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COMMEMORATION DU 11-DECEMBRE A OUAHIGOUYA : Eviter que la route ne gâche la fête

Publié le mardi 1er décembre 2009 à 01h56min

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Les deux cas d’accidents, sur l’axe Ouaga-Ouahigouya, l’un aux alentours de Laye et l’autre aux environs de Arbollé au cours du week-end écoulé, nous servent de prétexte pour poser à nouveau le problème de la sécurité routière, et ce, en rapport avec le 11-Décembre. En décidant de célébrer la fête nationale du 11-Décembre à Ouahigouya, les Burkinabè, les Africains et les amis du Burkina ont été conviés dans la capitale de la région du Nord. C’est ainsi que les invités viendront de partout le Burkina et du monde par la route, par les airs et même par les eaux. L’expérience de la célébration du 11-Décembre à Fada doit servir de leçon à tous les niveaux. On se rappelle encore les cas d’accidents mortels qui ont endeuillé des familles et la nation toute entière. Le 11-Décembre se veut être une fête, donc l’occasion de réjouissances et de plaisir. Certes, la vie est faite de bon et de mauvais, mais nous devons faire en sorte que la fête soit belle pour tous, c’est-à-dire que tout le monde rit, chante, danse et mange à satiété.

Les efforts sont faits pour que les infrastructures (Citée des Forces vives, gare routière, salle de spectacles, etc.) soient prêtes le jour J. Elles le seront assurément. Nous estimons cependant que des efforts, tout aussi importants, devraient être faits également dans le domaine de la sécurité routière. Le ministère des Transports a décidé de commémorer le 15 novembre, jour du Souvenir, en hommage aux victimes d’accidents de la route. Cela démontre bien que cette question est préoccupante. De notre point de vue, elle devrait l’être surtout à l’occasion d’événements comme le 11-Décembre.

Nous voulons, à travers cet écrit, formuler des propositions et des recommandations à l’endroit des autorités, notamment aux présidents du Comité national et du Comité régional d’organisation des festivités du 11-Décembre en vue de minimiser les risques d’accidents sur les routes qui conduiront les invités à Ouahigouya. Il n’est pas besoin de dire que toutes les routes qui mènent vers Ouahigouya, particulièrement la Nationale N°2, seront engorgées. Il importe de prendre dès maintenant des mesures pour réduire les accidents dont on ne pourra éviter qu’ils se produisent, quelles que soient les précautions qui seront prises.

D’une manière générale, les accidents de la circulation sont dus à des causes techniques, humaines et autres. Parmi les causes techniques, on peut évoquer l’état des routes : chaussées étroites, nid-de-poule, virages serrés, endroits dangereux (comme les ponts) qui ne sont pas signalés, etc. Il y a aussi le mauvais état des véhicules qui circulent sans visite technique, sans assurance, sans phares, sans feux rouges, etc.

A ce premier niveau, nous voulons proposer que des travaux soient entrepris pour couper les herbes et les arbustes qui gênent la visibilité à certains endroits de la route. De même, des travaux devraient être entrepris pour boucher les trous ou réparer certains tronçons de la Nationale N°2. Il est également important de baliser certains passages de la route afin de prévenir les usagers de certains endroits à hauts risques. Nous proposons également que les forces de police et de gendarmerie soient déployées, dès à présent, sur les routes et effectuent des contrôles stricts et sévères sur les véhicules, de renvoyer au garage ou à la fourrière tous ceux qui n’auraient pas l’autorisation technique de circuler et ceux dont on sait, à vue d’oeil, qu’ils sont en mauvais état technique.

Pour ce qui concerne les causes humaines, nous pouvons évoquer le non respect ou l’ignorance du code de la route et des panneaux de signalisation, la conduite sans le permis ou en état d’ébriété, les excès de vitesse et, d’une manière générale, le non respect des règles de prudence. Là également, les forces de police et de gendarmerie devraient éviter toute complaisance. Il y va de la sécurité de nos compatriotes et la vie humaine ne peut être monnayée, sous aucun prétexte. Il faudra tout simplement empêcher de circuler tous ceux qui n’auront pas le permis de conduire et qui ne respecteront pas les règles en la matière.

Au titre des autres causes, on peut rappeler que dans un grand nombre d’accidents, sont impliqués des charrettes, des pousse-pousse et surtout des animaux de toutes sortes : des boeufs, des ânes, des cochons, des moutons, des chiens, etc. La région du Nord est réputée être une région d’élevage. C’est dire que la concentration d’animaux domestiques y est très forte. Les accidents impliquent parfois aussi des malades mentaux, des femmes et des enfants qui marchent souvent au milieu de la route ou essaient de la traverser sans aucune précaution.

Il importe donc de sensibiliser les éleveurs, les chefs de famille, les populations et surtout les habitants des villages qui longent les grands axes conduisant vers Ouahigouya sur les risques d’accident qui seront très élevés à l’occasion du 11-Décembre. Il ne faudrait pas seulement concentrer tous les efforts sur la Nationale N°2 et oublier les autres routes même si on en comprend les raisons. Les populations des provinces de la région feront aussi le déplacement vers Ouahigouya. Finalement, c’est tout le monde qui devra bénéficier des mesures sécuritaires qui seront mises en place. Les populations riveraines devraient attacher les animaux ou bien les surveiller et les empêcher d’approcher ou de traverser les grandes artères. Autrement, les accidents seront très dommageables sur les plans économique, financier et social pour tous. Cela est loin d’être l’objectif visé par la célébration du 11-Décembre à Ouahigouya.

En définitive, nous voudrions faire deux recommandations majeures. Premièrement, nous recommandons que les forces de police et de gendarmerie soient déployées progressivement sur la Nationale N°2 et les grands axes routiers qui mènent à Ouahigouya. Ceux-ci devraient respecter scrupuleusement les consignes qui leur seront données dans le sens du respect du code de la route et des règles de prudence, le but étant le renforcement de la sécurité des festivaliers et de l’ensemble de la population. En second lieu, nous proposons qu’une campagne de sensibilisation soit menée à l’intention des populations ; celles vivant en bordure des routes et tous les habitants de la région du Nord. Pour ce faire, le rôle que peuvent jouer ici les radios locales est très important. Elles pourraient initier des émissions à cet effet. C’est pourquoi elles doivent impérativement être associées à l’opération ’’Spéciale sécurité routière du 11-Décembre’’. Cette première bataille engagée, il faudrait ensuite ouvrir le second front : la sécurité routière à l’intérieur de la ville de Ouahigouya. Comme on le devine, la capitale du Yatenga sera une vraie fourmilière si des mesures ne sont pas prises pour canaliser la circulation dans la cité de Naaba Kaango.

Par Boureima OUEDRAOGO SONRE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 1er décembre 2009 à 03:48, par marcus En réponse à : COMMEMORATION DU 11-DECEMBRE A OUAHIGOUYA : Eviter que la route ne gâche la fête

    Je salue les propositions très constructives contenues dans le présent article. Il est toujours utile de prendre les précautions qui conviennent pour préserver la vie de chaque citoyen.Vivement que chaque citoyen puisse également, dans chacune de ses actions, poser les gestes qui protège sa propre vie et celle des autres.
    Merci d’attirer l’attention des autorités compétentes et de tous. Et que la fête du 11 décembre soit belle.

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