Après les différents corps constitués de l’Etat, c’est au tour du corps diplomatique et des organisations internationales et interafricaines accrédités au Burkina Faso de sacrifier à la tradition : la présentation des vœux du nouvel au Chef de l’Etat, Blaise Compaoré. Cela s’est passé à la présidence du Faso à Kosyam, le jeudi 8 janvier 2009. Tous les intervenants ont souhaité à Blaise Compaoré leurs vœux de longévité, de santé, de paix et de prospérité à sa famille et au peuple burkinabè tout entier.

Ouvrant le bal des interventions, le représentant de l’ensemble des agences du système des Nations unies, Babacar Cissé a eu une pensée pour les victimes des catastrophes ayant frappé le monde au cours de l’année 2008 du fait des hommes ou de la nature. “Au-delà de l’émotion que ces catastrophes ont pu susciter et des élans de solidarité que nous avons pu constater çà et là, ces événements doivent nous amener à nous interroger davantage sur la problématique de la sécurité humaine...”, a laissé entendre Babacar Cissé. Pour celui-ci, ces questionnements devront permettre de véritablement réévaluer la manière de prévenir les catastrophes et de préserver la paix et la sécurité sur la planète terre.

C’est là que Babacar Cissé a salué l’engagement personnel du président Blaise Compaoré dans la promotion de cette paix tant recherchée, de sa stabilité dans le monde et surtout dans la région. Et le doyen du corps diplomatique, l’ambassadeur Richard Kodjo de la Côte d’Ivoire ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme que les prises de position du Président du Faso dans les instances internationales en faveur d’un monde beaucoup plus civilisé où la loi de la jungle n’a pas sa place, résument bien les aspirations de la grande majorité des citoyens du monde. “Bien entendu, nous sommes d’avis que la perspective d’un monde meilleur commande une nouvelle architecture mondiale des finances et de l’économie...”, a relevé le doyen du corps diplomatique, porte-parole de ses pairs.
Pour le diplomate ivoirien, 2008 marquera à jamais l’histoire de l’humanité par la survenue d’événements majeurs.

Et celui-ci de citer l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis. Une victoire pour la nation américaine, voire selon lui, de l’humanité tout entière sur les préjugés raciaux et culturels. Les autres événements majeurs évoqués par l’ambassadeur Kodjo sont les crises alimentaires, énergétiques, financières et économiques. Soulignant l’engagement du Chef de l’Etat pour la paix au Togo, en Côte d’Ivoire et au Soudan, Richard Kodjo soutient que ce sont autant de bienfaits et de don de soi dans un univers où, la tendance est “chacun pour soi et Dieu pour tous”, qui dénotent indubitablement les vertus dont seuls sont dotés les grands hommes.

Le diplomate a relevé que si les efforts de Blaise Compaoré pour le développement de son pays sont maintenus dans un climat de paix et de stabilité durable, avec ses dettes intérieures et extérieures maîtrisées et un produit intérieur brut en constante progression, le Burkina Faso, frappera dans un avenir très proche aux portes des pays émergents.

Blaise Compaoré, à son tour, a manifesté sa gratitude pour les vœux à son endroit et souhaité à ses interlocuteurs la même chose. Le chef de l’Etat n’a pas occulté l’embrasement de Gaza qui domine l’actualité internationale en ce début d’année 2009. “La crise humanitaire insupportable qui prévaut à Gaza constitue un véritable désastre politique et diplomatique et va affecter durablement les intérêts des peuples palestinien et israélien...”, a-t-il dit. Elle dénote, selon lui, un échec de la communauté internationale et appelle tout le monde à un arrêt immédiat des combats, au traitement des questions humanitaires et la reprise des négociations. Pour créer les conditions d’un dialogue constructif, le Président du Faso est d’avis qu’un arrêt indispensable sur deux éléments d’importance capitale est nécessaire.

Il s’agit de s’interroger, selon lui, si le peuple palestinien peut recouvrer ses droits sans une unité politique. Le deuxième élément est de se demander si l’on peut exclure des négociations une force politique comme le Hamas qui a une forte influence incontestée chez les Palestiniens. “Une approche plus réaliste de ces questions ouvrira la voie à un dialogue positif et favorable à la restauration d’une paix renforcée dans cette partie du monde”.

C’est dans cet objectif que le Burkina Faso réaffirme son engagement à œuvrer de façon active au sein du Conseil de sécurité pour une issue négociée du conflit. Le président du Faso a affirmé qu’il faut saluer les avancées des processus d’intégration sur le continent et les partenariats établis entre l’Afrique, l’Europe, l’Inde, la Chine, la Turquie, l’Amérique latine, le Japon à travers la TICAD, les Etats-Unis d’Amérique par l’Agoa et le Millenium challenge corporation.

Le Burkina Faso, qui entame sa deuxième année au Conseil de sécurité des Nations unies, poursuivra, selon lui, ses efforts dans la promotion de la démocratie et la stabilité en Afrique et dans le monde. Il a réaffirmé son engagement à accompagner la Côte d’Ivoire dans l’application effective de l’Accord politique de Ouagadougou, en particulier le quatrième accord complémentaire signé, le 24 décembre 2008, et a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’un appui nécessaire soit apporté à ce pays pour l’organisation d’élections justes et transparentes.

Blaise Compaoré a félicité les autorités et le peuple ghanéens pour la tenue exemplaire de l’élection présidentielle. Il a également souhaité l’organisation d’élections libres et transparentes en Guinée suite au changement intervenu dans ce pays.

Etienne NASSA

Sidwaya