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INDUSTRIALISATION DU BURKINA : Eviter les erreurs du passé

Publié le lundi 6 octobre 2008 à 01h09min

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Enfin, une unité de transformation de la tomate verra le jour très prochainement au Burkina Faso. Non loin de Ouagadougou, cette unité aura une capacité de rendement comprise entre 2000 et 4000 tonnes par an pour la tomate et presque autant pour la mangue. Après la mise en marche de l’usine de transformation de mangue à l’ouest du Burkina, considérée comme le verger du Faso, cette nouvelle unité va renforcer le tissu agro-industriel de l’économie qui se remet peu à peu du démantèlement systématique dont le secteur a été victime dans les années 90.

Pays agricole par excellence, le Burkina avait mal à son volet transformation, exportant systématiquement sa production sans aucune plus-value et exposant ses producteurs aux caprices des acheteurs étrangers. Au-delà des 112 emplois que cette unité de transformation va créer, ce sont des milliers de producteurs qui vont s’en trouver soulagés. L’approvisionnement de l’usine va générer des revenus stables chez les producteurs, à charge pour eux d’être capables d’alimenter régulièrement et en toute saison cette usine qui s’est implantée judicieusement dans une des meilleures zones de production du pays.

Reste maintenant à se prémunir contre les vieux démons de la gestion, de la gabegie et de la mal gouvernance. Ce sont ces maux qui ont emporté les fleurons industriels qu’étaient la Savana, la Sonacor et dans une certaine mesure Flex Faso.

Ces outils de production n’ont pas survécu aux rigueurs du PAS parce que devenus au fil des ans des vaches à lait pour certains et pas adaptés à la réalité économique du moment.

Des années ont passé. L’Etat burkinabè s’est refait une nouvelle virginité en assainissant son cadre réglementaire en matière d’investissement et d’accompagnement du secteur privé. Les progrès réalisés à ce niveau ont été salués dans le classement Doing Business Better. Le handicap des facteurs de production notamment le coût de l’électricité reste une équation à résoudre pour rendre les unités industrielles compétitives. S’il est vrai que les marges de manœuvre sont très restreintes à ce niveau, certaines compensations peuvent être envisagées à terme. En même temps que l’Etat crée un environnement attractif (amélioration du code des investissements, relecture du code du travail) pour le secteur privé, il prend des initiatives à travers des projets de ce type dans un secteur agro-industriel où le privé est souvent frileux.

S’inscrit dans le même schéma, le lancement de l’usine de production de liqueur de sorgho, un projet soutenu par la coopération taïwanaise.

Le défi aujourd’hui est de mener ces projets à bon port à travers une gestion saine, de montrer leur efficacité et leur viabilité afin de pouvoir les céder progressivement à des opérateurs privés et de permettre à l’Etat de débroussailler d’autres secteurs.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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