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Sécurité intérieure : Le Colonel Emile Ouédraogo sonne le rassemblement

Publié le mercredi 16 décembre 2009 à 00h37min

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Au cours d’un atelier de validation, tenu hier mardi 15 décembre 2009 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), le ministre de la Sécurité, Emile Ouédraogo, a présenté son nouveau plan de bataille. Intitulé « Stratégie nationale de sécurité intérieure », le document suscite de réels espoirs tant son approche est innovante et sa démarche, anticipatrice et prospective.

Pour un atelier de validation, ce fut un véritable conseil de guerre contre l’insécurité : présence du chef du gouvernement, Tertius Zongo, et de plusieurs membres de son équipe, assistance de la haute hiérarchie militaire représentée par le chef d’état-major général des armées, Dominique Diendiéré, mobilisation des forces de l’ordre et de sécurité, participation de civils impliqués dans la lutte contre le banditisme sans oublier la présence du chef des Dozo, cette confrérie de chasseurs traditionnels. Aux grands maux, les grands remèdes !

Un rassemblement hétéroclite qui en dit long sur l’importance du nouveau plan de riposte à la criminalité sous toutes ses formes que se soient. Après une première validation interne par les spécialistes en charge des questions sécuritaires, voilà le document sur « la Stratégie nationale de sécurité intérieure » (SNSI) soumis une seconde fois à la réflexion dans un cadre plus élargi.

Une procédure dont le degré de minutie est à la hauteur de l’approche novatrice définie dans le texte : « Pour trouver des solutions globales à l’insécurité, il est essentiel que nous puissions d’abord clarifier le concept de sécurité intérieure, qui doit être fondé sur ce qu’on appelle la sécurité humaine ; celle-ci englobe non seulement la sûreté et la sécurité, mais aussi l’accès à la santé, à l’alimentation, à un environnement sain, à la justice sociale et à la distribution équitable des fruits de la croissance. D’ailleurs, il existe une étroite corrélation entre ces différents éléments au point que le manque de l’un a une forte influence sur l’individu et peut le pousser à poser des actes d’insécurité », a expliqué le ministre Emile Ouédraogo.

Premier du genre, le « livre blanc de la sécurité intérieure au Burkina Faso » a ceci d’original qu’il aborde le problème de la criminalité dans une démarche anticipatrice et prospective, repense la conception réductrice de la sécurité (celle qui la limite à la protection de l’Etat, de ses institutions, des collectivités et des personnes) et redéfinit la nature et le rôle des différents intervenants dans la lutte contre ce fléau transfrontalier :

« Pour nous, dans une région où les populations ont soif et faim ou même souffre de la maladie, l’idée de sécurité n’est plus la même que celle que lui donnent les gens des régions où il y a l’opulence et la joie de vivre », a poursuivi le ministre, avant d’appeler à la nécessaire réforme :

« Il est alors évident que les organes et système de lutte contre l’insécurité dont nous avons hérité du colonisateur sont à revoir, dans leur esprit et dans leur organisation afin de les adapter aux défis d’aujourd’hui. Les axes stratégiques doivent être précisés. Parmi ceux-ci, nous avons accordé une place importante à la participation communautaire ». Même son de cloche de la part du chef du gouvernement, Tertius Zongo, qui n’a pas caché le grand intérêt qu’il accorde aux recommandations qui seront issues du présent atelier :

« La sécurité est liée à la notion de sécurité humaine. Quelqu’un qui a faim est source d’insécurité ; quelqu’un qui n’a pas sa liberté politique, qui est frustré et exclu de la prise de décision devient un élément d’insécurité. Il s’agit pour nous d’aller résolument vers la sécurité qui réunit tout le monde ».

Résultats de plus de six mois de travail des services du ministère de la Sécurité et contenue dans un document de 92 pages, la nouvelle stratégie traite de quatre grands titres : « l’état des lieux » ; « L’approche conceptuelle de la sécurité » ; « Les menaces et les défis à la sécurité intérieure » ; et « Les axes stratégiques de la sécurité intérieure »

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 16 décembre 2009 à 07:41, par un digne fils du Faso vivant à New York En réponse à : Sécurité intérieure : Le Colonel Emile Ouédraogo sonne le rassemblement

    il était temps que le gouvernement prenne le problème à bras le corps. J’espère que ca ne se limitera pas seulement aux paroles. Il faut joindre l’acte à la parole le plus rapidement possible pour assurer la quiétude des dignes filles et fils du Faso

  • Le 16 décembre 2009 à 09:58 En réponse à : Sécurité intérieure : Le Colonel Emile Ouédraogo sonne le rassemblement

    participation de civils impliqués dans la lutte contre le banditisme sans oublier la présence du chef des Dozo, cette confrérie de chasseurs traditionnels
    QUE VIENT-IL FAIRE DANS CETTE MAUDITE SITUATION ?
    SOME

  • Le 16 décembre 2009 à 10:32 En réponse à : Sécurité intérieure : Le Colonel Emile Ouédraogo sonne le rassemblement

    On peut dire que ce concept de sécurité va frontalement à l’encontre de celui d’un va t-en guerre comme Djibrill BASSOLE. A mon avis, il est très pertinent et rejoint exactement ce que disent de nombreux analystes, notamment sur le conflit israelo-palestinien, l’afganistan, le pakistan et la somalie.
    Les "stratèges" israéliens et américains, auront beau avoir toutes les meilleures technologies qui existent, ils ne viendront jamais à bout du "terrorisme", tant que justement, ils ne prendront pas en compte tous les aspects liés à la sécurité, que Tertius et son gouvernement viennent d’opérer.
    Je crois que c’est un excellente expertise au Faso. Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin. Non seulement il faut élaborer la stratégie pour juguler l’insécurité dans sa globalité, mais aussi vendre à ceux qui s’en éloignent. Docteur Honoré !! pourrait trouver matière à devenir médiateur international (ou global, ou mondial). Ce n’est qu’un idée ! Mais qui sait ?

  • Le 16 décembre 2009 à 11:47, par poulumde@hotmail.fr En réponse à : Sécurité intérieure : Le Colonel Emile Ouédraogo sonne le rassemblement

    Félicitations aux Autorités chargées de la sécurité intérieure. Avec ce nouveau plan de bataille, elles sont en train de faire la preuve d’une maturité dans la gestion des affaires sociales et publiques. Je n’ai pas connaissance de l’ensemble du continu du nouveau plan mais les seuls propos que j’ai lus suffisent à me convaincre du pas en avant qui est fait. Ceci témoigne que notre pays a pris conscience qu’il ne doit pas rester un éternel et super élève de l’Occident, ou un "pauvre Lazare" toujours assis à la porte de la Banque Mondiale ou du FMI. Et maintenant que nous savons que "dans une région où les populations ont soif et faim ou même souffre de la maladie, l’idée de sécurité n’est plus la même que celle que lui donnent les gens des régions où il y a l’opulence et la joie de vivre", il nous appartient de faire la preuve de notre maturité et de notre intégrité. J’invoque la bénédiction du Ciel sur la réalisation de ce plan, et je souhaite bon vent à nos Autorités.

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