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AFFECTATION D’ENSEIGNANTS : Le sort des élèves compte pour du beurre

Publié le mardi 27 octobre 2009 à 06h24min

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Depuis bientôt un mois, les élèves des écoles, des lycées et des collèges ont repris le chemin de leurs établissements. C’est reparti pour neuf mois de labeur acharné. Pour les parents, ils sont nombreux comme vous et moi à penser qu’il suffit de trouver une place dans un lycée, un collège ou dans une école primaire pour se débarrasser de la marmaille bruyante et taquine à l’excès. « Les classes ont repris. Ouf, on va pouvoir respirer ! Nos tympans vont se reposer pendant quelque temps », entend-on dire souvent par des pères et des mères d’élèves.

Mais non, vos tracasseries sont loin d’être terminées. Les parents d’élèves doivent veiller à ce que chaque classe soit pourvue d’un enseignant pour le cas des écoles primaires et d’enseignants en nombre suffisant pour le cas des lycées et collèges. Car ce que l’on constate, c’est que des classes restent dépourvues de maîtres et de professeurs pendant parfois plus d’un trimestre, voire deux. Pour le cas des écoles primaires, des enseignants viennent comme pour connaître leur lieu d’affectation et retournent tranquillement d’où ils sont venus et ce pour une longue période et tant pis pour les élèves.

D’autres font tout simplement et fréquemment l’école buissonnière : présents quelques jours en classe et absents des classes pendant des semaines ; ils repartent généralement à leurs affaires et la plupart du temps dans la localité urbaine la plus proche. Ces problèmes sont surtout observables dans les villages pourvus d’écoles primaires. Et les complicités sont telles que tout cela n’est jamais dénoncé. Même les bureaux des parents d’élèves dont les membres sont plus préoccupés par leur pérennité à leur poste et par les fruits des cotisations, ne disent mot de tout cela. Certains bureaux de parents d’élèves dans les villages n’ont pas été renouvelés depuis plus de quinze ans. De ce fait, ils n’ont aucun pouvoir de dénonciation par rapport à toutes ces pratiques dolosives qui ramènent en arrière les écoliers et les élèves. Les ministères en charge de notre éducation devraient redoubler de vigilance car comme chacun le sait, l’éducation occupe une place primordiale dans l’histoire d’une nation.

Les parents d’élèves sont également interpellés. Il ne s’agit plus, de nos jours, de confier l’enfant à l’école et de s’en laver les mains après. La vie de l’école doit être suivie pas à pas dans ses aspects enseignement, présence effective de tout l’encadrement, etc. C’est avant tout le rôle dévolu aux associations des parents d’élèves. Il faut aussi que les inspecteurs soient des gens au-dessus de tout soupçon en tant qu’éducateurs et à qui on devrait donner suffisamment de moyens, notamment logistiques, pour des inspections récurrentes dans les établissements scolaires. Certes, en dernier ressort, la tâche de sévir en cas de manquement revient au Directeur régional et celui-ci doit avoir la force morale de le faire. Au total, tout le monde doit se sentir interpellé si l’on veut que notre système éducatif ait de la consistance pour jouer à fond son rôle de puissant catalyseur du développement. Pour l’instant il y a trop de permissivité, d’affairisme et de faiblesse dans l’univers éducatif. L’éducation est une chose trop sérieuse que même un environnement d’immoralité ne saurait pervertir.

Sidzabda

Le Pays

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