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Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

Publié le mercredi 29 août 2007 à 07h43min

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On entend souvent certains dire : "Je préfère l’originale à la photocopie". Si cela est vrai, généralement, il y a toutefois des exceptions pour confirmer la règle. Tel est le cas du groupe de RAP, "Faso Kombat" qui en reprenant le célèbre morceau "Pananki" de Jean-Claude BAMOGO dit MAN, est en passe de dépasser le maître.

Aujourd’hui, cette chanson "Pananki" semble être la chose de "Faso KOMBAT", très peu de gens pensent au créateur Jean-Claude BAMOGO qui du reste est très fier du travail de ses fistons, Malcolm et David le combattant.
Nous avons rencontré le groupe et sans combat Malcolm et David nous ont ouvert leur cœur.

Que recouvre le nom "Faso Kombat" ?

Malcolm : Le nom de notre groupe veut tout simplement signifier que nous venons en grand combat pour le respect de la culture burkinabè, d’une part et africaine de l’autre. C’est un nom composé que celui de notre pays le Burkina Faso. "Faso" est le pays, la patrie et "combat" c’est la lutte, le combat.

On vous appelle "Malcolm" doit-on y voir l’autre, le combattant noir américain Malcolm X ?

Malcolm : La référence à Malcolm "X" ne souffre d’aucun doute. Son personnage m’a toujours inspiré, c’est pourquoi je me fais appeler Malcolm sans le X.

Pourquoi avoir coupé le "X" ?
M. : Je ne prétends pas incarner le grand Malcolm X, j’essaie de continuer son combat sur le plan artistique, celui du respect de la culture africaine, le respect des droits de l’homme. Le "X" serait trop lourd à porter pour moi, je préfère Malcolm pour m’encourager à poursuivre le combat et sentir le sens du devoir. J’essaie d’être dans l’esprit du grand Malcolm X sans autre prétention.

Votre partenaire est David, est-ce à dire celui qui a vaincu Goliath ?

M. : Oui d’un côté, car mon partenaire est aussi un grand combattant, il ne lâche jamais prise. Pour son cas, c’est une coïncidence heureuse, car se sont ses parents qui lui ont donné ce nom. Ce n’est pas qu’un nom d’artiste.

Comment s’est passé avec le Vieux Jean-Claude, l’histoire de la reprise de son titre "Pananki" ?

M. : J’en rêvais depuis l’enfance. Quand j’étais petit en Côte d’Ivoire, mes parents aimaient écouter les chansons de Jean-Claude BAMOGO particulièrement "Pananki". Ayant été bercé dans l’ambiance de "Pananki", je m’étais promis de revisiter ce morceau. Quand je suis venu au pays et l’occasion m’a été donnée de former un groupe, tout de suite je me suis mis à la tâche pour une reprise de "Pananki".

Nous avons travaillé la chanson, tout était fin prêt et c’est en ce moment que nous avons rencontré Papa BAMOGO pour lui demander son O.K. Grande fut sa joie quand il a écouté notre reprise. Notre bon père BAMOGO, a réuni toute sa maisonnée pour écouter notre version de "Pananki". Nous étions très heureux de savoir que le Vieux est content de notre travail. C’est comme cela que tout est parti grâce certainement aux bénédictions de notre cher Papa BAMOGO.

Contrairement à ce que vous dites dans "Pananki", le groupe Faso Kombat est tout le temps hors du pays. Qu’en dites-vous ?

M. : C’est vrai que nous invitons les uns et les autres à rester au pays pour mener le combat contre les maux qui minent notre développement. Notre métier nous impose des sorties qui entrent dans le cadre de notre combat qui est aussi de valoriser la culture burkinabè. Comme dit dans "Pananki", on sort hors des frontières du pays, c’est vrai, mais on ne fuit pas. On sort pour accomplir des missions et on revient au pays, on respecte ce qui est dit dans "Pananki".

Doit-on comprendre que ça marche pour vous plus fort dehors que dedans ?

M. : Il faut reconnaître que dehors c’est plus médiatisé que dedans. Nous sommes revenus du Brésil et nous avons fait 5 provinces du Faso en moins d’un mois et aucun journaliste n’en a parlé. Sinon nous remercions les Burkinabè qui ont adopté le groupe Faso Kombat.

Au pays du roi Pélé, avez-vous pensé football ou musique ?

M. : Quand on dit Brésil, on pense tout de suite au foot et aussi les jolies plages avec les belles nanas en maillot de bain. Dans notre cas, c’est la musique qui nous y a amenés, il fallait donc penser musique et tenir compte du fait que nous sommes des ambassadeurs du Burkina et d’Afrique. D’ailleurs on était affublé du surnom "Africa". On représentait l’Afrique et c’est avec plaisir que nous avions expliqué la culture et les arts de chez nous. On peut dire qu’on faisait des conférences culturelles que des représentations artistiques car il fallait tout expliquer. C’était une très riche expérience.

Vous aviez beaucoup donné, et qu’avez-vous reçu ?

M. : Nous sommes revenus avec un grand trésor artistique. Dès notre prochain album le public pourra découvrir l’album fait avec deux groupes du Brésil, "Africa Brasil" et "Rapping hood", on verra donc du RAP sur notre prochain album. Il y a aussi que notre instrumentiste a ramené un "Bininbao" cet instrument ressemblant à l’arc à bouche de chez nous.

Comment a été goupillé votre voyage au Brésil ?

M. : On travaille avec une structure qui s’appelle "Umani culture" organisatrice de Ouaga hip hop. C’est grâce à cette structure avec le soutien de l’Alliance française de Sao Paulo au Brésil que nous avons pu effectuer le voyage au pays du roi Pélé.

Est-ce pour bien porter votre nom que vous avez décidé d’aider les sinistrés de Bama dans la province du Houet ?

M. : Nous étions en tournée à Bobo au moment des inondations et grâce aux conseils d’un grand frère nous avons décidé d’apporter notre petite aide aux sinistrés de Bama. C’est aussi cela le combat, il faut être solidaire pour pouvoir aller de l’avant. Nous sommes des artistes et c’est le public notre soutien. Il est important pour nous de ne jamais oublier que sans public pas d’artistes. Et si une partie des populations se trouve en difficultés, le devoir de l’artiste est de leur apporter un soutien. Nous sommes passés par une association qui s’occupait des sinistrés de Bama pour leur dire que Faso Kombat est de cœur avec eux. Si chaque Burkinabè pensait à ceux qui sont en difficultés dans un élan de solidarité, on aurait moins de problèmes.

Peut-on revenir à vos débuts, la création de Faso Kombat ?

M. : Nous sommes avec des expériences différentes. David a eu un parcours avec d’autres groupes, moi aussi. Et c’est comme une main divine qui nous a réunis et j’espère que notre duo tiendra pour toujours. Depuis 1995, j’étais un jeune rappeur de quartier en Côte d’Ivoire. Avant cela, j’ai fait du smurf, et tous mes amis d’Abidjan ont laissé tomber la musique, certains sont médecins, d’autres mécaniciens, tout sauf des artistes à part moi.
Pour la rencontre avec David, tout est parti d’un ami à moi, qui est le cousin de David. Il nous a branchés et tout de suite le courant passait entre nous. Car David est mon complément dans le sens qu’il peut rapper en moré alors que de ce côté j’ai des faiblesses énormes.

Etant déraciné par le fait d’être né en Côte d’Ivoire, le travail avec David me permet de combler ce vide. Quand on s’est rencontré la mayonnaise a pris d’un seul coup. Et chose bizarre, après s’être quitté, on a eu la même idée, de former un groupe. Pendant que je cherchais un nom pour aller le proposer à David, je l’ai vu venir pour m’exprimer son idée de formation d’un groupe avec moi. Ensemble on a griffonné des noms sur une feuille pour enfin retenir "Faso Kombat".

Maintenant que vous n’êtes plus anonymes, comment gérez-vous tout cela ?

M. : On essaie d’être le plus correct possible avec le public. Nous sommes des artistes et le respect du public est une obligation. La seule chose qui me gêne un peu est quand à un feu tricolore, quelqu’un en nous voyant au lieu d’un salut, commence à fredonner "Pananki". Avouons que c’est gênant car on ne s’ait plus quoi faire ou dire. Sur le plan des fans du sexe féminin, notre credo est que toutes les femmes méritent respect. Il ne faut donc pas s’amuser aves les sentiments. Par rapport à notre popularité, je dis un grand merci aux enfants qui sont nos premiers fans. Ils sont adorables les mômes.

Des multiples combats que vous menez, lequel est le plus grand ?

M. : Notre plus grand combat est de voir tous les fils de ce pays fiers d’être des Burkinabè. Que notre musique aille toujours de l’avant afin de conquérir le monde pour que les artistes burkinabè puissent vivre de leur musique.
Le combat principal est que les artistes puissent vivre de leur art sans prendre l’avion.o

Par Issa SANOGO

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 29 août 2007 à 09:44, par VENBIKASS DE PARIS En réponse à : > Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

    Bravo les frères. Continuez de nous faire rêver. Je suis de tout coeur avec vous depuis les bords de seine. C’est l’occasion pour moi de temoigner ma compassion aux sinistrés de Bama ainsi que des autres regions du Faso touchées par des inondations.

    Si vous êtes de passage un jour à Paris on pourrait manger du benga ensemble ! Mon mail : venbikass@yahoo.fr

    Merci

  • Le 29 août 2007 à 14:02, par Librepenseur En réponse à : > Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

    Oui ! les frères vous êtes les meilleurs. Continuez votre combat. Je vous sais intègres car tous ceux qui osent chanter publiquement les mérites de THOM SANK sont des vrais et méritent respect. De grâce, ne vous compromettez jamais, jamais, au grand jamais. Continuer de dire haut ce qui est de tout intérêt avec le peuple et vous verrez que c’est cela la clé du vrai succès.

    Courage le Guerriers.

  • Le 29 août 2007 à 16:49, par Pacco En réponse à : > Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

    Ouais ces mecs je les adore depuis leur premier tube où ils concluaient par "Faso Kombat, c’est pour le Faso qu’on se bat". Leur dernier album aussi est d’enfer. Bref rien que du régal. A propos de Pananki, je vous raconte une petite histoire vécue par un pote. Un jour, alors que Pananki passait à la radio et était repris en coeur par des enfants d’une dizaine d’annés d’âge en moyenne, mon pote leur posa la question de savoir qui était l’auteur de la chanson. Les enfants repondirent à l’unissons que c’est Faso Kombat. Mon pote leur dit que non c’est plutôt une oeuvre de JC Bamogo. Les enfants se mirent à rigoler de ce que mon pôte venait de leur dire. Malgré sa tentative de les convaincre, rien. Ils ne connaissaient même pas JC Bamogo dont les chansons pourtant cartonnaient à une autre époque. Bravo à Faso Kombat qui a eu le mérite de chanter Pananki en version Rap au point de faire frédonner un air local par des férus de musique américaine. Verra t-on un jour Pananki version Raggae, zouk, slow ou même coupé décalé pour être dans l’air du temps ? Musiciens à vos marques !

    Au passage, je desapprouve l’affirmation de l’auteur de l’article qui dit ceci :

    « On entend souvent certains dire : "Je préfère l’originale à la photocopie". Si cela est vrai, généralement, il y a toutefois des exceptions pour confirmer la règle. Tel est le cas du groupe de RAP, "Faso Kombat" qui en reprenant le célèbre morceau "Pananki" de Jean-Claude BAMOGO dit MAN, est en passe de dépasser le maître. »

  • Le 30 août 2007 à 11:09, par sayouba Traoré En réponse à : > Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

    Bonjour a tous je voulais tout simplement donner mon point de vue en rapport avec le groupe Faso Kombat.
    Pour moi c’est pas que c’est des ambassadeurs mais plusque ça
    Et du fond de moi vraiment il me font pleurer de joie a chaque fois que j’ecoute leurs compositions c’est pour dire que ça me donne la nostalgie du pays.
    Bravo bravo bravo a Malcom et surtout a David le combatant avec sa superbe voix quand il chante en Morée.
    Sayouba de Milan

  • Le 31 août 2007 à 16:47, par peace En réponse à : > Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

    je suis un ivoiro-burkinabe petit gourmanché de la province de la gnagna je vous soutient tres fort et vous souhaite du courage dans votre art grace a la jeunesse le burkina vas se reveillé .nous devons gardé notre originalité pour promouvoir la culture au faso paix et amour a tous

  • Le 5 septembre 2007 à 00:44 En réponse à : > Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

    You are the best of the best - By the way how can I get David cel phone number or Malcom cel phone number ? or simply how can I meet them ? Please let me know at : jbzida@yahoo.fr

    All the best to Faso Kombat

  • Le 16 mai 2011 à 18:12, par barasoul08 En réponse à : Faso Kombat : Les ambassadeurs culturels au Brésil

    salut a tous ! Faso kombat mrçi ,mrçi , mrçi. j suis un burkinabe fier d l’ètr comm vs.si seulement vous pouviez savoir ou comprendre comment nous prions ,implorons l tous puissan pour vs . Bravot ,apres mille ans d vitess fol,la vrité ratrapp l mensonge en un scde.Longue vie a Malcolm ,a David et surtout bn vent a Faso combat.pout terminé sachez k mm si c ki dvaient vs donné la mains n l font pa cè pa grav courag continuer car ki a Dieu avc lui na plus rien a craindre soulpower dpui la Guinée équato.

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