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Blaise Compaoré, président de la CEDEAO : Crise ivoirienne, Guinée... les dossiers brûlants qui l’attendent

Publié le lundi 22 janvier 2007 à 07h46min

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Blaise Compaoré

S’il y a bien des dossiers brûlants qui interpellent immédiatement le nouveau président en exercice de la CEDEAO, le Burkinabè Blaise Compaoré, ce sont la crise ivoirienne, la situation en Guinée-Conakry et la mise en bonne marche de l’institution new-look avec le changement institutionnel qu’à connu la structure.

C’est ce qu’on peut retenir d’essentiel du 31e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, tenu le 19 janvier dernier à Ouaga 2000.

Ils étaient 11 chefs d’Etat sur les 15 que compte l’espace CEDEAO à répondre présent à cette 31e réunion de ce genre. Olesegun Obasanjo (Nigeria), Mamadou Tandja (Niger), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Abdoulaye Wade (Sénégal), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia), ATT (Mali), Yayi Boni (Bénin), Faure Gnassingbé (Togo), Laurent Gbagbo (Côte d’Ivoire), John Kufuor (Ghana) et Joao Nino Vierra (Guinée-Bissau). Seuls manquaient à l’appel Lansana Conté (Guinée-Conakry) représenté par sa ministre des Affaires étrangères, Pirès (Cap-Vert), le Sierra Leonais Tejjan Kaba et le Gambien Yaya Jameh. Cette 31e rencontre s’est penchée sur le programme économique communautaire, le prélèvement communautaire, le rôle du Fonds régional de développement de la communauté (FRDC) et l’état des lieux de la transformation du Secrétariat exécutif en Commission.

A l’ouverture des travaux, le président en exercice sortant, Mamadou Tandja, a affirmé que la mutation de Secrétariat en Commission est une réussite, de même que la restructuration d’autres institutions telles la Cour de justice et le Parlement de la CEDEAO. D’autres grands chantiers entamés sont en bonne voie. Notamment la création d’une Compagnie aérienne régionale et l’extension du réseau des chemins de fer, toutes choses issues des recommandations du 29e sommet.

Toutes ces grandes œuvres progressent. Ainsi, les Chinois sont intéressés par la Compagnie aérienne régionale, et l’Inde a octroyé 250 millions à la BIDC pour le financement des chemins de fer. Des projets qui boosteraient l’interconnexion des réseaux électriques et de distribution du gaz en Afrique de l’Ouest. Le partenariat Afrique de l’Ouest-Union européenne est aussi en bonne voie, en vue d’appuyer davantage le processus d’intégration et la mise en œuvre du NEPAD en Afrique de l’Ouest.

La question des tracasseries policières a été également au centre de ce sommet, car il ne peut y avoir d’intégration, sans libre circulation des personnes et des biens. Or à ce sujet, beaucoup reste à faire.

Mais, et l’on s’y attendait, ce sont les crises résolues ou en voie de l’être qui ont préoccupé les chefs d’Etat de la CEDEAO. En premier lieu, la Côte d’Ivoire, dossier au sujet duquel, les présidents ont "souligné la nécessité de trouver une solution urgente à la crise, basée sur le lancement immédiat et concomitant des programmes d’identification et de désarmément des groupes armés...". De même, que les protagonistes ivoiriens ont été invités à œuvrer avec toujours pour cadre d’application, la résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations unies ; le dialogue direct avec les Forces nouvelles, réclamé par Gbagbo, a été accepté par ses pairs et Blaise Compaoré a été chargé de faciliter ce dialogue. Du reste, Laurent Gbagbo lâchera lors d’un entretien avec la presse : "La CEDEAO a accepté ce dialogue, les Forces nouvelles, le GTI ; tout le monde a accepté ce dialogue".

Son PM, Charles Konan Banny, lui, avoue : "Que chacun est fatigué de cette crise, et qu’il faut en sortir". Les présidents de la CEDEAO ont invité les pays sortis de conflit (Liberia, Guinée-Bissau, Sierra Leone) à renforcer le processus de paix en construction. Pour le cas de la Guinée, ils ont invité le président en exercice de la CEDEAO à y dépêcher une délégation (lire les brèves du sommet). Ils ont salué le cas du Togo dont le processus politique est en voie de normalisation. 2007 est une année de scrutins présidentiels et législatifs et les chefs d’Etat ont invité les pays concernés à respecter le "protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance".

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana


Gbagbo - Blaise- Soro : Une rencontre tripartite à Bobo ?

A peine les Sommets des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO et de l’UEMOA terminés, on apprend une rencontre tripartite Gbagbo - Blaise - Soro à Bobo-Dioulasso.

Afin d’enclencher une autre issue à la crise ivoirienne. Blaise Compaoré répond donc au vœu de ses pairs de la sous-région, exprimé à Ouagadougou le 19 janvier dernier, en jouant au facilitateur. La rencontre tripartite, prévue pour débuter le 23 janvier, devrait durer quelque 72 heures.


Sommet de l’UEMOA : Ils ont dit

La nomination définitive d’un Gouverneur de la BCEAO et d’un président de la BOAD, dont on attendait de ce 11e Sommet de l’UEMOA, n’a pas eu lieu. Est-ce un échec ? Damo Justin Baro, Issa Coulibaly, reconduits respectivement intérimaires aux postes ci-dessus cités, et le président Blaise Compaoré apprécient.

Damo Justin Baro : Ce n’est pas un échec, mais plutôt une solution à un problème qui est posé.

Issa Coulibaly : C’est un sommet réussi. Parce qu’il y avait des documents essentiels qui étaient soumis à l’approbation des chefs d’Etat et de gouvernement. A savoir le programme économique régional pour lequel ils avaient déjà donné des directives aux institutions, que nous avons exécutées en organisant la table ronde des bailleurs de fonds. Ils étaient satisfaits des résultats qui leur ont été présentés.

Un deuxième point de satisfaction, c’est l’état de l’Union qui est fait chaque année. Entre autres instructions qui avaient été données aux institutions pour se pencher sur certaines questions fondamentales : le financement de l’économie et particulièrement des PME. A la suite, des propositions ont été faites et approuvées. C’est en fait des mini-termes de référence qui ont été donnés aux institutions. En conclusion, je pense que c’est un sommet réussi.

On attendait pourtant la nomination définitive à la fois d’un président de la BOAD et d’un Gouverneur de la BCEAO. Mais ni l’un ni l’autre. Pourquoi ?

• Cela dépend des concertations ; car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte lorsqu’il s’agit d’élire des responsables à la tête des institutions. Ainsi, les chefs d’Etat ont jugé bon de se donner le temps d’y réfléchir pour faire des propositions consensuelles. A ce niveau, c’est un recul pour mieux sauter et non un échec. Non pas qu’il n’y ait pas eu de consensus, mais qu’il fallait une concertation approfondie.

Actuellement, tous les chefs d’Etat ont des préoccupations internes si fait qu’ils n’ont pas eu la marge de temps nécessaire pour se concerter et venir communiquer la décision. C’est ainsi qu’ils ont ajourné cette question de nomination afin de pouvoir y réfléchir puis se concerter. Mandat a été donné au président Compaoré pour mener les concertations nécessaires et convoquer ultérieurement ses pairs de l’UEMOA. Ce report n’a pas d’impacts sur le fonctionnement de l’institution.

Le président Blaise Compaoré : Nous avons rejeté cette décision à plus tard, pour encore quelques semaines, afin de pousser un peu plus nos réflexions sur l’application des textes de notre Union monétaire ; dans la mesure où, comme vous le savez, nous n’avions pas prévu, il y a de cela quelques décennies, qu’on pouvait avoir toujours des candidatures pour le même poste. Comme c’est le cas actuellement, nous avons été chargé, à la demande de la Conférence, de conduire la mission de concertation à l’endroit de nos pairs pour pouvoir établir un dispositif permettant l’occupation des postes de façon harmonieuse.

Les défis de votre mandat ?

• Il s’agit pour l’Union, de mobiliser davantage les populations, les acteurs et les décideurs autour de la lutte contre la pauvreté, de la question des infrastructures, du commerce régional et international où nous avons encore des efforts à faire. Je crois que nous partons sur de bonnes bases, car lorsque vous observez dans notre environnement, la croissance est toujours au rendez-vous, l’inflation assez contenue et les progrès sectoriels en train d’être propulsés avec la compréhension des partenaires au développement.

Je citerai par exemple le programme économique régional, où on se rend compte qu’il y a une plus grande considération pour l’Union aujourd’hui. Nous pensons donc qu’on peut tirer profit de tout cela pour faire avancer nos ambitions.

Recueillis par D.Z.Z. et O.H.

L’Observateur Paalga

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