En effet,leur
préparation demande un minimum d’ingrédients:du petit
mil,de l’huile,de l’eau et du sucre,mais surtout un
immense savoir-faire que vivisiblement,les femmes
burkinabè ont apprivoisé.

De même, ces déliciosités
laissent rarement les palais indifférents. A la portée
de toute les bourses(le prix du beignet varie entre 5
et 10fcfa ),c’est par dizaines que les consommateurs
de tous âges se les arrachent le soir à la sortie des
bureaux.Au delà,il est très rare d’en trouver.

Certaines familles l’ont adopté à tel point
qu’il occupe une place spéciale au dîner. C’est le cas
de la famille Traoré. Moustapha le "grand
garçon" enfourche sa mobylette tous les soirs, un
plateau posé à l’arrière .Il se rend ainsi au centre-ville où l’attend sa ration de beignets.

Beignet culturel

Le "wommi"comme on l’appelle en langue locale, n’est pas
seulement bon à manger.Il a aussi une portée sociale
qui dépasse le simple cadre de sa cuisson. En effet,il est présent lors des cérémonies de réjouisance (mariage, baptême)ou d’anniversaire de décès. De même,pour célébrer une réconciliation, quoi de mieuxque le "wommi". Ces pratiques,il faut tout de même le soulgner, se rencontrent beaucoup plus chez les musulmans.

Reçevoir une assiétée de beignets de petit mil dans
une famile est toujours un grand signe :c’est la
manifestation d’une amitié voire d’un respect dû à la
personne qui les reçoit. Ainsi,la même amitié sera
partagée en famille sous la forme d’un paquet de ces
succulentes pâtisseries. C’est à croire que la paix
pourrait revenir dans les contrées rien que par le
truchement de ce beignet-miracle ; il faudrait sans
doute y songer.

Juvénal Somé
Lefaso.net