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SIAO 2006 : La fête bat son plein

Publié le lundi 30 octobre 2006 à 07h37min

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La 10e édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) a pris son envol ce vendredi 27 octobre 2006 sous la présidence du Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli. 30 pays, 2 500 artisans, 200 acheteurs professionnels et plus de 400 000 visiteurs sont attendus à ce rendez- vous culturel et commercial.

L’aventure dure depuis 20 ans, la première édition s’étant tenue du 20 au 27 février 1988. Après deux décennies, le SIAO est devenu un rendez-vous incontournable pour l’artisanat africain. C’est sans nul doute pour cela, selon le directeur général, Jean Claude Bouda, que le gouvernement burkinabè ne cesse de soutenir cette manifestation.

Ainsi, pour la 10e édition, le site et ses différents pavillons ont été rénovés pour que la fête soit belle. Jean Claude Bouda a aussi traduit sa reconnaissance aux donateurs qui ont toujours cru au génie des artisans africains, à savoir l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Francophonie, l’UNESCO, les coopérations française, canadienne, suisse, luxembourgeoise.

"Artisanat africain et commerce équitable", c’est le thème de la présente édition qui accueille le Brésil comme pays invité d’honneur. Dans ce sens, le ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’artisanat, Benoît Ouattara, a indiqué que le SIAO voulait interpeller les consciences à plus de justice et d’équité, ainsi qu’à des échanges basés sur le dialogue et la transparence.

Au cours du SIAO 2006 se tiennent également l’Assemblée générale du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat (CODEPA) et la réunion des ministres en charge de l’Artisanat des Etats membres de la même organisation. Mais au-delà des expositions-ventes et des séminaires-ateliers, la fête est aussi au rendez-vous avec des concerts musicaux et des animations culturelles (défilé de mode, le classique concours de miss SIAO). En plus du Premier ministre Paramanga Ernest Yonli, qui a coupé le ruban symbolique, la cérémonie d’ouverture a connu la présence de la marraine, Mme Alizèta Ouédraogo, de nombreux membres du gouvernement et de bien d’autres personnalités.


Le Premier ministre dément les rumeurs

A la fin de la cérémonie d’ouverture, le Premier ministre s’est prêté aux questions de la presse.

"Mes impressions sont très bonnes, surtout que nous venons de visiter le salon de la créativité où nous avons vu, encore une fois, la capacité des Africains à travers l’artisanat à porter haut le flambeau de l’Afrique en matière d’imagination, d’innovation et, surtout, leur capacité à se hisser au niveau de la compétition mondiale.

C’est une fierté parce que c’est l’occasion de montrer que l’Afrique peut se battre au coude-à-coude avec les autres continents. L’artisanat et l’art sont les domaines privilégiés où l’Afrique montre qu’on peut croire en elle, parce que nous pouvons tenir la comparaison. La deuxième chose est qu’une 10e édition, c’est une grande satisfaction pour l’ensemble des artisans africains et surtout pour les initiateurs de ce salon que nous sommes, c’est-à-dire le Burkina et son peuple. Ce salon constitue, une fois de plus, un tremplin, un creuset pour magnifier la créativité africaine. Nous sommes à la 10e édition et pouvons être fiers du chemin parcouru. Nous allons continuer à travailler avec l’ensemble des peuples africains et des talents africains en la matière pour pouvoir continuer à magnifier la créativité."

Après dix éditions, on se rend compte que certains artisans commencent à bouder le SIAO. Êtes-vous véritablement satisfait de l’évolution de ce salon ?

"Je pense que vous êtes trop pressés et que vous interprétez ce que l’on peut qualifier de rumeurs. Les statistiques dont nous disposons et qui nous ont été remises ce matin par le ministre en charge de l’Artisanat montrent que, contrairement à ce que vous dites, nous avons, tout d’abord, le nombre de pays qui s’est accru.

Dans la même lancée, nous avons deux mille exposants au moins qui sont présents, et si vous parcourez les salons, vous vous rendez compte de la créativité et de la variété des différentes productions. Au niveau des professionnels le nombre s’est aussi accru et c’est pareil pour les pièces rares qui sont magnifiées dans le salon de la créativité.

Il y a de cela deux éditions, nous étions à cent, et cette année on est à cent cinquante qui ont été sélectionnés et vont être exposés dans le monde entier. Je pense qu’au-delà des problèmes organisationnels sur le timing et la présentation des objets dans les stands, nous pouvons dire que la 10e édition est une édition de maturité."


* Les gardes de corps du Premier ministre

Pourquoi faut-il que des agents de sécurité empêchent toujours les gens de faire correctement leur boulot ? Pour la énième fois consécutive, des photographes se sont vus bousculer par des gardes du corps. Cela s’est produit lors de la visite des stands à l’issue de la cérémonie d’ouverture de la 10e édition du SIAO. Difficile d’avoir des images lorsque le Premier ministre est dans un stand et que ses gardes de corps ont déjà encerclé les lieux.

C’est normal. Après tout, ils font leur boulot ; mais dans l’exercice de leur fonction, ils pourraient tenir compte de ceux-là qui font aussi le leur, car nous luttons tous pour défendre nos intérêts. Les photographes ont besoin des images, surtout de belles images de leur"patron", tout comme eux ont besoin d’assurer la sécurité de celui-ci.


* "Monsieur ékitable" ouvre le SIAO 2006
"Monsieur ékitable", c’est le titre du spectacle d’ouverture du SIAO 2006, une création de Emmanuel Toé, portée par les artistes. Une oeuvre du Ballet national du Burkina. "Monsieur ékitable", c’est un cocktail de danses, de percussions et chants. Dans un élan de solidarité, un groupe d’artisans et de consommateurs interpellent "Monsieur ékitable" au respect des normes internationales régissant le commerce équitable.

Ils s’engagent pour une nouvelle randonnée chorégraphique, afin de solliciter auprès des différents pouvoirs d’achat et de distribution, un peu plus d’attention à l’égard des artisans pour une meilleure répartition des flux financiers.


* Les découvertes de Bétika

"Le SIAO est une initiative intéressante en ce sens qu’il nous permet de découvrir des richesses de l’artisanat et de la culture africaine. J’ai visité des stands du Ghana, du Burkina et d’autres pays. En tout cas, pour ma part, j’ai découvert beaucoup de choses en y participant. C’est pourquoi je souhaite vivement que le Salon aille de l’avant, qu’il se pérennise pour le bonheur de la culture africaine.

Pour moi, participer au SIAO est un grand honneur. Cela prouve que la Côte d’Ivoire et le Burkina sont vraiment des pays frères. Je voudrais donc exprimer ma reconnaissance au peuple et à la nation burkinabè pour les marques de bienveillance qu’ils m’ont témoignées à chacune de mes venues au Burkina."


* Les artistes aussi ...

Pour la cérémonie d’ouverture, plusieurs artistes se sont produits : Sonia Carré d’As et Floby en live, en play-back la Cour suprême et Bétika, la star ivoirienne. En musique traditionnelle, le public a apprécié sur scène la troupe Ganta et la cantatrice Nana Bibata.


* Concurrence depuis le ciel

Sur le site du SIAO, c’est une société de téléphonie mobile de la place qui a l’exclusivité de tout ce qui est communication. C’est la raison pour laquelle vous ne verrez pas de banderoles, de casquettes, de tee-shirts et autres gadgets d’une autre société de téléphonie mobile si ce n’est de cette maison partenaire. Mais une autre société de la place a tenu à se faire remarquer à sa façon. Elle a tout simplement fait recours à un avion qui survole le SIAO en jetant des prospectus vantant ses produits.

C’est de cette façon qu’elle a contourné le monopole de sa concurrente au grand mécontentement de cette dernière le 28 octobre, 2e jour de la biennale de l’artisanat africain. Une manière de dire qu’on peut lui interdire le site mais pas l’espace aérien.

S.D, P.S, S.C et G.B.B
Par D. Parfait SILGA et Christine SAWADOGO

Le Pays

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