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CHUSS Souro Sanou : Des médecins réclament leurs émoluments

Publié le vendredi 4 septembre 2009 à 06h49min

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La directrice du CHUSS, Korotoumou Ouattara

Les spécialistes et hospitalo-universitaires du Centre hospitalier universitaire Souro-Sanou (CHUSS) menacent de “ rester chez eux ”, si la direction générale ne procède pas, d’ici fin septembre 2009, au paiement des sommes qui leur sont dues au titre des reversements et des émoluments des médecins de l’hôpital.

Sur la base d’un arrêté interministériel en date du 23 juillet 2008 (2008-0272/ MS/MEF/MFPRE), le ministre de la Santé a enjoint, en juin dernier les premiers responsables de trois Centres hospitaliers universitaires (CHU) de payer les indemnités liées aux émoluments des hospitalo-universitaires et au reversement des médecins spécialistes dans la catégorie P. La mesure est effective pour les hospitaliers des CHU Yalgado Ouedraogo et Charles De Gaulle de Ouagadougou depuis fin août 2009, alors que leurs collègues de Bobo-Dioulasso, se sont vu proposer la fin du mois de novembre prochain pour le règlement d’une partie de la somme.

La décision de la direction générale, évoquant “ un manque d’argent ”, a suscité le mécontentement des principaux concernés. Ils ont pour cela, adressé une lettre en date du 1er septembre 2009, au ministre de tutelle pour “ le prendre à témoin ” et l ‘informer de la situation des hospitalo-universitaires du CHU Souro-Sanou. Pour le Pr Aboubacar Nacro, chef du service pédiatrie de l’hôpital, il est inadmissible que leurs collègues de Ouagadougou, au nombre de 300, puissent entrer dans leurs droits pendant le CHUSS de Bobo-Dioulasso se montre incapable de gérer seulement une trentaine de personnes. De l’avis du Pr. Nacro , “ les difficultés financières sont imputables à la direction générale ”, si difficultés il y a. Il estime avoir consenti des sacrifices avec ses collègues, en acceptant d’une part, que les avantages soient comptabilisés à partir de juin 2008 (alors que beaucoup sont spécialistes depuis 20 ans) et de l’autre, que le paiement de la dette sociale soit échelonné.

En effet, cette dette se chiffre à environ 93 millions de nos francs au titre des émoluments et les intéressés ont proposé à la direction du CHUSS le paiement de 6 mois de rappel (environ 41 millions de F CFA) et le rééchelonnement de l’autre moitié. Mais la direction générale “ craint une cessation de paiement des salaires de l’ensemble des travailleurs si elle s’exécute ”. Face à ce qu’ils considèrent comme “ des manœuvres de diversion de la direction générale ”, les médecins spécialistes et les hospitalo-universitaires du CHUSS de Bobo-Dioulasso, se réservent le droit d’entreprendre toute action afin de recouvrer leurs dûs si rien n’était fait d’ici fin septembre 2009 au plus tard. Ils ont signifié leur “ ferme détermination à faire aboutir ces revendications ” à la directrice générale, Korotoumou Ouattara, dans une lettre en date du 20 août 2009.
Mme Ouattara rétorque que les intéressés sont animés d’une “ volonté manifeste de ne pas comprendre ”. Selon elle, le problème des émoluments et des avancements est “ un dossier hérité ”, car elle a réglé tous les problèmes de la même nature à Ouahigouya, son poste précédent.

Elle précise par ailleurs qu’elle a trouvé “ d’importants arriérés ” à sa prise de service (209 millions de F CFA, dont 93 millions au titre des émoluments et qu’ “ on ne va pas sacrifier le salaire de près de 700 travailleurs pour payer les indemnités d’une trentaine de médecins ”
La directrice générale a proposé, par conséquent, de procéder au paiement des reversements a partir de fin novembre 2009 et des émoluments à partir des subventions de 2010. Les hospitalo-universitaires “sont partis trop vite. Ils veulent tout, tout de suite”, a-t-elle conclu.
Le ministre de la Santé saura peut-être trouver une solution, à la prochaine rentrée gouvernementale, dans l’intérêt des usagers pour que le CHUSS de Bobo-Dioulasso ne devienne pas un CSPS, en l’absence des hospitalo-universitaires, comme ils le prédisent eux -mêmes.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)


Monsieur le Ministre de la Santé

Nous venons, par cette lettre, vous informer de la situation des hospitalo-universitaires du Centre Hospitalier Universitaire Souro Sanou (CHUSS) de Bobo-Dioulasso.
En effet, depuis le mois de juin 2009, suite à votre injonction de payer les indemnités liées aux émoluments de ces derniers et au reversement des médecins spécialistes dans la catégorie P, la direction du CHUSS ne cesse de faire des fuites en avant. Pendant que les deux autres hôpitaux ont commencé la mise en œuvre de votre décision, ce n’est pas le cas du CHUSS.

Depuis le mois de Juin le paiement a toujours été reporté au mois suivant. La direction générale avec son staff de financiers craint une cessation de paiement des salaires de l’ensemble des travailleurs si elle s’exécute. Les dernières négociations avec la direction générale en date du 27 août 2009 montrent que celle-ci n’est pas prête à faire quelque chose avant fin novembre si le budget le permet (dixit la Directrice Générale).
Nous pensons que, si en septembre 2009 la direction n’a pas d’argent, ce n’est pas en novembre qu’elle en aura. Mieux les difficultés financières ne sont pas l’œuvre des travailleurs en particulier des hospitalo-universitaires mais de la responsabilité de la direction générale.

Pour montrer notre disponibilité à la résolution des problèmes, nous avons proposé au mois d’août le début du paiement avec six mois de rappel au lieu de douze, les six mois restant pouvant faire objet de discussion de rééchelonnement. Mais c’est une fin de non recevoir que nous a opposée la direction générale.
Nous avons demandé à notre direction de contacter celles des deux autres CHU à toutes fins utiles. Tout cela semble mal pris. Nous avons montré à la direction générale que le temps va gonfler cette dette sociale qui sera plus lourde et dure à payer.

C’est en cela que nous vous prenons à témoin ainsi que l’opinion bobolaise et nationale qu’il ne saurait y avoir deux poids deux mesures : pendant que les intéressés des deux autres CHU du pays ont une solution claire à ce problème, c’est le divertissement à Souro-Sanou malgré le fait que les hospitalo-universitaires soient moins nombreux qu’au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado-Ouédraogo (CHUYO).
Monsieur le Ministre, les problèmes perdurent au CHUSS et s’accumulent sans solution. Les hospitalo-universitaires ne sauront être des bouc-émissaires qui doivent attendre que tous les problèmes se résolvent avant de rentrer en possession de leur dû.
Si en septembre 2009, la proposition minimale n’est pas mise en œuvre, la section SYNTSHA du Houet se réserve le droit d’entreprendre toute action pour faire aboutir cette juste réclamation.

Bobo-Dioulasso, le 01-09-2009

Pour la section SYNTSHA du Houet, Le Secrétaire général : BAHAN Damoudo


Les médecins spécialistes et hospitalo-universitaires du CHUSS Bobo-Dioulasso

Burkina Faso

A

Madame la Dierctrice Générale
du CHUSS Bobo-Dioulasso

Objet : Paiement des sommes dues au titre des reversements et émoluments des médecins du CHUSS

Madame la Directrice Générale,

Suite aux rencontres multiples que nous avons eues avec vous pour le paiement des sommes dues au titre des reversements et émoluments, nous n’avons rencontré que votre refus catégorique de résoudre ce problème. Pendant que les deux autres Centres hospitalo-universitaires (CHU) ont commencé le paiement effectif, vous vous obstinez à reporter le règlement du problème à une date incertaine de 2010 sans en préciser les modalités.
Conformément aux arrêtés interministériels : 2008-0272/MS/MEF/FPRE du 23 juillet 2008 et 2007-336/PRES/PM/MFB/MFPR/MS du 25 mai 2007 nous exigeons de percevoir notre dû au plus tard fin septembre 2009. Au-delà de cette date, nous nous réservons le droit d’entreprendre toute action afin de recouvrer nos droits.
Tout en vous souhaitant bonne réception, soyez assurée Madame la Directrice Générale de notre ferme détermination à faire aboutir nos revendications.

Bobo-Dioulasso, le 20 août 2009

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 septembre 2009 à 15:17, par bypac En réponse à : CHUSS Souro Sanou : Des médecins réclament leurs émoluments

    Toutes les procédures sont en bonne et due forme, alors je suis tout à fait d’avis que tous les moyens à votre disposition soient mis en oeuvre pour avoir vos dûs. Déjà que c’est un sacrifice d’être médecin, s’il faut encore en pâtir financièrement ce serait inadmissible...
    Alors en avant la grève...

    • Le 7 septembre 2009 à 11:50, par xyz En réponse à : CHUSS Souro Sanou : Des médecins réclament leurs émoluments

      Ah oui ! On ne peut pas demander à certains d’attendre que d’autres aient leur salaire garanti pour un travail non encore fait et mettre sous silence ce qui est déjà dû depuis plus d’un an !!! Je crois que la direction tente de diviser le personnel. Soyons vigilent. C’est de cette manière qu’on s’est arrangé pour exclure les médecins du reversement alors que les infirmiers en ont bénéficié depuis 1999 et qu’on a renvoyé l’échéance des médecins en 2007... Quelle injustice !!!!!

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