Naturellement, ces commentaires et suppitations sous forme d’articles de presse confirment l’indépendance de ton de la presse burkinabè et l’existence d’ une liberté d’expression et de pensé dans notre pays. Cette confrontation d’opinions plurielles sur les événements d’importance nationale est tout de même nécessaire à la consolidation de notre processus démocratique.

Nous n’aurions pas écrit sur cette opinion publiée par l’Hebdo du Burkina dans sa livraison n° 369 du 12 mai 2006. Dans laquelle, le journal s’en prend vertement à certains cadres du CDP, les traitant de " vizir malade de la publicité " . Nous écrivons parce que l’Hebdo du Burkina a une singularité. Il est connu non seulement pour son courage et ses qualités professionnelles mais aussi et surtout pour l’appartenance affichée de sa ligne éditoriale proche des idéaux du CDP ; parti pour lequel notre confrère, dépuis sa création en 1999, s’est engagé dans un contexte d’effervescence sociale et politique consécutif à l’assassinat du journaliste Norbert ZONGO, à défendre les prises de position politique auprès de l’opinion nationale et internationale.

L’Hebdo du Burkina a œuvré pour la cohésion et le "blanchissement " du CDP par ses analyses courtisantes en direction de cette fomation politique. On s’étonne aujourd’hui de constater que cette publication traite ses amis et pas des moindres , "d’agitateurs qui se croient dévenus indispensables à l’équilibre du système" ( in l’Hebdo du Burkina n° 369 / mai 2006).

Pour qui roule l’Hebdo du Burkina ?

On peut alors se demander qu’est-ce qui a poussé ce journal " militant" à cette indiscipline hors du commun jusqu’à douter que la victoire du CDP soit l’œuvre de l’instance politique de son parti.

L’Hebdo du Burkina conteste le fait que l’Evènement ait publié dans son n° 91 du 10 mai 2006 consacré aux élections municipales du 23 avril dernier que : " Salif Diallo est l’artisan de la victoire du CDP". Entre nous, l’Evènement pouvait-il écrire autrement quand on sait que dans toute consultation électorale, l’échec ou la victoire d’un parti est imputable à sa direction politique. Et l’Hebdo du Burkina le sait mieux que quiconque. Salif Diallo est le vice-président à l’orientation politique du CDP. De ce point de vue il est bien sûr en premier lieu l’artisan de la victoire sinon des victoires de son parti à l’élection présidentielle de 2005 et celles des municipales du 23 avril drenier.

En sa qualité de président à l’orientation politique du CDP, Salif Diallo qu’on le veuille ou pas est comptable des échecs et des victoires de sa formation politique à toute consultation électorale comme le veulent les textes et l’organigramme de ce parti.

Sans calcul et sans considérations partisanes, la victoire du CDP aux élections municipales est d’abord celle de son vice président à l’orientation politique avant d’être, selon notre confère l’Hebdo du Burkina, le résultat des " qualités d’homme de consensus et de la grande sérénité de son président Marc Christian Kaboré". Pour la première fois, l’Hebdo du Burkina aura livré de la matière aux adversaires politiques du parti de Roch Marc Christian Kaboré qui caressaient le rêve de voir l’implosion du parti depuis sa création en 1996.

Cette analyse belliqueuse du jounal du chef Poda pose là un problème sérieux. Celui de la discipline des militants du CDP en mission sur le terrain de la presse. Le bureau exécutif national du CDP se doit de donner un signal fort face à cette situation en prenant des mesures disciplinaires contre ces actions qui encouragent la désunion au sein du parti. L’ Hebdo du Burkina a-t-il perdu ses répères idéologiques ? Aurait-il cessé d’être propagandiste du CDP pour maintenant œuvrer pour sa mort en cherchant désespérement à opposer ses têtes pensantes ?

Assurement non. Le jounal fait son travail de journaliste ; pourrait-on dire ; il n’est pas politicien ni inféodé à un parti ou groupuscule politique . Alors dans ce cas de figure , notre confrère a ses raisons et ses motivations que nous ignorons.

Ou simplement , il pourrait s’agir d’un publi-reportage marchandé et payé par des commanditaires. Dans ces conditions , le respectable Hebdo du Burkina aurait prêté ses colonnes à assouvir des intérêts personnels. Tant pis pour l’éthique et la déontologie de la profession. Là-dessus, on se comprend confraternellement.

Salifou OUEDRAOGO (racinesburkina@yahoo.fr)