il a commis son forfait. C’est un gamin qui est resté presque sans argument après avoir reconnu les faits.

Le sieur Soma purgeait depuis 2009, un sursis de 6 mois. Embarrassé par l’attitude du prévenu, le procureur lui demanda ; ta maman est-elle dans la salle aujourd’hui ? Il répondit non et ajouta que depuis sa détention à la maison d’arrêt, elle ne lui pas rendu visite. Le Procureur lui lança en ces termes « Tu vois ; ta maman qui pleurait partout dans la salle l’autre jour, est fatiguée de te supporter ».

Vous avez quelques à voir avec les ustensiles de cuisine ? interrogea le Procureur. Pour sa défense, le prévenu a simplement dit qu’il regrette les faits. Il a été condamné à 12 mois ferme ; et avec la révocation du sursis, il écope en définitif 18 mois d’emprisonnement ferme.


Un peul peut-il tromper un autre ?

Au cours d’un pâturage, Drissa le bouvier de Oumarou, soustrait un taureau pour aller le vendre à Bobo-Dioulasso. Très vite, Oumarou découvre la disparition de son taureau et Drissa est épinglé et conduit devant les forces de l’ordre. De fil en aiguille le taureau est retrouvé. Devant la barre, le prévenu ne nie pas les faits. A la question de savoir pourquoi il a soustrait frauduleusement le taureau ; il a répondu que c’était pour avoir de l’argent afin de se rendre dans son pays natal le Niger. Il en a eu pour son compte 3 mois d’emprisonnement ferme.

Rassemblés par Mamadou Yéré

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 avril 2010 à 03:34 En réponse à : Vu et Entendu au Palais de Banfora : Il se retrouve devant la barre après une gifle

    Ce journaliste a tout interet a retourner a l’ecole. Le texte est redige dans un francais lamentable, "ecoper dix- huit mois de sursis", "purger 6 mois de sursis". Pire, il est dangereux. Il dit : "Un peul peut- il tromper un autre ?" Que veux- tu insinuer, monsieur ? Les peul ont- ils une nature ? Celle d’etre des trompoeurs nes ? C’est que tu veux dire au fond. C’est regrettable car ce qu’ il y a chez les peul, il ya la meme chose chez les mossi, les amo, les bissa. Il ne faut pas jeter une ethnie en pature a l’ intolerance sociale. Ce n’est pas comme cela que nous construirons ensemble un Burkina prospere et uni comme l’ arc- en- ciel. Si le tapis est joli, c’est grace a la multitude des couleurs des fils pour emprunter la sdagesse infinie de Hamadou Hampate Ba, un autre peul pour votre education.

    Kaa Ya Wooto

    • Le 13 avril 2010 à 17:01, par Le Journaliste En réponse à : Vu et Entendu au Palais de Banfora : Il se retrouve devant la barre après une gifle

      Kaa Ya Wooto, c’est quoi un "francais lamentable". Je me demande pourquoi tu tiens trop au bon français sur ce site là ? voila qu’en voulant corriger ce journaliste en quelques lignes tu as fait autant de fautes que lui (proportion de faute par rapport à vos textes). tu ne peux même plus écrire fran-ç-ais tu écris "francais". Ainsi, tu ressembles à toto qui, voulant corriger sa camarade de classe qui venait de faire une faute à lever sa main pour dire à l’institutrice : "Mme, il a fait un faute". Critiquons plus les problèmes de fond que ces petits détails d’écriture. Aussi, apprend à écrire ton pseudo dans la case réservée au pseudo. Montre les bons exemples avant d’en donner aux autres.

  • Le 13 avril 2010 à 07:15, par François En réponse à : Vu et Entendu au Palais de Banfora : Il se retrouve devant la barre après une gifle

    Bravo à vaillants agents qui veillent à rendre la justice. Mais dites-nous Monsieur les juges où est entré le TGO(Travail d’intérêt général). Pour un poulet se retrouver en prison... C’est bien la loi, mais faites un tour à la MACB ou à la MACO et vous vous rendrez compte que nos prisons sont devenus des Maisons d’Arrêt et de Déformation. L’aspect correctionnel a fait la place à la déformation. Réfléchissez davantage au Travail d’Intérêt Général et vous rendrez plus de service à notre patrie bien aimé

  • Le 13 avril 2010 à 09:49, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Vu et Entendu au Palais de Banfora : Il se retrouve devant la barre après une gifle

    Maïga, il fallait la gifler 4 fois. Car les personnes (hommes comme femmes) qui insultent les parents des gens ne méritent que celà, même si le tribunal te condamne.

    Pourquoi aller jusqu’à injurier les parents ? Qu’ont-ils a voir dans cette bagarre ? étaient-ils là pendant la bagarre ces parents ? Ce doit être une raciste.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 13 avril 2010 à 13:22 En réponse à : Vu et Entendu au Palais de Banfora : Il se retrouve devant la barre après une gifle

    C’est répugnant de porter la main sur une femme mais si dans un contexte où des propos injurieux dépassent les bornes, cela peut bouster les nerfs et aller au forfait. Ceci dit, les femmes doivent aussi savoir tenir un tout petit peu leur langue. Mais Mr Maïga pouvait tout simplement séparer les enfants sans envenimer le feu car de toute façon, dans les minutes qui suivent, les enfants vont encore s’amuser ensemble et voilà que vous comparaissez au tribunal. Vous êtes condamné et votre honneur ne vous a pas sauver. Réfléchissez et donner conseil aux autres. Même si vous aviez raison, ces lui porter la main qui vous décrédibilise.

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