Ce samedi matin, la place Tiéfo Amoro de Bobo-Dioulasso qui a accueilli ladite cérémonie, ressemblait à un centre de dressage de chiens ou à une clinique vétérinaire. Par-ci, par-là, des chiens de toutes tailles et de toutes races, tenus en laisse par leurs maîtres, aboyaient à tue-tête. Ces propriétaires de chiens étaient là pour protéger leurs animaux et leurs familles contre la rage qui, selon le ministre Sékou Bâ, est devenue un problème de santé publique dans notre pays. En effet, selon les données compilées par le Laboratoire national d’élevage et les services sanitaires, de 2000 à 2008, sur 2157 prélèvements, 1221 cas de rage étaient confirmés, soit 56,6% de positivité chez les animaux suspects.

Maladie virale commune à l’homme et aux animaux, la rage est transmise essentiellement à l’homme par le chien, le chat et le singe à travers les morsures, les griffures et les léchages au niveau de la peau ou des muqueuses. « Nos enfants, par les relations qu’ils entretiennent avec les animaux de compagnie, sont les plus exposés », a prévenu M. Bâ. Il a poursuivi en rappelant que selon l’OMS, 10 millions de personnes reçoivent chaque année, un traitement antirabique et qu’environ 35 000 à 50 000 personnes meurent chaque année, dans le monde du fait de la rage dont 30 à 60 % des cas concernent des enfants de moins de 15 ans. Dans certains pays développés, la maladie a été sensiblement réduite, voire éradiquée, grâce à la vaccination obligatoire des animaux de compagnie et à l’élimination des chiens et chats errants. « A l’image de ces pays, nous devons nous convaincre au Burkina, de la nécessité de vacciner systématiquement nos animaux de compagnie », a souligné le ministre Bâ.

Pour cette campagne, l’objectif global est de réduire la prévalence et l’incidence de la rage en vaccinant au plan national, 80% des animaux sensibles, soit 626 000 chiens et 240 000 chats. La vaccination se fera dans tous les secteurs des villes et villages. Tous les techniciens d’élevage et les vétérinaires privés seront mis à contribution. Des équipes mobiles, en plus des centres de vaccination fixes, feront du porte à porte pour vacciner les animaux. Afin de rendre accessible le vaccin au plus grand nombre de propriétaires d’animaux de compagnie, le gouvernement a subventionné le coût du vaccin, ce qui fait qu’il revient 1000 F CFA au lieu de 10 000 F. Sékou Bâ a donc invité les propriétaires de chiens, chats et singes à faire vacciner leurs animaux pour la sécurité de leur famille et de leur entourage.

« C’est le moyen le plus sûr de prévenir et de vaincre la rage », a-t-il dit. La 2è adjointe au maire de Bobo-Dioulasso, Assita Ouattara et le directeur régional des Ressources animales, Dominique Ilboudo, ont salué le choix de la ville de Sya pour le lancement de la campagne, vu qu’avec l’agrandissement de la ville, de nombreuses familles possèdent des animaux de compagnie. « Toute chose qui augmente le risque de contamination des animaux », a noté M. Ilboudo. Dans les Haut-Bassins, depuis le début de l’année, ce sont au total, 562 chiens mordeurs qui ont été recensés avec 70 personnes traitées. Pour la présente campagne, ce sont plus de 20 000 animaux qui y seront vaccinés.
Bakari Dembelé, technicien supérieur d’élevage et la troupe Noussondia, dirigée par une autre technicienne supérieure d’élevage, ont apporté leur touche à la cérémonie, à travers la musique et un sketch de sensibilisation à la lutte contre la rage.

Clarisse HEMA

Sidwaya