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Fraudes au BEPC : Il faut arrêter ça !

Publié le mardi 19 juin 2007 à 07h41min

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André-Eugène Ilboudo adresse cette lettre ouverte au Premier ministre Tertius Zongo, suite aux nombreux cas de fraude qui ont entaché le déroulement de la session 2007 du BEPC.

M. le Premier ministre, commençons d’abord par vous féliciter pour votre nomination. Le peuple burkinabè retiendra que vous avez commencé votre mandat par la prière et l’écoute. Ce sont deux attitudes fondamentales qui élèvent l’homme. Ceux qui les adoptent y puisent leur force intérieure pour l’action. Jésus et Martin Luther King, qui sont certainement vos références, l’ont fait "à outrance".

En tant que croyant, je vous rassure de mes prières. J’ai admiré votre courage d’avoir osé dire que vous remerciiez Dieu plus que le président. Vous avez déclaré urbi et orbi que vous croyiez en Dieu. Par conséquent, vous devez avoir plus peur de Lui que des hommes. Que Dieu fasse que cette conviction ne soit pas, hélas comme le dimanche des Rameaux qui préfigure la vendredi saint, le crucifixion !

Quand viendra le moment de votre départ, que l’on ne ressorte pas ce "blasphème" (Mathieu 26,65) : "Il n’a pas dit qu’il remercie Dieu plus que le président non ! Que Dieu vienne le renommer Premier ministre ! Mais ne voilà-t-il pas que "vous n’avez pas fermé votre bouche" quand vous parliez de combat contre la fraude, de culture du travail, de l’excellence que l’on vient vous servir une citerne percée de laquelle gicle "le pétrole" ? Quelle idée a-t-on de vous lancer un tel défi ?

Monsieur le Premier ministre, bien des travailleurs de l’éducation sont au bord de la dépression. Il est inadmissible que quelques individus s’avisent de saper tout le travail des milliers de travailleurs de l’éducation. Les éducateurs se retrouvent comme Gros Jean. Comment ne pas être déprimé quand on dit à un élève qu’il y a trois façons de réussir : le travail, la chance et la fraude, et que celui-ci vous répond : "Vous êtes en retard d’une classification, commencez par le pétrole" ? Et le drame est qu’il en est convaincu car il sait que même sans travail il réussira.

Je ne suis pas naïf au point de croire que ceux qui organisent ces fraudes ne sont pas des amis contre qui, humainement, l’on ne puisse pas sévir. Mais, Monsieur le ministre, dites-moi pourquoi c’est toujours au niveau des examens et concours du secondaire que la question de fraude est récurrente. Dites-moi pourquoi pendant ces trois dernières années c’est au BEPC que les tuyaux sont toujours percés. Il faut arrêter ça !

Monsieur le Premier ministre, vous êtes croyant. Vous avez dit : "Je crains Dieu." Or Dieu interdit la triche, fille aînée du vol. Au pied de l’autel, nous vérifierons. En commençant par les concours à venir, très bientôt. Si par la crainte de Dieu (le début de la sagesse, c’est la crainte de l’Eternel), prov. 9-10), pendant votre mission, même si c’était la seule action, vous parvenez à enrayer ce phénomène, Dieu vous le revaudra.

See you soon and God bless you (A bientôt, et que Dieu vous bénisse) !

André-Eugène Ilboudo

Le Pays

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