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Me Brahima Koné, président de l’UIDH : “Les travailleurs licenciés percevront la totalité de leurs salaires”

Publié le vendredi 22 janvier 2010 à 00h48min

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Le président de l’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH), Me Brahima Koné, a rencontré la presse, le 21 janvier 2010 à Ouagadougou. Il s’est agi d’expliquer les raisons ayant conduit au licenciement de huit employés de l’organisation et présenter la situation des droits de l’homme en Afrique.

Le président de l’UIDH, Me Brahima Koné, était particulièrement attendu sur la question du licenciement des huit employés de l’institution de défense des droits de l’homme, à la faveur de la conférence de presse tenue hier 21 janvier. A en croire Brahima Koné, arrivé à la tête de l’UIDH en mars 2007, ce sont des contraintes budgétaires qui ont conduit au licenciement des travailleurs de l’organisation. “Le budget de fonctionnement de l’UIDH dépassait trois millions de francs CFA par mois, alors que les bailleurs de fonds ont demandé d’investir plus sur le terrain, au détriment du fonctionnement. En plus, les cotisations ne rentraient pas”, a expliqué le président de l’UIDH. Dans la même dynamique, les bailleurs de fonds, selon Me Brahima Koné, ont exigé des réformes au sein de l’UIDH. “Tous les bailleurs conditionnent leurs subventions aux réformes. Dans cette situation, les statuts ne permettent pas de licencier le personnel”, a affirmé le président de l’UIDH.

Les licenciés rentreront dans leurs droits

Des huit travailleurs licenciés, un seul l’a été pour “faute lourde” et les sept autres pour “motif économique”. Et pour le président Koné, le licenciement pour motif économique n’est pas un crime en soi. “Car le licenciement pour motif économique veut dire suspension du contrat du travail. Et si la situation économique revient à la normale l’employeur peut faire appel à ces employés”, a laissé entendre le premier responsable de l’UIDH.

Et de rassurer que tous les travailleurs licenciés rentreront dans leurs droits. Un début de solution semble avoir été trouvé, car à la faveur d’une rencontre entre Me Brahima Koné et les travailleurs licenciés le 20 janvier 2010, promesse a été faite de payer la moitié des 17 mois d’arriérés de salaires aux seconds cités, et qui s’élève à environ 14 millions de F CFA.

Voilà pourquoi, Me Brahima Koné a plaidé pour que les ex-travailleurs abandonnent la procédure judiciaire qui est en cours (un procès est prévu le 11 février 2010). Pour lui “les salaires ne peuvent pas ne pas êtres payés, parce qu’ils constituent un droit reconnu à tout salarié”, a argumenté Me Koné.

Celui-ci a, par ailleurs, recusé certaines informations publiées par un confrère de la place et ayant trait à son traitement salarial et à “l’absence” de rapports. “Je n’ai jamais touché à un centime de l’UIDH. Et depuis février 2008, je n’ai pas touché à mes indemnités. Parce que je connais la situation financière de l’UIDH”, a déclaré le patron de l’organisation de défense des droits de l’homme en Afrique.

Dans le cadre de la réforme de l’UIDH, Me Koné a annoncé que d’importantes mesures ont été prises lors du congrès extraordinaire de l’institution tenu en juillet 2009 à Bamako, parmi lesquelles l’adoption de nouveaux statuts et règlement intérieur dont la mise en œuvre effective sera consacrée au prochain congrès prévu du 18 au 20 mars 2010 à Ouagadougou. Rejetant aussi les accusations selon lesquelles il s’activerait à transférer le siège de l’UIDH à Bamako, Me Koné (de nationalité malienne) a rassuré que selon les textes, le siège de l’union demeure la capitale burkinabè.

Un tableau sombre

La conférence de presse de l’UIDH a constitué un prétexte pour peindre un tableau de la situation des droits de l’homme en Afrique. Selon Brahima Koné, cette situation demeure préoccupante. Elle est caractérisée par les conflits armés, la mauvaise gouvernance, le refus de la part de nombreux dirigeants de satisfaire aux exigences de l’Etat de droit et leur volonté à tout prix de se maintenir au pouvoir à travers des élections truquées.

A cela, s’ajoutent le tripatouillage des constitutions, la culture de l’impunité, l’adoption de lois liberticides pour museler la presse et d’autres violations des droits humains qui constituent un frein à la démocratie et au développement durable. Pour étayer ses propos, le président de l’UIDH a évoqué les élections au Kenya et au Zimbabwe, la révision de la Constitution au Cameroun et au Niger, le retour des coups d’Etat militaires en Mauritanie, à Madagascar, les assassinats politiques en Guinée Bissau et les répressions sanglantes en Guinée Conakry...Seuls le Ghana et le Botswana sont cités comme bons élèves en matière de protection des droits de l’homme.

Gabriel SAMA

Sidwaya

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