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L’article 37 et l’enracinement de la démocratie au Burkina : Question d’honneur !

Publié le vendredi 5 février 2010 à 01h34min

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2010 est une année électoralement importante pour le Burkina. La première sur les trois à venir. En effet selon les échéances normales, une élection présidentielle aura lieu en 2010, des municipales en 2011 et des législatives en 2012. Effervescence et joutes politiques donc en perspectives.

Et si dans les états majors des partis, ce n’est pas encore le branle bas de combat, il y a des signes qui ne trompent pas. Les conférences de presse se multiplient. Des sorties dans les provinces aussi, sans oublier les réunions statutaires des instances dirigeantes des formations politiques, suivies de déclarations de presse plus ou moins croustillantes.

L’administration n’est pas en reste. Bien au contraire. Elle s’investit dans la délivrance exceptionnelle de documents d’état civil nécessaire pour s’inscrire sur les listes électorales et pour prendre part aux votes. Des équipes spécialement conçues à cet effet sillonnent les départements et les villages dans toutes les provinces des 13 régions du pays.

Et pour montrer que l’exécutif accorde une grande importance à la question, les ministres chargés de l’administration du territoire et des collectivités locales apportent par des visites d’encouragement, un soutien actif aux officiers d’états civil qui se dévouent sur le terrain. La commission électorale nationale indépendante (CENI) pour sa part, en est à l’étape du renouvellement du mandat des membres de ses structures décentralisés.

L’engouement des délégués des différentes composantes à y prendre toute la place qui est la leur est une preuve, si besoin en était encore, que la CENI demeure une institution consensuelle crédible.

Des partis politiques, à la CENI, en passant par l’administration, le Burkina veut mettre les petits plats dans les grands pour des scrutins au dessus de tout soupçon de fraudes. C’est une question d’honneur pour le pays des Hommes intègres. Celle de savoir tirer les enseignements des crises socio- politiques des pays qui font confiance à la médiation du président du Faso.

Il est sage de balayer devant sa propre maison quand on veut donner des exemples de propreté à ses voisins. De fait, depuis 1991 le Burkina ne cesse d’améliorer l’organisation des scrutins électoraux, en réponse aux griefs récurrents de la classe politique.

Pour les futures scrutins, l’innovation majeure qui vaut son pesant de transparence démocratique, c’est l’exigence du passeport et de la carte nationale d’identité Burkinabè ou militaire, c’est à dire des pièces d’identification biométrique infalsifiables . Exit donc les actes de naissance, les livrets de famille et autres cartes professionnelles dont le processus et la qualité de fabrication donnaient lieu à des falsifications possibles et aisées.

Quand s’ajoutent à cette exigence de documents biométriques infalsifiables, la vigilance rodée, la crédibilité accrue de la CENI, la supervision inquisitrice des observateurs nationaux et internationaux, les élections à venir présentent les meilleures garanties de transparence.

C’est assurément l’une des raisons qui explique que les critiques de l’opposition se focalisent sur la relecture très probable de la loi fondamentale.

Leurs récriminations sur les velléités anti démocratiques des tenants du pouvoir portent moins sur la fraude aux élections, le monopole de la presse d’Etat, l’utilisation abusive des moyens publics, la partialité de l’administration.

Non ! Aujourd’hui plus qu’hier, les contempteurs du régime crient à hue et à dia sur ceux qu’ils appellent dédaigneusement les « courtisans » et les « têtes pensantes du CDP » qui s’apprêtent à « charcuter » la constitution pour supprimer les dispositions de l’article 37 qui limitent le nombre de mandats présidentiels.

Les opposants de tous bords tentent plutôt mal que bien de faire mousser la contestation sur leur profession de foi fallacieuse de républicains patriotes bon teint, contre « la menace, la dérive, la confiscation du pouvoir ».

Que des Burkinabè veulent voir Blaise Compaoré quitter le pouvoir, qu’ils ne soient pas partisans des formations politiques qui le soutiennent, c’est leur droit. De là à revendiquer le monopole de la sagesse politique, de la morale républicaine, du patriotisme altier est une condescendance maladroite mais surtout injustifiée.

Car, où étaient ces têtes bien pleines, ses poitrines de braves quand il fallait dénoncer les dérives dictatoriales du pouvoir révolutionnaire sous l’autoritaire Thomas Sankara ? Certains avaient prient la poudre d’escampette pour se prélasser à l’ombre des cocotiers au bord des lagunes pacifiques.

D’autres sont allés encore plus loin dans le frais de l’Hexagone où du Yucatan ! Le combat pour l’ouverture démocratique, ce sont bien Blaise Compaoré, ses courtisans, certaines têtes pensantes du CDP, ses amis, ses tanties, ses tontons…qui ont risqué leur vie pour revendiquer par le débat mais aussi l’agitation clandestine,une rectification de la révolution, prélude à la fondation de la IVe République.

Ce combat de la rectification pour les libertés et la démocratie gagné, certains exilés du ventre mais surtout de la couardise sont revenus, d’abord la queue entre les pattes avant que le pouvoir qu’ils exècrent de nos jours ne les aident directement ou indirectement à rebondir.

Aujourd’hui, il y en a qui roule carrosses et c’est tant mieux pour la démocratie et l’aisance retrouvées mais gare à l’anathème hâtivement jeté dans ces écrits et éditoriaux pamphlétaires sur « les courtisans et Blaise Compaoré » ; ceux-là qui s’étaient offerts en mouton de sacrifice pour que renaisse et vive la démocratie et la République. Mouton de sacrifice et non pas moutons de panurge. Simple question d’honneur !

L’Hebdomadaire du Burkina

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Vos commentaires

  • Le 6 février 2010 à 15:34, par sotigui En réponse à : L’article 37 et l’enracinement de la démocratie au Burkina : Question d’honneur !

    juste vous informer que l’acte de naissance et les jugemnts suplétif ou déclaratif d’acte de naissance font partie des pièces à l’inscription sur la liste électorale. on est donc très loin de la fin de la "fraudite". mettez vous au diapason de l’information législative avant d’écrire. sinon ça fais pas professionnel.

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