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GREVE DES AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Contre le silence radio du gouvernement

Publié le mercredi 6 mai 2009 à 02h32min

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Ceci est un appel de la coordination des syndicats de la Fonction publique aux travailleurs afin de faire de la grève des 12 et 13 mai 2009, un "vibrant succès".

Les 12 et 13 mai 2009, la coordination des syndicats de la Fonction publique appelle toutes les travailleuses et tous les travailleurs de ce secteur à un arrêt de travail de 48heures pour la satisfaction de sa plateforme minimale en quatre points :

1. la constatation sans condition des avancements de 2007 et 2008 avec leurs effets financiers pour l’ensemble des travailleurs de la Fonction publique ; 2. l’arrêt de la mise en œuvre du nouveau système d’évaluation des agents de la Fonction publique et le retour à l’ancien système en attendant sa relecture consensuelle ; 3. l’annulation sans condition des sanctions prises à l’encontre des travailleurs du SAMAE du SATB, du SYNAJ et du SGB ; 4. la restitution des sommes illégalement coupées pour fait de grève.

Camarades travailleuses, Camarades travailleurs,

Pourquoi avons-nous choisi d’aller en grève ? Plus de quatre mois après l’échéance fixée par le Premier ministre pour le remplissage des fiches d’évaluation, du nouveau système de notation, la question des avancements 2005-2006 et 2007-2008 n’a toujours pas été réglée au niveau des agents de la Fonction publique. Il faut rappeler qu’à la rencontre gouvernement/syndicats de 2008 concernant la régularisation des avancements de 2007 et 2008 avec leurs effets financiers, le gouvernement avait pris l’engagement de discuter de la question au cours d’une rencontre qu’il allait convoquer entre le ministère de la Fonction publique et nos organisations syndicales. Plus de cinq (5) mois après, silence radio du côté gouvernemental. Et nous attendons toujours !!!

En réalité, des préoccupations des travailleuses et des travailleurs, des problèmes sociaux qui les minent et qui vont jusqu’à clochardiser certains, le gouvernement de la IVe République n’en a cure. Ce qui le préoccupe au quotidien, c’est la mise en œuvre des instructions de la Banque mondiale et du FMI, à savoir maîtriser et réduire autant que possible la masse salariale. C’est là, la figure des Programmes d’ajustement structurels (PAS) qui ont mis à genou les économies de tous les pays qui les ont appliqués dont le Burkina Faso.

De la même façon que la privatisation de nos sociétés vitales ont réduit des millions de travailleurs à la déchéance, au chômage et à la mort, la Réforme globale de l’administration publique (RGAP) vise exactement les mêmes objectifs : liquider notre Fonction publique. L’adoption de la RGAP et sa loi n°13 du 18 avril 1998 a abouti à l’élaboration d’une grille salariale comportant un nombre inéquitable d’échelons (28 à 32 contre 11 dans l’ancienne grille). Toute chose qui nous permet d’affirmer avec aisance que le nouveau système d’évaluation n’est pas fait pour arranger le fonctionnaire. Bien au contraire, c’est pour bloquer les revenus des agents publics. Pendant ce temps, divers mécanismes sont aménagés pour des avancements automatiques des chefs et directeurs de service, présidents d’institutions, etc.

Camarades travailleuses, Camarades travailleurs ;

En jetant un regard sur le budget 2009 de l’Etat burkinabè, on note que sur un total de dépenses prévisionnelles estimées à 1 043 874 882 000 F CFA, seulement 207 397 156 000 F CFA sont consacrés aux dépenses du personnel, soit 19,86%, moins de 20% pour le traitement salarial des agents de l’Etat qui, depuis des décennies, voient leurs conditions d’existence s’empirer. Pendant ce temps, les députés, les ministres simples, délégués et autres d’Etat, les présidents d’institutions, bref, les dignitaires de la IVe République vivent dans un luxe révoltant, ignorant la vie chère qui constitue le quotidien des travailleuses et travailleurs honnêtes de notre pays. Face à cette situation de paupérisation généralisée, notre peuple dans toutes ses composantes développe des luttes multiformes pour de meilleures conditions d’existence. En réponse, le gouvernement de la IVe République choisit la voie de la répression, remettant ainsi en cause les libertés démocratiques et syndicales chèrement acquises. On peut citer entre autres :
- en mai 2006, la répression dont ont fait l’objet 105 travailleurs du ministère des Affaires étrangères suite à la manifestation publique légale et autorisée, organisée par leur syndicat, le SAMAE ;
- en 2007, 77 militants du SATB ont été affectés ou démis de leur fonction en vue de liquider le syndicat ;
- toujours en 2007, le gouvernement interdit la marche des magistrats organisés au sein du SBM ;
- de juin à septembre 2008, le gouvernement a opéré des coupures illégales et répressives de salaires pour fait de grève sur des milliers de travailleurs à des fins d’intimidation et pour les affamer ;
- on a encore en mémoire la violente répression abattue sur les militants de l’ANEB en juin 2008 suite à la lutte engagée pour de meilleures conditions d’étude et de vie. La même année, le directeur du Centre hospitalier universitaire Yalgado a fait tirer sur les internes dans l’enceinte de l’hôpital. Alors que ceux-ci ne revendiquaient que leur droit.

- enfin en février 2009, suite au mot d’ordre de grève lancé par le SYNAJ et le SGB largement suivi au plan national, le gouvernement, au lieu de se pencher sur les problèmes qui lui ont été soumis, a une fois encore choisi la voie de la répression ; Comme vous pouvez le constater, les autorités de la IVe République, théoriciennes du dialogue social, non contentes de prendre des mesures antipopulaires qui aggravent les conditions de vie des travailleurs, ont choisi la voie de la répression pour empêcher toute velléité de lutte.

Face à cette situation, la coordination des syndicats de la Fonction publique ne peut rester indifférente, inerte, car partout où il y a oppression, il y a résistance et lutte. En conséquence, les directions des syndicats qui composent ladite coordination invitent toutes les travailleuses et tous les travailleurs de la Fonction publique à faire de la grève des 12 et 13 mai un vibrant succès.

Mobilisés et unis, nous vancrons ! Seule la lutte paie !

Ont signé :

SYNATEB Tahirou TRAORE Secrétaire Général SYNATIC Justin COULIBALY Secrétaire Général

SNAID François D.MOYENGA Secrétaire Général

SYNTER Mamadou BARRO Secrétaire Général SYNTSHA Raphaël NANEMA Secrétaire Général

SAMAE Désiré B. SOME Secrétaire Général SATB Idrissa KABORE Secrétaire Général

SYTTPBHA François OUEDRAOGO Secrétaire Général

SYNTETH Laurent NACOULMA Secrétaire Général

SYNTAS Victor HIEN Secrétaire Général

SPESS Arouna LANKOANDE Secrétaire Général SYNATRAG Emmanuel SIAMBO Secrétaire Général SYNTPC Félix BONKOUNGOU Secrétaire Général

SYNAPAGER Apollinaire KABORE Secrétaire Général

FESEB P.O. Hippolyte KIEMDE Soumaïla LINGANI Secrétaire Général SYNAJ Moussa OUATTARA Secrétaire Général SGB P.O. Marou ILBOUDO Daniel WANGRAWA Secrétaire Général

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 6 mai 2009 à 15:38, par kaline En réponse à : GREVE DES AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Contre le silence radio du gouvernement

    Pour une fois tous les syndicats se réunissent pour une même cause !je vous encourage !
    A ceux du gouvernement sachez que rien n est éternel !et le cas du burkina n en est pas spécial !rien qu à voir ce ki se passe du coté de la guinée et vous comprendrez que la roue tourne !
    Vous ferez mieux de vous pencher sur les questions sociales du pays que de boire du vin après chaque repas !

    Etudiante du coté du Maroc

  • Le 7 mai 2009 à 16:53 En réponse à : GREVE DES AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE : Contre le silence radio du gouvernement

    Quel avenir pour un enfant qui nait aujourdhui au Burkina ? Systeme educatif baffoue a la mesure asphyxie’, impunite sans precedent surtout l’abus et du pouvoir par les proches du gouvernement, systeme judiciaire a la solde du gouvernement presque inexistant ou corrompu (par les libanais plus Burkinabe que nous memes).

    Dieu finira par faire justice. Un gouvernement qui ne se penche sur aucune preocupation sociale meme celles des plus precieuses pour le devenir du Burkina notre cher patrie comme l’education (universite’).

    Saluons le President pour tous ses efforts de paix dans la sous-region mais rappelez-vous Mr le President que vous avez ete mandates par le peuple du Burkina et vous lui devez des comptes quand a la gestion des affaires courantes du pays. L’ere de cette gouvernance a l’ombre et de protection du pouvoir est revolu chers membres du gouvernement. Sortez de vos reserves et rassurer votre peuple quand a l’execution de votre mandat en cours, de l’ecart entre des promesses de campagnes et vos realisations, ce peuple est fatigue du mutisme et de l’opacite’ du gouvernement.

    Mais il ya de plus en plus d’intellectuels a l’exterieur du pays qui se soucient bien du devenir du Burkina, je salue l’initiative de la convention sur l’Alternance ? Rien ne vas plus au Burkina et rien ne l’explique, nous ne sommes ni en guerre ni en paix ou sommes nous sans development reel, avec toute une jeunesse sacrifiee, des generations sans lendemain ?

    Mr le president Ou va notre pays ?
    Les accidents de routes qui ne font que decimer le peuple, les mutilations de corps aux quatre coins de Ouaga et du Burkina, des responsables du pays qui se retrouvent avec filles a l’age de leurs enfants sans que le gouvernement ne reagisse, le system educatif et scholaire en deroute, les travailleurs insatisfaits par un salaire qui ne tient pas compte de la realite de la vie, des gymnastiques politiciennes visant a otoyer des postes importants du pays non par competences mais par soucis de preserver a des proches.

    Ce genre de gestion est en perte de vitesse partout en Afrique. Au cameroun Paul Biya a arrete plusieurs de ces proches collaborateurs impliques dans des detournements, n’attendons pas que le Burkina vive le meme sort que la Guinee-Bissau,la Cote d’Ivoire, l’Afrique du sud (demission de Tabo Mbeki), ......

    Chers membres du gouvernement, pensez a l’avenir de vos enfants non de vous memes d’Abord.
    Excusez-moi je me suis juste reveiller et je crois que chaque Burkinabe doit maintenant se pencher sur la question de l’alternance .Que Dieu vous Benisse !!!!!!!
    Un Burkina de l’exterieur
    une Bonne lecture des crises en Afriques permet une fois de plus de dire qu’apres la Cote d’Ivoire, c’est le Burkina qui sera en Crise dans la sous-region, mais celle-la pas des moindres, car dans un pays sans alternance, le peuple fini par se lasser et la grogne sociale gagne de plus en plus du terrain.

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