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COUPURE DE SALAIRES POUR FAIT DE GREVE : "Tout est flou"

Publié le mercredi 22 octobre 2008 à 01h00min

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Les retenus sur salaires pour fait de grève semblent s’opérer de façon anarchique. C’est en tout cas le constat fait par cet enseignant, au vu de certaines coupures.

"En juin dernier, certains agents de la Fonction publique ont constaté pour la première fois une retenue de salaire, pour fait de grève, sur leur bulletin de paie. Le même scénario s’est répété en fin juillet mais en août, les salaires sont restés intacts et nous pensions que c’était la fin des opérations quand bien même on n’y comprend pas grand-chose. Mais à notre grande surprise, cela s’est répété au mois de septembre. Je fais partie de ceux qui ont subi et subissent ces coupures anarchiques, mais là n’est pas le problème. Le problème se situe surtout au niveau des montants retenus qui n’obéissent à aucune logique à mon sens. La somme totale retenue sur mes trois mois de salaire s’élève par exemple à trente mille francs (30 000 F CFA) soit dix mille francs (10 000 F CFA) par mois de coupure.

Il en est de même pour deux de mes adjoints. Ce qui me paraît paradoxal car leur revenu mensuel est inférieur au mien. Le même constat se fait au niveau de certains de nos supérieurs dont les montants retenus sur leur salaire sont inférieurs aux nôtres. Les exemples ne sont pas exhaustifs mais je m’en tiens à ce que j’ai vu et constaté. Pour ce mois par exemple certains collègues ont subi une coupure allant de cent soixante douze francs (172 F CFA) à neuf mille francs (9 000 F CFA) alors qu’on leur avait coupé dix mille francs (10 000 F CFA) en juin et juillet. Comment pouvons-nous comprendre cela ? Etant dans un Etat de droit où le droit de grève est reconnu par notre Constitution, nous ne sommes nullement surpris par ces retenues mais plutôt par les taux appliqués pour ces coupures. Nous ne savons pas non plus le montant total exact qu’on doit retenir sur le salaire de chaque gréviste. Nous voulons une explication et nous pensons que c’est un droit.

Il y a des gens qui n’ont jamais pris part à une grève mais qui ont subi injustement des coupures et vice versa. Même si l’Etat a le droit de faire des retenues pour fait de grève, il a aussi et surtout le devoir d’expliquer à ses agents les principes qui sous-tendent ces coupures car tout est flou autour de nous. L’avenir même des fonctionnaires ne fait que s’assombrir avec cette vie chère. Nous sommes à la croisée des chemins ; nous demandons aux gouvernants de nous éclairer. J’ose croire que les autorités qui ont la charge de la gestion des fonctionnaires sortiront de leur réserve pour nous expliquer enfin ce qui se passe car nous en avons besoin. J’invite donc toutes les victimes de ces injustices à plus de vigilance afin que la lumière soit faite sur cette affaire. Seule l’union fait la force. La lutte continue."

KI Abdoulaye Instituteur principal CEB de Tama militant SYNATEB

Le Pays

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