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Les médias des travers

Publié le lundi 5 mars 2007 à 08h39min

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Des médias burkinabé, presse écrite comme audiovisuelle, empruntent peu à peu la voie indécente et dangereuse du journalisme qui a porté atteinte aux bonnes mœurs et à la paix sociale sous d’autres cieux. Jugeant très sérieuses et trop conservervatrices les informations divulguées, ceux-ci ont décidé de fouler au pied les règles élémentaires de la profession.

Rangeant de côté l’éthique et la déontologie, des médias burkinabè veulent rentrer dans le sensationnel pour ressembler à une certaine presse dont les journaux aux titres et aux images, très dérangeants inondent le Burkina Faso sans aucun contrôle.

"Le problème de notre pays, c’est que ses habitants ne tirent pas assez les leçons de ce qui est arrivé ailleurs, particulièrement chez leurs voisins", s’indigne un observateur de l’univers médiatique burkinabè. Malgré la vigilance du Conseil supérieur de la communication (CSC), des journaux , des radios et des télévisions troublent par leurs écrits, leurs propos et leurs images, la quiétude des citoyens.

Outre les Short message service (SMS) qui font l’apologie de la débauche au bas des écrans, ce sont des propos radiodiffusés ou des écrits de presse qui amènent des auditeurs et des lecteurs à verser des larmes à cause du mensonge et de la calomnie que ces messages véhiculent. "Une plume, un micro ou une image peut aussi tuer atrocement qu’une arme", soutiennent les professionnels de la communication. Cette réalité échappe à de nombreux journalistes.

Dans sa dernière parution, un mensuel a même osé dans un mensonge savamment orchestré, juger de la petitesse des dessous d’un artiste musicien. Mettant cette ignoble imagination dans la bouche de son épouse qu’aucun journaliste de sa rédaction n’a pourtant rencontré. Quand l’idée d’une plainte plane sur cet organe, ses responsables se réfugient derrière la protection "inconsciente et injustifiée" d’une source" inexistante" ou se confondent en excuses.

Or le mal est déjà fait. Si ce ne sont pas des animateurs qui racontent des propos acerbes et accablants à l’endroit de certains citoyens, des journalistes spécialistes des reportages "in vitro" qui accusent et accablent sans la moindre preuve. Ainsi, c’est telle personne qui a été arrêtée aux Etats-Unis pour vente de drogue alors que le mis en cause se promène en toute honnêteté à Ouagadougou. "Avec une bière, on peut amener un journaliste à tuer son ennemi", confie un abusé des médias.

Un tel jugement des médias burkinabè n’augure pas un lendemain meilleur pour la campagne en vue de la dépénalisation des délits de presse. Tant que les premiers acteurs du journalisme ne cultivent pas un sens profond de responsabilité professionnelle et sociale pour persuader le législateur ou l’exécutif, cette revendication, si noble pour la profession sera peine perdue.

Il appartient aux médias burkinabè, jusque-là cités en exemple pour leur professionnalisme, de demeurer dans le respect des règles pour éviter tout travers, tout chaos, toute ambition destructrice des citoyens et de la Nation.

Jolivet Emmaüs

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2007 à 13:02 En réponse à : > Les médias des travers

    felicitation c`est bien dit ,mais sachez que c`est l`actuel systeme de gouvernance qui a imposer ses maniere de travailler des journaliste. car eux meme ont cree` des organes qu`ils protegent pour parler au hasard .

  • Le 8 mars 2007 à 15:15 En réponse à : > Les médias des travers

    Tres bonne analyse de ce monsieur au moins qui a le courage et le merite de reconnaitre les derives de la Presse.
    Courage M. Jolivet.

  • Le 10 mars 2007 à 11:34, par Fousséni KINDO, Bobo Dioulasso En réponse à : > Les médias des travers

    Salut !
    Merci cher confrère pour ton article. Je suis tout à fait d’avis avec toi que le journalisme tel qu’il est souvent pratiqué de nos jours au Faso laisse à désirer. Ces journalistes de la honte qui n’ont que faire de l’éthique et de la déontologie ternissent à coup sur l’image de cette noble profession. Il grand temps que l’Ordre des journalistes voit le jour pour aider à discipliner le corps et extirper tous ces aventuriers qui peuplent le métier. Le CSC doit également sévir sur le contenu malsain de ces messages et de ces propos de journalistes ou d’animateurs qui ont peu d’égard pour la morale du métier.

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